8 – Préparer le changement

                              La vie est changement. Tout est mouvement, tout est cycle et l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve comme dit le proverbe. Ainsi vont les saisons, comme les hommes et comme les civilisations. L’économie n’échappe pas à ces hauts et à ces bas, à ces bouleversements. Ils sont souvent si inéluctables qu’il ne sert à rien de se cramponner au passé et de vouloir freiner le changement. Mieux vaut le prévoir et s’y préparer.

Combien de sociétés commerciales ont dû ainsi fermer leurs portes sous l’effet de l’érosion des techniques, de la concurrence, de l’obsolescence des choses, que sais-je encore. La vie est un flux. Hélas nous avons trop souvent tendance à nous raidir et à refuser la loi immuable du changement. On voit par exemple certains gouvernements subventionner à perte des industries obsolètes au lieu de préparer l’avenir en investissant dans les industries du futur, c’est à dire dans la richesse et les emplois de demain. On dit pourtant que gouverner c’est prévoir !

Dans son éditorial du Ier Septembre le journal Suisse Le Temps titre sur « La mort inéluctable du symbole Cardinal ». Pour ceux qui ne connaissent pas l’Helvétie précisons que la brasserie Cardinal à Fribourg est une référence depuis 1890. Or l’entreprise, rachetée par Carlsberg, va fermer ses portes supprimant 75 emplois. L’éditorialiste, après avoir signalé la rudesse et la sévérité de cette décision, exprime aussi sa nostalgie mais il conclut : «  Il serait pourtant erroné de se contenter de s’apitoyer. De nouveaux secteurs, de nouvelles industries se développent. Et Fribourg, canton en plein essor démographique et qui connaît le plus bas taux de chômage romand, n’a pas attendu la fermeture de Cardinal pour le comprendre. Le deuil est désormais possible. »

Le magazine L’Hebdo précise même que le nouveau site qui verra le jour permettra certainement de créer beaucoup plus de 75 emplois.

Nous aimerions trouver le même genre de réactions dans les médias français toujours prompts à larmoyer. Autre lieu, autre mentalité, autre culture…D’un côté de la frontère on voit toujours le verre à moitié vide et de l’autre on se félicite de le trouver à moitié plein! Il conviendrait d’accompagner le changement pour le rendre moins douloureux au lieu de le refuser et de s’en plaindre en gémissant. Marcher à reculons ne permet pas d’avancer. Le futur est devant nous.

Ne manquez pas les prochains articles

2 commentaires

  1. Très bel article intéressant et constructif 🙂
    Juste envie d’avoir une pensée pour les employés licenciés qui ne feront peut-être pas aussi facilement le deuil que le canton d’un travail peut-être fait depuis de longues années dans cette entreprise. Pensée également pour celles et ceux qui ont appris un savoir faire sur le tas et qui ne retrouveront peut-être pas un nouvel emploi, faute de multiples diplômes ou par le facteur de l’âge.

Laisser un commentaire