Peut-être rêvez-vous de grands espaces vierges, de lacs à l’eau cristalline, de forêts sauvages, de calme, de lumières boréales, d’air pur, d’horizons infinis, au milieu d’une nature somptueuse ? Si vous travaillez dans un bureau gris, vous rêvez peut-être d’un ailleurs, d’une terre pour changer de vie, d’une terre pour gagner votre vie…

La province de Québec vient de se lancer dans un projet grandiose, dénommé le « Plan Nord». Il s’agit d’aménager l’accès aux immenses zones inexploitées qui couvrent les 3/4 du territoire de la « Belle Province ». Il existe déjà une route, la mythique route 167, qui depuis l’estuaire du Saint Laurent s’enfonce vers l’Ouest pour rejoindre Chibougamau, petite bourgade forestière et minière qui se languit à 300 km de la ville la plus proche. Le fameux Plan Nord, porté par le Premier Ministre Jean Charest, consiste à poursuivre sur 250 kilomètres la route 167 vers l’infini du nord, en direction des monts Otish, où se trouve le Parc National Albanel, promis à un bel avenir touristique.
Mais les promoteurs du Plan Nord ont d’autres idées en tête. Ils veulent faciliter l’exploitation des formidables réserves minières qui se situent dans ces zones immenses, principalement peuplées de communautés autochtones comme les nations Crie, Innue, Inuite et Naskapi. Il y a là-bas un nouvel Eldorado qui fait rêver : une énorme mine de diamant aux pieds des monts Otish ; une réserve de plus de six millions d’onces d’or au Nord de Matagami, ainsi qu’une mine de cuivre et de zinc ; une estimation de 1,6 millions de tonnes d’uranium à Mistissini ; sans compter le fer et le titane, ainsi que les projets hydroélectriques. Comme vous le constatez, le Québec est grand et voit grand !
« La Fortune sourit aux audacieux » nous dit le proverbe. Les audacieux commencent à

arriver à Port Cartier, à Havre Saint Pierre, à Fermont. Partout on embauche à 20 dollars de l’heure, soit le double d’ailleurs. « Des entrepreneurs de tous poils, des sous-traitants, des commerçants viennent s’y installer », écrit le journal Le Devoir de Montréal. Mais il y a aussi les pionniers de l’écotourisme qui viennent traîner leurs guêtres et planter des jalons. Oui, mais voilà, tout ce chambardement ne plait pas à tout le monde, à commencer par les peuples indigènes dont il faut bien traverser les territoires. Ils monnayent leur accord et retournent à leur misère morale et à leur alcool, avec de nouvelles poignées de dollars dans les poches.
Les plus remuants, ce sont les écologistes. Ils peuvent vociférer, bien au chaud dans leurs bureaux de Montréal, mais là-bas, près de la baie James, on compte bien sur le Plan Nord pour sortir de la léthargie. Le Canada constitue une réserve de matières premières pour le monde entier, ainsi que du gaz de schiste et des sables bitumineux dans l’Alberta et même dans l’île d’Anticosti. Faut-il se priver de ces réserves qui attirent la Chine et l’Inde ? L’écologie doit consister à contrôler les procédés d’extraction pour qu’ils soient respectueux de l’environnement et non pas à s’opposer systématiquement à tous les nouveaux projets.

Le grand dérangement est une date importante de l’histoire des acadiens, qu’il convient de ne pas déplacer. 1755 est la vraie date de ce grand dérangement et non 1857 comme indiqué sous la photo du Havre Saint Pierre.
En fait il semble que Havre Saint Pierre ait été fondé en 1857 par quelques familles d’Acadiens qui séjournaient sur les Iles de la Madeleine depuis le Grand Dérangement de 1755.
Cette réponse est plus plausible que l’affirmation précédente. En effet les acadiens ont subit plusieurs déplacements et la création de la structure communale (mairie) est souvent réalisée bien plus tard que l’installation elle-même. D’où l’erreur sans doute de la légende. Au Québec les acadiens se sont implantés en Gaspésie, dans la région de Bonnaventure, dans les Iles de la Madeleine, dont certains émigreront ensuite vers les Iles de Saint Pierre et Miquelon, dans la région de Trois Rivières à Bécancourt et Saint Grégoire pour les principales places connues.
Les écologistes qui se questionnent sur cet Eldorado nouvelle vague ne sont pas au tous chaud et uniquement à Montréal.Ils sont partout et très nombreux a se poser les bonnes questions sur les tenants et aboutissants de ce ras de marée minier qui risque de faire plus de mal que de bien s’il est laissé aux seules mains des spéculateurs et exploiteurs sans autre conscience que leur gousset. Les Québécois exigent que leur gouvernement qui se montre irresponsable dans ce dossier comme dans beaucoup d’autres, gère cet immense et très riche territoire à leur profit en exigeant par exemple des redevances raisonnables sur les immenses profits anticipés des entreprises minières en ayant à l’esprit que ce sont des ressources non renouvelables.Les salaires qui seront versés et qui d’ailleurs se paient actuellement sont beaucoup plus près de 30$/40$ l’heure que de 20$ qui est plutôt la norme dans l’industrie présentement.Les infrastructures qui coûtent une fortune à construire devront être aussi à la charge des futurs exploitants qui seront souvent les premiers et seuls bénéficiaires de cet Eldorado revu et corrigé.
Je suis un écologiste convaincu et militant, mais ce que je reproche à certains milieux intégristes c’est de s’opposer systématiquement à tout projet d’avenir. Le rôle des écologistes est de surveiller les projets qui peuvent porter atteinte à l’environnement, en particulier pour le Plan Nord. Mais on ne peut nier les besoins de 7 milliards d’humains pour s’approvisionner en matières premières pour l’industrie. Les richesses du Nord Québec sont une opportunité exceptionnelle pour toute la Province. Il faut trouver un équilibre entre toutes les parties concernées, en dehors des querelles politiciennes qui polluent les discussions.