326 – VIVRE EN AMERIQUE

En 2012, qui rêve encore de vivre en Amérique ? Est-ce que la crise économique d’une part et la mauvaise image des Etats-Unis d’autre part, perçus comme une nation impérialiste et agressive, dissuadent les jeunes de venir vivre ici ?

 

BIENVENUE EN AMERIQUE

 La presse de ces jours-ci donne quelques chiffres qui montrent que l’immigration ne faiblit pas. Pas moins d’un million de personnes ont obtenu un permis de résident permanent aux USA en 2011. Ce qui est nouveau, c’est que parmi les nouveaux arrivants, les Asiatiques surpassent pour la première fois les Latinos (36% contre 31%). En outre, selon les chiffres du gouvernement, il existerait 11,5 millions d’immigrés illégaux, principalement des Latinos, en majorité Mexicains. Mais le gouvernement Obama vient de faire un pas en avant remarquable en décidant de régulariser quelques 800.000 jeunes de 16 à 30 ans diplômés d’une école Américaine et sans condamnation. Le 15 Août fut le premier jour de remise des dossiers et l’affluence des candidats potentiels était considérable, ce qui prouve qu’ils n’ont pas beaucoup envie de retourner dans leurs pays d’origine !

La Californie demeure de loin l’Etat le plus cosmopolite puisque plus de 25% des immigrants récents y résident. Il suffit de se promener dans n’importe quelle ville de Californie pour en avoir confirmation et l’Espagnol y est autant parlé que l’Anglais ! La crise donc ne semble pas décourager les candidats au départ. L’immigration officielle concerne principalement des jeunes qui ont un diplôme ou tout au moins un savoir faire utile. Cela va du jeune universitaire sur-diplômé qui se dirige vers la Silicon Valley jusqu’au charpentier qui se fait embaucher dans la construction qui redémarre.

 On a souvent parlé des Etats-Unis comme d’un « melting pot », un creuset dans lequel se serait fondu la société américaine pour ne plus faire qu’un seul bloc uniforme. Cela était partiellement vrai dans le temps où l’immigration était essentiellement européenne. Aujourd’hui, les choses semblent se passer différemment et chaque communauté vit côte à côte sans vraiment se mélanger. Chacun garde ainsi sa culture et sa langue d’origine à la maison. Les écoles constituent un lieu d’intégration dans la culture américaine, mais en Californie de nombreuses écoles sont constituées très majoritairement de Latinos. Il n’est pas exagéré de dire que ce type d’intégration douce est ici une réussite et chaque culture se respecte. Ce qui relie ces cultures c’est le respect des lois et coutumes américaines qui sont les mêmes pour tous.

Ce type d’intégration est à l’opposé de l’homogénéité culturelle que certain pays européens, telle la France, ont tenté de mettre en place sans succès. Cette sorte d’hybridation entre des cultures totalement différentes est aux USA perçue, à juste de titre, comme une atteinte à l’intégrité d’une culture. Le métissage, cher à la république française, est une aberration et cela traduit une méconnaissance totale de la psychosociologie des communautés hétérogènes. Le résultat est un rejet et un mépris du pays d’accueil qui, au lieu de constituer un modèle, est vécu comme intrusif et tracassier. La seule chose qu’aucun pays d’immigration ne devrait jamais accepter, c’est le non respect des institutions et des lois.

 A mon sens, les Etats-Unis constituent encore un très beau pays d’accueil. C’est le pays occidental qui a le plus de chance de surmonter la crise, comme nous le verrons dans une prochaine chronique. Mais, il ne faut pas venir ici pour y chercher des subsides ou de l’assistanat, il faut avoir quelque chose à apporter : un diplôme, un métier, des idées nouvelles et surtout l’esprit d’aventure et d’entreprise. C’est naturellement à la côte Ouest qu’irait ma préférence !…

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6 commentaires

  1. Bonjour – j’ai du mal à accrocher à ce genre d’analyse. Qu’est-ce que cela apporte au bien être humain de se métisser ou non ? Qu’est-ce que la crise, les diplômes ou la politique d’un pays vient faire dans l’évolution d’une société où, dans ces rapports, ce sont les lois du cœur qui commandent. Ceci, je l’affirme, et je pense que tout le monde sera d’accord avec moi, c’est le cœur qui doit choisir le partenaire de vie – cependant, il est significatif que le mélange des cultures, les rapports affectifs avec les étrangers favorisent le métissage des ethnies. Je pense que c’est le sens du monde. On n’est plus au temps où l’on se mariait avec la fille ou le garçon de son village ou du village voisin comme au temps de nos grands parents. On ne va pas rester encore des siècles à s’attacher à la “pureté du sang” qui ne fait que consolider la pérennité des traditions anciennes et altérer la liberté individuelle, surtout celle du cœur en l’occurrence. Les USA sont le pays de la liberté parait-il – à mon sens, la cohabitation, même fraternelle, d’ethnie attachées à leurs racines est contraire à l’évolution dans le sens de ce pays – mais comme j’ai dit, c’est le cœur qui prime, alors, faisons confiance au cœur.

  2. en laissant le coeur choisir, comme dit le commentaire ci dessus, on ne peut pas dire que la mise est bonne ! si c’était le cas on ne verrait pas ces nouveaux états se succéder : mariage, divorce, re mariage, concubinage (ça se dit encore ?) avec les conséquences attendues : enfants des premier, deuxième, troisième lits ! Vive les familles recomposées ! Moi je dirais dé composées !
    Les couples ont déjà une vie compliquée par les temps qui courent, mais si on ajoute les rites et coutumes de chaque conjoint mixte et de sa famille, on ne peut pas parier que l’entente conjugale va se simplifier ! Trop de différences n’a jamais rassemblé.
    Et c’est heureux que les diverses populations qui occupent aujourd’hui la France restent fidèles à leurs traditions et coutumes.
    Aujourd’hui, on rejette tout ce qui vient du passé parce que c’est bien connu, autrefois les gens étaient des démeurés qui se mariaient sans amour avec un conjoint de même origine, supportaient une vie entière de souffrances et ne connaissaient qu’un quotidien sans aspérité ! C’est tellement mieux de savoir qu’aujourd’hui rien n’est certain, justement ! Que ce mariage en grande pompe se terminera dans deux ans, que ce bel étranger basané si envoutant enlevera les enfants dans son pays, que la femme se retrouvera abandonnée (ça existe ???) avec une famille à charge, bref, que rien n’est sur sinon une chose : on a la liberté ! Et même la liberté d’être des idiots….

  3. J’ai relu une deuxième fois votre article et j’en ai mieux compris le sens. Vous faites une constatation, et, en effet, si les humains se sentent plus à l’aise dans la vie de leur communauté, c’est une bonne chose. Il faut juste veiller, à la longue, que ça ne devienne pas des ghettos, que les gens restent libres de leur choix et qu’ils apprennent à apprécier comment une culture différente de la leur peut enrichir leur vie.
    Pour répondre maintenant à dany, je réaffirme que c’est le cœur qui doit choisir la relation sentimentale. Cela ne veut pas dire se marier sur un coup de cœur. Je veux dire que le mariage ne doit pas être imposé par les traditions, le patriarche ou la raison sociale. Dans le choix, le sentiment et la raison (la prise en considération de ce qu’est le mariage, les enfants en découlant surtout) doivent opérer de concert. Si un juif (pour prendre un cas courant) veut épouser une juive parce qu’il en est amoureux et non pas pour suivre la tradition, c’est le bon choix – s’il épouse une fille d’une autre ethnie ou confession par amour, il faut qu’ils établissent bien à l’avance les conditions de vie de leur futur couple.
    D’autre part, des épines me sortent quand je vous entends dire qu’autrefois les gens étaient des demeurés parce qu’ils se mariaient par raison ou traditions. Ça serait le qualificatif à utiliser maintenant pour quelqu’un qui, se sachant libre de son choix, choisirait de se soumettre à un autre choix que le sien – mais pas pour les gens qui vivaient il y a un ou deux siècles où les conditions de vie n’étaient pas les mêmes, où la plupart des gens faisaient ainsi, où la conscience de la liberté individuelle n’était pas enchainée au corps ni surtout au sexe comme maintenant, où la famille restait en voisinage toute la vie. Les civilisations sont une constante évolution. Elles doivent évoluer par les choix des individus, pas des dirigeants ni des politiques – enfin, chacun doit évoluer dans sa vie et dans son milieu, faire en sorte de ne pas se retrouver dans la situation des Amiches qui est anachronique ou de devenir comme est décrit Ahasverus – Nous devons saisir “l’étoile du matin” (Apocalypse, 2/28).

  4. commentaires en provenance de facebook;

    st la force de l’Amérique!
    jeudi, à 23:56 · J’aime

    Stéphane Thibodeau Hum, je crois que l’auteur de l’article a une vision un peu courte de ce qui se passe aux États-Unis. Il fait l’impasse sur les tensions ethniques et la criminalité élevée qu’elles engendrent. Rappelons que ce pays a le plus haut taux d’incarcération au monde, et qu’il a l’un des taux de criminalité les plus élevés des pays développés.

    Les prisons sont pleines de latinos, et l’extrême-droite se porte mieux que jamais:

    http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201003/05/01-4257757-flambee-dextreme-droite-aux-etats-unis.php

    Flambée d’extrême-droite aux États-Unis | États-Unis
    http://www.lapresse.ca
    Le nombre de groupuscules extrémistes ou paramilitaires d’extrême droite a plus…Afficher la suite
    vendredi, à 02:25 · J’aime ·

    Stéphane Thibodeau Quant à la situation économique américaine, elle est tout simplement désastreuse. Les Américains font carrément aller la planche à billet et ne maintiennent leur cote de crédit face à leur dette gigantesque que grâce à la Chine, qui n’a pas trop le choix d’acheter des bonds du trésor américain, les États-Unis étant son principal marché. Sauf que la Chine elle-même s’est endettée, au niveau municipal, et cette dette risque de les rattraper eux aussi.

    Il faut vraiment ignorer ce qui se passe aux États-Unis actuellement pour penser que l’économie américaine redémarre. En fait, beaucoup d’économistes, dont Stiglitz, ne voient aucune reprise à l’horizon, et prévoient même un risque d’effondrement:

    http://www.magazineforces.com/economie/leffondrement-dun-systeme-entrevue-avec-joseph-stiglitz

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/27/20002-20120727ARTFIG00555-la-croissance-americaine-tourne-au-ralenti.php

    L’effondrement d’un système – entrevue avec Joseph Stiglitz | Magazine FORCES
    http://www.magazineforces.com
    Joseph Stiglitz voit noir. Les perspectives américaines ne sont guère reluisante…Afficher la suite
    vendredi, à 02:37 · J’aime ·

    Muriel Vila Au 31 décembre 2011, le nombre des inscrits au registre des Français établis aux Etats-Unis s’élevait à 122 686 mais sur l’ensemble du territoire des Etats-Unis, la communauté française est estimée à environ 200.000 personnes contre une estimation de 100.000 Américains en France. Que dire ? C’est un pays grandiose qui attire toujours autant, crise ou pas crise !
    Hier, à 16:29 · Modifié · J’aime

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