390 – SOMMES NOUS TOLERANTS ?

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Je me pose une question : pourquoi nous arcboutons-nous toujours sur nos positions ? Pourquoi voulons-nous toujours avoir raison ? Que cela nous enlève-t’il si l’autre n’est pas d’accord et a un autre avis, une autre croyance, une pensée différente ? 

J’ai donc réfléchi à cette question : j’ai compris que nous étions si peu évolués, si peu raffinés, si peu mûrs, que nous en étions encore à vouloir «gagner». 

  • «C’est moi le plus fort, na !»

  • «C’est moi la plus intelligente !»

  • «C’est moi qui a le plus gros zizi !»

  • «C’est moi la plus belle !»

  • «C’est moi qui a raison !» 

Voilà nos revendications les plus profondes. Et, au nom de ces affirmations si enfantines, nous faisons la guerre, nous faisons du mal à l’autre, nous nous faisons même du mal à nous-mêmes. Car nous souffrons, voyez-vous, lorsque l’autre nous tient tête ! Nous souffrons dans notre orgueil, dans notre ego de petit homme pas tout à fait fini. 

Alors je m’attriste. Je m’attriste sur le monde si maltraité par les hommes immatures, je m’attriste sur les hommes qui se compliquent tellement la vie avec leur ego. Ils se la compliquent mais, en plus, ils se la gâchent ! Nous nous empêchons d’être heureux … 

Quelle importance si l’autre n’est pas du même avis que nous ? Cela ne nous empêche pas de le donner et, telle une petite graine, notre avis fleurira là où la terre est fertile. Ce n’est pas en criant, en se butant, en s’enfermant dans notre «vérité» que le monde évoluera. Point s’en faut ! Bien au contraire, en écoutant le point de vue de l’autre nous pouvons faire évoluer notre pensée, nous pouvons trouver des solutions plus efficaces, plus intelligentes, plus évoluées. 

«L’union fait la force» dit-on souvent. Alors, pourquoi ne pas unir nos croyances, nos pensées, nos certitudes afin de les rendre plus pertinentes ? Mais également, pourquoi ne changerions-nous pas d’idée, parfois, en écoutant d’autres avis ? 

Est-ce un voeu pieux ? 

Avez-vous déjà écouté, en observateur, une discussion autour d’une table ? Très peu «écoutent» véritablement les autres. Chacun veut caser son expérience, son information, SA vérité. Du coup, nous assistons très souvent à des monologues qui s’entrecroisent. Prenez le temps d’observer, vous verrez !  

Que dire également des «débats» médiatiques ? Chacun amène son point de vue, c’est le but, rien à dire. Mais PERSONNE n’écoute les autres invités ! Si un synonyme du mot «débattre» est «négocier», il serait juste d’écouter et voire même de faire évoluer ses idées grâce aux idées des autres. Mais cela finit majoritairement en pugilat, chacun restant agressivement sur ses positions : «C’est moi qui ait raison, voilà».

D’où les guerres de toutes sortes, guerres civiles, guerres entre nations, guerres entre individus et, même, guerres à l’intérieur de nous-mêmes.

Quelle solution ? Et, bien, peut-être, déjà commencer par faire la paix à l’intérieur de nous en écoutant TOUTES les parties de nous. Elles ont toutes un peu raison et … un peu tort ! Le meilleur apprentissage, ne serait-il pas de commencer également à VRAIMENT écouter les autres, sans a-priori, et se dire que -peut-être- ils peuvent avoir des vérités intéressantes ? Des vérités qui peuvent bousculer les nôtres, nous faire évoluer ? Et si, malgré tout, nous ne sommes pas d’accord (nous avons tout à fait le droit de ne pas l’être !) et bien si nous ACCEPTIONS, tout simplement, cette différence de pensée ?

Accepter les différences ne signifie pas être OK avec tout ce qui se dit ou fait autour de nous. Loin de là ! Nous avons nos croyances, nos valeurs, et il est normal que nous cherchions à les expliquer, les expérimenter. Et si les idées des autres nous paraissent stupides ou dangereuses et bien c’est encore plus normal de vouloir les exprimer. 

Toutefois nous critiquons, à juste titre, les intégristes. Ces personnes et groupes prétendent avoir LA vérité et -surtout- l’imposer à tout le monde. Ils sont donc extrêmement dangereux, n’est-ce pas ? Et pourtant, nombre d’entre nous, au niveau individuel, se comporte comme eux ! Ils pensent ou croient à quelque chose et veulent l’imposer aux autres, sans tenir compte de leurs croyances qu’ils jugent erronées, bien évidemment.

Je me demande si cet intégrisme ne nait pas chez les personnes qui n’arrivent pas à se forger eux-mêmes d’opinion. Alors ils adoptent un carcan de croyances, endossent le dur manteau des certitudes et, hop, les voilà partis … en guerre ! Car vouloir à tout prix prouver que l’on a raison amène forcément à la guerre : cela nous rend particulièrement intolérant et, comme le dit si bien Voltaire : «La tolérance n’a jamais excité de guerre civile ; l’intolérance a couvert la terre de carnage».

Je propose donc que nous soyons honnêtes avec nous-mêmes et de nous observer lorsque nous pensons avoir raison : sommes-nous ouverts ou devenons-nous très vite intolérants ?

 Car, ne l’oublions pas :

 «La vérité d’aujourd’hui peut avoir été l’erreur d’hier»

 Georges Clémenceau (1927)

 

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6 commentaires

  1. Le droit à la tolérance est une contradiction parce que, comme l’indique le terme même, ce qui se tolère n’est jamais le Bien. Il y a la règle naturelle qui est le droit chemin, puis les petits coutournements erronés qu’empruntent ceux qui se trompent et qui devient vite la route principale… En premier lieu on le tolère, puis on le comprend, enfin on y adhère et on s’écarte progressivement de la vérité !
    ” Celui qui s’aveugle volontairement sur le prochain sous prétexte de tolérance ne fait souvent rien autre chose que de briser le miroir afin de ne pas se voir dedans. Prenez garde de vous laisser gagner par je ne sais quelle bienveillance niaise qui amollit le coeur et l’esprit.” G. Bernanos

    1. Oui, vous avez tout à fait raison : la tolérance est fragile car elle peut conduire à l’acceptation du pire. Toutefois, et je crois l’avoir précisé dans ma chronique, lorsque je parle de tolérance je ne pense pas que cela signifie tout accepter ! Simplement ne pas juger sans savoir, accepter la différence lorsqu’elle ne gêne que nos croyances … Nous tranchons, nous jugeons, nous condamnons bien souvent sans même prendre le temps de la réflexion. L’autre est différent et il a le droit de l’être ! Maintenant, bien sûr, cette tolérance ne doit pas nous laisser accepter que l’on nous manque de respect. Donc il ne s’agit pas “d’aveuglement” mais de tolérance. On peut d’ailleurs “comprendre” sans accepter !!

  2. Vrai ce que vous dites Chantal et comme vous le dites que la critique est un poids processus et le calendrier doit être précédée d’un processus de création et de création doit être la présence de technique analyse critique ou ont la santé jugés par exemple vous ici parlons différence littérature, je suis d’accord avec vous, parce que les gens instruits doivent être humaines à cœur et ne porte pas de milieux intellectuels ou régionale ou ethnique, mais la différence est acceptable d’être entre eux ont différé disciples du Christ jusqu’à ce qu’il devienne l’Évangile 35 Évangile est important de gâcher différence de question convivialité, par exemple j’aime Chantal, mais je suis en désaccord avec elle, mais elle est en désaccord avec son fils, mari ou sa sœur, dit je suis Voltaire, je prêt à sacrifier ma vie jusqu’à ce que vous prononcez le mot.
    J’admire beaucoup Entrées Yves présente des sujets sur la manière de Socrate même remise en cause des connaissances dans l’esprit des gens les esprits des gens d’agitation à ce qui les entoure et se détache j’ai mon commentaire à propos de ce qui est écrit en laboratoire afin de patience ignorants comme moi et a découvert que sens le plus plein enseignant de la Parole et du Sommet et je crains parfois de son article, car il révélateur cinétique Dans une large mesure
    Si la différence connaît l’autre partie et parler des faits en éruption, quand nous avons laissé parler

  3. Je vous offre ce poème
    délire
    Mon esprit s’est envolé pour ma tête
    Le ciel est entré dans mon âme
    Delirium tremblaient
    Humecté les lèvres de ma main
    Un oiseau dans la cage
    Rêves de printemps éternel
    héberger le rêve
    Plongez dans le rêve éternel
    L’aube sans vérité
    chocs.
    Chantal C’est l’un de mes poèmes et j’ai un poème nommé Chantal Je m’excuse de nombreux commentaires française en incluant les erreurs linguistiques et grammaticales je m’arrête écrire les commentaire encore mieux mon niveau en français

    1. Merci, Habib, pour ce très beau poème … et merci également pour vos commentaires toujours très “cultivés” et raffinés. Nous les apprécions beaucoup !

  4. La tolérance n’est-elle pas une résultante de l’éducation ? La tolérance change dans le temps et l’espace et reflété le niveau social, éducatif et moral de la société.L’école et la famille doivent pouvoir rendre le citoyen plus tolérant en lui faisant admettre l’existence de l’autre en tant qu’être et pensée.

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