Les robots vont-ils prendre notre travail ? Vont-ils se syndiquer et faudra t-il leur accorder certains droits ? Il existe déjà des robots de compagnie, mais se peut-il que demain certains veuillent se marier avec leur robot ?
Les portillons automatiques ont remplacé depuis longtemps les poinçonneurs du métro. De même, aux péages d’autoroutes ou à votre banque, les transactions sont désormais automatisées. En mai 2012, la fusée spatiale Dragon a tracé son chemin dans l’espace pour aller livrer du matériel à la Station Spatiale Internationale. Elle est revenue seule avec 635 kg qu’elle avait chargé et qu’elle ramena sans encombre, sous le contrôle d’un logiciel d’intelligence artificielle. Chaque jour des drones nous surveillent en planant au-dessus de nos têtes, capables d’espionner nos faits et gestes et même de décider de nous supprimer s’ils ont considéré que nous sommes des ennemis potentiels.

Plusieurs sociétés californiennes développent des machines intelligentes capables d’effectuer des tâches répétitives aujourd’hui accomplies par des humains. Par exemple, des robots de couture sont maintenant capables de fabriquer des vêtements de façon totalement automatique et pour un coût plus faible que dans le plus pauvre des pays en voie de développement ! Le tournant robotique sera sans doute la grande révolution industrielle du 21ème siècle. Ainsi, dans un monde robotisé, c’est l’énergie et non le travail qui devient la composante principale du coût de production. C’est la raison pour laquelle l’Amérique, grâce au pétrole et au gaz obtenu par hydrofracturation, a pris une longueur d’avance sur les autres pays…
Bien entendu, les conséquences en terme de marché du travail risquent d’être importantes et il conviendrait de s’en préoccuper d’urgence. L’amélioration de la productivité fut considérable au cours du 2Oème siècle et aujourd’hui les plans sociaux de l’industrie automobile en sont la conséquence. Il va être temps de réfléchir à demain avant qu’il ne soit trop tard !

Dans le même temps que l’industrie se déshumanise, les robots s’humanisent et finissent par nous ressembler au point que nous pouvons projeter sur eux nos sentiments et nos émotions. Certains petits robots deviennent des animaux de compagnie, comme le bébé dinosaure Pleo qui n’aime pas que l’on lui tire la queue et adore quand on le caresse. D’autres robots humanoïdes accomplissent des tâches ménagères et sont capables d’interrelations avec les humains : ils deviennent des amis qui finissent par s’attacher à eux ! Kate Darling est chercheuse au MIT et montre dans ses ateliers avec Pleo que nous ne sommes pas capables de lui faire du mal et elle précise : « Bien que sachant que ces robots sont des objets, nous avons tendance à les traiter comme s’ils étaient vivants, en projetant des émotions sur eux et en créant des liens affectifs avec eux ». Elle ajoute : « Lorsque Pleo est sorti, des gens ont mis en ligne des vidéos où ils le torturaient : ils testaient ses limites. Les réactions ont été extrêmes, les internautes étaient bouleversés, bien qu’ils sachent très bien qu’il s’agit d’un robot ».
C’est ce qui a amené Kate Darling à envisager de donner des droits aux robots avec une certaine protection juridique. Les militaires américains ont bien envisagé de faire apprendre le code de la guerre et les conventions de Genève à leurs robots guerriers ! Il se peut que nous assistions au début d’un processus dont nous ne voyons pas encore toutes les implications. Il est certain qu’au fur et à mesure, les robots humanoïdes vont devenir « plus humains » et ils vont davantage réagir avec nous. Jusqu’à quel degré de parenté serons-nous près à nous associer à ces robots intelligents ?

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