Nous répétons souvent, ici même, que la démocratie parlementaire est basée sur le mensonge et ne peut se perpétuer que grâce au mensonge. Il faut mentir au peuple pour être élu. Le domaine de l’économie est le champ privilégié du mensonge en politique car on fait croire aux citoyens que le domaine est trop complexe pour qu’ils puissent y comprendre quelque chose et donner un avis autorisé.(voir chronique-libre 468 “les partis politiques insultent la démocratie).
En fait, l’économie est basée sur le bon sens et repose sur des données tout ce qu’il y a de plus pragmatiques et concrètes, qui ne doivent pas être confondues avec les arcanes de la finance qui peut amener à une perversion de l’économie.
Le premier mensonge repose sur la première règle économique, facile à comprendre, et qui est la suivante : on ne dépense pas plus que ce que l’on gagne ; on n’emprunte pas plus que ce que l’on peut rembourser ; on emprunte seulement pour des investissements rentables et pérennes et non pas pour des dépenses courantes de consommation. Vous savez combien les gouvernements européens dérogent totalement à ce premier principe, soit disant pour notre bien, alors que cela conduit, inévitablement, à des lendemains dramatiques.
Le deuxième mensonge veut nous faire croire qu’une monnaie faible stimule l’économie. D’où cette croyance qu’un euro dévalué et affaibli va permettre à la France de se redresser. Réfléchissons : structurellement ce pays importe beaucoup plus de marchandises qu’il n’en exporte. Par conséquent il va être handicapé par une monnaie faible parce qu’il va payer plus cher ses importations. C’est simple et facile à comprendre. Bien sûr, telle ou telle société peut être ponctuellement avantagée, mais globalement c’est néfaste pour l’économie du pays. Le seul pays qui sera avantagé de la faiblesse de l’euro, c’est l’Allemagne qui exporte déjà beaucoup et qui pourra encore être plus compétitive.
Une monnaie forte accompagne une économie forte, comme on peut le constater en Suisse où le franc vient d’être largement réévalué et où le chômage s’est encore réduit en Avril à 3.3% ! La montée du dollar vis-à-vis de l’euro traduit une plus grande compétitivité et une économie plus forte. Autrement dit, une monnaie faible correspond à un appauvrissement du pays, contrairement à ce que l’on veut vous faire croire. La faiblesse actuelle de l’euro, face à toutes les monnaies, traduit une faiblesse de l’Europe.
Le troisième mensonge consiste à promettre la croissance économique pour demain en Europe. Or l’Europe est condamnée, comme le Japon, à une croissance faible, si ce n’est à une décroissance. La croissance n’est possible que pour les pays qui ont un avantage compétitif décisif, comme par exemple une main d’œuvre bon marché, des matières premières ou de l’énergie bon marché, ou bien une série d’innovations décisives dans un domaine technologique d’avant garde, comme on a pu le voir en Californie.
Au contraire de cela l’Europe est confrontée à un quadruple handicap que les politiques refusent de prendre en compte :
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L’énorme poids de la dette, et des intérêts de la dette, constituent une énorme épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et rend impossible toute initiative économique d’envergure. Une dette excessive est un fardeau qui pèse lourd, qui ralentit la marche et donc la croissance. La bête est trop surchargée pour avancer !
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La population vieillit, le nombre de retraités augmente, les frais
médicaux d’une population fragile et faible explosent et, comble de malheur, la durée de vie augmente, c’est-à-dire que la part de bois vert disparaît peu à peu, au profit du bois mort ! Bref, le nombre de dépendants va devenir supérieur au nombre d’actifs.
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L’administration est devenue complexe, sclérosante, paperassière, totalitaire. L’économie est donc lourdement contrôlée, surveillée, règlementée et mise sous tutelle d’une myriade de fonctionnaires zombies qui pèsent trop lourdement sur les finances publiques.
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Enfin, l’immigration n’est ni choisie, ni contrôlée, ni maîtrisée.
L’Europe est en attente passive face à une émigration de masse qui se développe chaque jour davantage, de jeunes non qualifiés et non formés qui n’ont que leur enthousiasme pour tout bagage. Ce défi là est potentiellement mortel pour une Europe qui persiste dans son aveuglement.