714 – LA RUSSIE EST-ELLE COUPABLE?

Un agent double a été assassiné en Angleterre. L’Occident accuse la Russie de Poutine. Où sont les preuves ?

Sergueï Skripal et sa fille ont été très gravement intoxiqués par un gaz neurotoxique extrêmement puissant alors qu’ils étaient assis sur un banc de Salisbury.

Un métier dangereux

Skripal était un espion Russe qui fut aussi recruté en 1995 par le Royaume-Uni. Il semble que cela soit une pratique courante chez les espions de travailler pour plusieurs pays, et pas seulement dans les romans d’espionnage…

C’est, à n’en pas douter, un métier dangereux. Skripal s’est fait « pincé » et a été condamné à 13 ans de prison en Russie. Il fut néanmoins échangé en 2010 contre d’autres agents de renseignement et il s’installa en Grande-Bretagne où il ne semblait pas avoir d’activité. Mais qui sait ?

L’activité d’espionnage et contre-espionnage fait régulièrement l’objet de règlements de compte dans l’ombre, sans que l’on sache très bien qui est le commanditaire. Mais dans le cas de Sergueï Skripal, on ne voit pas qui avait intérêt à le supprimer. Son cas avait déjà été réglé en Russie où il avait été libéré. Il ne présentait pas de danger pour Poutine.

Hystérie nationaliste

Dans des cas semblables, qui sont fréquents, l’affaire se règle en sous-main et n’est jamais mise sur la place publique. Cela n’a pas empêché les Anglais de désigner le coupable, avant toute enquête et sans apporter la moindre preuve. Mais le gouvernement Britannique de Theresa May est en survie politique et cette affaire tombe à pic pour souder les rangs, en déclenchant une hystérie nationaliste bienvenue.

Les américains, qui ne manquent jamais une occasion de montrer leur agressivité, ont surenchéri. Quand on est une superpuissance il faut être sur tous les fronts. Quand on a un budget militaire de 700 milliards de dollars, il faut le justifier et se trouver des ennemis. Les USA cherche la guerre et ils finiront bien par la trouver.

Les nigauds d’européens, qui n’ont pourtant aucun intérêt à se fâcher avec Moscou, ont emboité le pas des sanctions contre la Russie. Seule la Suisse, plus sage, s’est abstenue de toute sanction. Le ton monte et l’Occident serait prêt à faire la guerre… pour l’assassinat d’un obscur agent double ! Est-ce bien raisonnable ?

Mensonges d’État et Fake News

Les media sont les plus grands colporteurs de fake news :

Les américains ont fait une guerre à l’Irak, sur la base de mensonges à propos des soi-disant armes de destruction massive, et les conséquences furent désastreuses.

En 2011, la France est intervenue en Lybie pour y mettre le chaos, mais contrairement aux mensonges du gouvernement, relayé par les media, « il n’y a jamais eu de bombardement de la foule à Tripoli et personne n’a jamais vu la prétendue colonne de chars qui menaçait la ville de Benghazi », écrit l’ancien président de Médecins sans Frontières, Rony Brauman dans son livre édifiant : « Guerres humanitaires ? Mensonges et intox ».

Tout dans l’affaire Skripal ressemble à un nouveau mensonge d’Etat. L’ancien espion aurait été assassiné à l’aide d’une substance innervante dénommée Novichok, d’invention soviétique. Cette affirmation a été faite sans preuve, avant toute analyse chimique.

Le comble, c’est que personne ne connait la structure chimique de ce fameux Novichok, si ce n’est qu’il s’agirait d’un composé organophosphoré, voisin de certains pesticides.

De nombreux spécialistes doutent même de l’existence de ce composé neurotoxique, dont l’existence ne serait dû qu’à la guerre psychologique dont se livrent les États pour s’intimider et se faire peur.

Pire encore, le Docteur Robin Black, chef de service du laboratoire de détection des armes chimiques, au sein du centre spécialisé de Porton Down en Grande-Bretagne, déclarait en 2016 qu’il n’avait jamais vu de novichok et par conséquent on ne voit pas très bien comment aujourd’hui ce laboratoire pourrait identifier une substance qu’il ne connait pas !

Il n’est pas inutile de rappeler qu’en 2017, le frère du leader coréen Kim Joung-eun fut assassiné à Kuala Lumpur avec un gaz innervant, dénommé VX, 500 fois plus toxique que le gaz sarin, et synthétisé par… les britanniques.

Par conséquent, le gaz neurotoxique qui a été utilisé pour tuer Skripal pourrait être de provenances diverses, d’autant qu’il existe une grande variété d’organophosphorés que des dizaines de laboratoires peuvent fabriquer. Rien ne prouve qu’il provient de Russie et même s’il en provenait, rien ne prouve que le gouvernement Russe soit le commanditaire.

L’Occident n’a-t-il rien de mieux à faire que de menacer ses voisins sur des suppositions et de risquer la guerre ? C’est pourtant ce que fait le fantasque ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, qui profère un mensonge d’Etat catégorique en affirmant que les gens de Porton Down ont formellement identifié le novichok, alors que le rapport d’analyse écrit : « Des échantillons sanguins de Sergueï Skripal et de sa fille Youlia Skripal ont été analysés et les résultats indiquent une exposition à un agent innervant ou un autre composé similaire ». Autrement dit, ils ne savent pas ce que c’est !

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3 commentaires

  1. Bravo pour cet exposé, enfin un avis clairvoyant et objectif. Ce que vous écrivez correspond tout à fait avec ce que je pense de cette affaire.

  2. Les meilleurs voeux du Kazakhstan, Mr. Yves Pnrroy! Je peux m’abonner à chaque votre mot.

    1. Merci Nina pour votre commentaire. A propos de l’attitude de l’Occident vis-à-vis de la Russie, il y a un proverbe français que l’on peut citer: “Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage!”.

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