927 – VERS UNE INFLATION MEURTRIERE ?

L’économie est la pierre angulaire sur la laquelle repose l’équilibre des sociétés humaines. Les gouvernements avisés savent gérer leur économie pour assurer l’harmonie de leurs peuples. Mais l’Occident a pris les pires décisions qui vont nous conduire vers la pauvreté, pour le plus grand nombre…

Je ne me suis jamais fait beaucoup d’illusions sur la sagesse des peuples, ni sur la lucidité des gouvernants. Mais l’attitude des pays occidentaux, face aux évènements récents, dépasse tout ce que je pouvais imaginer sur l’absence de bon sens et sur la bêtise collective.

Une double crise mal gérée

Je ne partage pas l’enthousiasme des citoyens sur la façon dont fut gérée l’épidémie de covid, comme en attestent plusieurs de mes chroniques. Arrêter l’économie, s’endetter au-delà du raisonnable, imposer des confinements contre-productifs et imposer des vaccins expérimentaux, à l’efficacité et à la tolérance douteuses, furent des décisions extrêmement néfastes à beaucoup de point de vue et en particulier au niveau économique.

A cet égard, les pays qui ont pris les décisions les plus drastiques sont aussi ceux qui ont enregistré les pires résultats sanitaires et économiques. Malgré cela, je sais que les citoyens ont massivement approuvé ces mesures désastreuses dont ils vont maintenant payer le prix. Ils pousseront l’incohérence jusqu’à descendre dans la rue pour protester face aux conséquences des décisions qu’ils ont eux-mêmes approuvées !

Dans une funeste synchronicité, la guerre en Ukraine a amené les gouvernants occidentaux, toujours aussi inconséquents, à souffler sur les braises du conflit, au lieu d’essayer de le circonscrire et d’en comprendre la genèse. La position des Russes était claire et raisonnable : ils ne voulaient pas de bases de l’OTAN en Ukraine, se sentant menacés et encerclés.

Armer les Ukrainiens comme nous le faisons ne fait qu’aggraver le conflit et ajouter du malheur au malheur. La guerre est toujours affreuse et nous devons accueillir les Ukrainiens en détresse, mais nous devons aussi les amener à la raison et les mettre face à la réalité géopolitique. La surenchère guerrière à laquelle rivalisent les pays occidentaux est criminelle et suicidaire.

La pandémie d’une part et la guerre inutile d’autre part, auront un coup économique dont les gouvernants irresponsables ne veulent pas voir les conséquences catastrophiques !

 L’économie à la mode d’hier

Dans l’économie d’autrefois, il y avait de l’inflation dans une économie en expansion. Autrefois, c’est-à-dire jusqu’à environ l’année 2000. Dans ce contexte, lorsque les prix de l’énergie et des matières premières augmentaient, l’indice des prix à la consommation prenait l’ascenseur.

L’inflation générait des conflits sociaux à répétition. Pour y mettre fin, les syndicats obtinrent que les salaires soient indexés sur les prix. Les salariés étaient donc protégés contre les effets néfastes de l’inflation sur le pouvoir d’achat. Mais ce mécanisme était dangereusement hyper-inflationniste et les salaires couraient sans cesse derrière les prix qui ne cessaient d’augmenter.

L’autre inconvénient résidait dans le fait que les taux d’intérêts étaient très élevés, plus élevés que la croissance économique. Dans ces conditions, les particuliers et les États ne pouvaient pas s’endetter, sauf à mettre en péril leur équilibre budgétaire. De ce fait, l’économie globale était chaotique, avec des cycles d’expansion suivis aussitôt par des récessions lorsque le crédit se resserrait.

L’économie du XXIème siècle

Depuis 15 ou 20 ans, les données sont changées. Le pouvoir des salariés s’est amoindri. Les licenciements furent facilités, le leitmotiv de la modernité étant la mobilité, la fluidité, la souplesse.

Par ailleurs, afin de mieux lutter contre la concurrence étrangère, les salaires ne sont plus automatiquement indexés sur les prix, sauf pour les très bas salaires. Les économies, faiblement en expansion, généraient peu d’inflation. Globalement, depuis le début du siècle, les prix et les salaires se sont assagis dans un certain équilibre que certains croyaient éternel !

Depuis les années 2000, les Banques Centrales n’ont plus à lutter contre l’inflation en resserrant le crédit. Au contraire, grâce à une inflation très faible, elles facilitent l’endettement des États et des particuliers, afin de booster l’économie, de lutter contre les inégalités et d’augmenter le niveau de vie. C’est ainsi que nous étions arrivés à un équilibre économiquement vertueux dans lequel le PIB augmentait plus vite que l’inflation…

Autant dire qu’un tel contexte, unique dans l’histoire de l’humanité, a abouti à une création monétaire incontrôlée. Nous avions même atteint l’ivresse budgétaire lorsque les taux d’intérêts devinrent négatifs, ce qui défie le bon sens. S’endetter ne coûtait plus rien ! Les particuliers, les entreprises et les États se sont donc endettés, souvent au-delà du raisonnable.

Dans ce monde devenu fou, l’argent coulait à flot. La Bourse et l’immobilier augmentaient mécaniquement et beaucoup plus vite que la création de richesse. Dans le même temps se créait une situation explosive, les riches devenant chaque jour plus riches et les pauvres plus pauvres !

Le seul bon sens nous dictait que cette situation bancale ne pouvait pas durer. Seuls les gouvernants aveugles nous laissaient croire que tout était sous contrôle… Mais il suffisait d’un accident de parcours pour nous conduire au précipice.

Le nœud coulant

Le premier accident survint avec l’épidémie durant laquelle les gouvernants ont manqué de sang-froid. Ils ont fragilisé gravement l’économie en ouvrant en grand les robinets de l’endettement sous le fallacieux prétexte du « quoi qu’il en coûte ! ».

S’endetter à outrance, dans le même temps où l’économie est à l’arrêt, relève de la totale aberration économique et d’un manque de la prudence la plus élémentaire. C’est aussi suicidaire qu’un chômeur qui s’endette pour partir en vacances !

Survint alors la guerre en Ukraine, que les mêmes gouvernants ont décidé d’aggraver en surenchères belliqueuses. Ils livrent des armes ultra-sophistiquées, sans se préoccuper de savoir qui va les payer, et qui sont aussitôt détruites par l’armée Russe, avant même d’avoir servi.

Les résultats de cette politique de gribouille ne se sont pas fait attendre. Les prix de l’énergie et des matières premières ont explosé. L’inflation est de retour et atteint déjà 7,5% aux USA. En Europe, la valeur de l’euro est au plus bas, ce qui renchérit tout ce qui est importé et donc stimule encore l’inflation dans une spirale infernale. Les salariés commencent à gronder. S’endetter va devenir compliqué, risqué et onéreux.

Mais de nombreux États ne survivent que par la dette ! C’est le cas de la France dont la dette publique approche 3.000 milliards d’euros et s’est creusée de 600 milliards sous le patronage de celui que les Français, pas rancuniers, viennent de réélire… Les électeurs ne semblent pas avoir compris qu’ils sont les garants d’une dette qui sera encore là lorsque le président sera parti ailleurs.

De nouvelles dettes vont vite devenir impossibles car l’augmentation des taux d’intérêts constitue un nœud coulant qui se resserre autour du cou des emprunteurs. Au contraire, les États vont devoir procéder à un désendettement. L’argent étant plus rare, il y aura moins d’investissement, donc moins de croissance et moins de rentrées budgétaires, c’est-à-dire moins de richesse disponible.

Autrement dit, malgré les promesses électorales, nous allons tout droit vers une situation de stagflation qui conjugue inflation et stagnation économique. Comme toujours, ce sont les plus vulnérables qui vont souffrir le plus. « Le choc pourrait être violent », nous prévient Patrick Artus, un des rares économistes français auquel il reste de la lucidité ! Nos gouvernants sont directement responsables, mais les peuples sont aveugles… comme toujours.

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3 commentaires

  1. Si vrai et ils continuent à foncer ds le mur a donner,a gaspiller,et les caisses sont vides la Wallonie emprunte à taux nul et quand le taux va exploser on va faire comment !!!????

  2. Merci comme d’habitude excellente analyse
    Que proposez vous comme bouclier si j’ ose m’ exprimer ainsi
    Quitter les villes avec des appartements qui auront des charges de plus en plus lourdes imposées aux copropriétaires ?
    Être en région dans une maison en toute autarcie ?
    Cordialement
    Marie

  3. Bon diagnostic . Je viens de lire ” La mondialisation dangereuse ” de Del Valle et Soppelsa , que je conseille vivement . Mettre de l’ordre dans ce chaudron de sorcières est un défi urgentissime …

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