La France sur le fil du rasoir

                      Quand on regarde vivre la France depuis l’étranger on est souvent pris d’effroi. Elle semble avancer à reculons, incapable de prendre son destin en main, incapable de se réformer et de regarder l’avenir en face. Le débat actuel sur les retraites illustre mon propos.

Ce pays est aujourd’hui sur le fil du rasoir. Il continue d’accumuler des déficits colossaux dans tous les secteurs de l’économie: déficits de la balance commerciale, déficits gigantesques du budget de l’état, déficits du budget des communes et des régions, déficits abyssaux de la sécurité sociale, déficits angoissants du régime des retraites…Bref la France vit à crédit et au dessus de ses moyens. Ses créanciers ne vont pas tarder de frapper à sa porte et il n’est pas nécessaire d’être un grand économiste pour imaginer la suite, comme on l’a vu en Argentine ou en Grèce récemment.

Malgré cela les français, ou du moins certains d’entre eux, ont atteint un tel degré d’inconscience coupable qu’ils descendent dans la rue ou font grève pour refuser toute mesure d’économie et toute réforme indispensable. Dans tous les pays industriels qui l’entoure la retraite est depuis longtemps fixée à 65 ans et sera bientôt portée à 67 ans. Mais une proportion importante de français refuse une retraite à 62 ans alors qu’il serait urgent de la porter à 65! L’économie est affaire de bon sens et se moque des idéologies et des imprécations lyriques. On ne peut indéfiniment dépenser plus que l’on gagne. Pour ceux qui ne comprennent pas cet élémentaire bon sens, la faillite est toujours au bout…

On peut éprouver une certaine tristesse de voir les français manipulés par des partis politiques qui, par principe, s’oppose systématiquement  à toute réforme sous le prépexte qu’ils sont dans l’opposition. Les partis politiques constituent aujourd’hui la grangrène dont meurt la France car ils pratiquent en permanence une surenchère démagogique dans laquelle la démocratie périra.

Il serait pourtant bien facile de régler ce problème des retraites, il suffirait pour cela de demander l’avis des français, non pas dans la rue mais dans les urnes. Il conviendrait de proposer aux français diverses alternatives sur lesquelles ils auraient à se prononcer. Choisir entre partir tôt, avec une retraite faible, ou partir plus tard avec une retraite plus conséquente. De même l’introduction d’une modulation pour ceux qui ont eu un travail particulièrement pénible semble du bon sens. Chacun est parfaitement capable de se déterminer sur ce point sans qu’il ait besoin de consignes de vote de qui que ce soit! Ceci prouve bien une nouvelle fois que la France n’est pas une vraie démocratie puisque sur un sujet aussi important qui le concerne directement, le citoyen n’est pas consulté et le gouvernement à fait savoir qu’il s’y refuse !

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Un commentaire

  1. Pour côtoyer régulièrement des amis français, j’en ressors souvent avec le sentiment que leur côté revendicateur les pousse à défendre leur train train quotidien, plutôt que d’avoir une vison globale qui de toute manière étouffera, par la force des choses, rapidement leur sensation de bien être. Est-il raisonnable de chercher à préserver des acquis sociaux, pour certains datant de périodes n’ayant plus rien à voir avec celle vécue actuellement ?
    Les partis politiques, simplement par leur statut d’opposants, refusent de provoquer un débat de fond sur des thèmes importants. Avec un tel comportement, ils ne vont pas faire avancer les choses, ni aider à trouver des solutions.
    Il est temps de faire preuve de bon sens, aussi bien chez le citoyen que chez les politiciens.
    Au plaisir de vous lire. Gilles

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