J’ai reçu un Commentaire pertinent et incisif de Dominique Brianchon suite à mon blog du 31 Août et intitulé Qui sont nos Grands Hommes ?, dans lequel je mettais en doute la capacité d’une démocratie de porter au pouvoir un Grand leader. Vous apprécierez son ton mordant et je ne peux résister au plaisir de vous offrir sa prose:
” La réponse à ta question de savoir si un régime démocratique est en mesure de donner naissance à un grand homme ne peut malheureusement qu’être négative, ou alors quand la chose arrive, c’est à son corps défendant(cf fin de la 4éme République).
Pourquoi?
Tout d’abord, parce que la démocratie ne peut fonctionner que par le compromis, c’est -à-dire sur la base d’une moyenne , qui par définition ne peut engendrer que des « moyens », en d’autres termes des médiocres; ou bien si tu préfères , sur la base du plus petit dénominateur commun; c’est-à-dire que le jeu démocratique consiste à trouver celui ou celle qui adoptera le mieux le discours de la ménagère: à cet égard, l’inénarrable Ségolène est emblématique, et a su pousser le principe de la « cruchitude » jusqu’à une incandescence quasi parfaite, en prônant par exemple l’interdiction du string dans les lycées ou en souhaitant faire raccompagner des gendarmettes par des collègues gendarmes pour qu’il ne leur arrive rien en rentrant chez elles…N’oublions pas tout de même qu’elle s’est dangereusement rapprochée du cocotier, fixé comme chacun sait à 50%
Giscard, au cours d’un intervalle de lucidité qu’il convient de saluer, n’avait-il pas dit que, de nos jours, les esprits les plus féconds n’embrassaient quasiment jamais de carrières politiques, mais plutôt,scientifiques,artistiques,littéraires….
Ensuite, parce qu’en démocratie, toute la gestion du temps est basée sur le calendrier électoral et non pas sur ce qu’il serait souhaitable de faire « hic et nunc »; la réforme des retraites est parfaitement emblématique de ce point de vue: tout le monde sait que le projet actuel sera sans effet à compter de 2018; or au lieu d’un discours churchilien et salvateur, on nous sert des demies-mesures inopérantes à long termes, qui fera qu’on devra bientôt replancher sur le sujet.
Plus globalement, et pour terminer , méfions-nous des apparences: tu cites, par exemple Jules César, dont d’aprés toi la fibre démocratique resterait à démontrer; assurément l’idée de démocratie, telle qu’on la conçoit aujourd’hui , eut été pour lui, un peu baroque; certes, il a probablement été , avec telle ou telle peuplade barbare, pas aussi câlin que souhaitable…je conviens de tout cela; mais enfin, la Rome antique a tout de même été à l’origine du Droit, en d’autre terme d’une norme technique objective, à l’aune de laquelle l’humanité a pu,enfin, commencer à régler ses différents d’une manière sereine (ou presque).
Napoléon que tout le monde traite comme un tueur en série, avec la bave aux commissures, a tout de même été un des premiers à considérer qu’on pouvait aussi faire quelque chose dans sa vie, non plus seulement par sa naissance, mais aussi par son talent, et à appliquer ce principe que les conventiels de la révolution avait théorisé.
La France et les Français, sont ainsi fait, qu’ils ne réagissent qu’une fois au fonds du gouffre: cela fait partie des petits particularismes qui nous rendent reconnaissables entre tous. Cela peut donner le pire (Pétain) comme le meilleur (de Gaulle, Napoléon, si si j’y tiens).
Bref, attendons le messie, mais soyons patients et vigilants: il peut quand même y’en avoir pour un moment et ne laissons pas passer n’importe qui a coté de l’imparfait tamis de la démocratie.”
quel beau commentaire !
tout à fait d’accord avec l’ensemble de ce qui est dit
restons vigilants
Merci Colette de votre sympathique réponse;
Mais attention, vous n’avez encore rien vu!!
Dominique;