Nous sommes partis en voyage et voguons tranquillement vers l’Andalousie le long d’un parcours de 2000 kilomètres. Nous allons vivre deux mois à l’heure Andalouse pour prendre le pouls de la péninsule Ibérique. L’Andalousie est la province d’Europe la plus marquée par l’Islam. L’Espagne est confrontée à une crise économique et sociale très grave. Pour l’instant tout est calme, mais il faut se méfier de l’eau qui dort.

Partons-nous en voyage ou bien faisons-nous du tourisme ? Le voyageur est celui qui part à la découverte, qui s’installe, qui noue des contacts et des relations. Le voyageur observe, écoute, cherche à comprendre. Il se mêle à la population s’il le peut, il est discret, il respecte les habitudes ou les traditions locales, il cherche à parler la langue et à connaître l’histoire. Le voyageur recherche l’osmose et s’imbibe comme une éponge, il ressent les ambiances et tente de s’immerger dans la culture locale.
Le touriste reste en marge, il fréquente les lieux qui lui sont réservés, il garde ses habitudes et sa langue. Le touriste juge et compare à l’aulne de sa propre culture qu’il considère comme la culture étalon, la référence. Il est volontiers condescendant, voire méprisant, surtout si son pouvoir d’achat se trouve au-dessus de la moyenne locale. Le touriste est pressé, il fait du zapping et ne s’attarde pas. Il débarque en commandos, envahit un lieu, promène un regard circulaire et blasé dont il a le secret, puis se sauve comme un voleur, non sans avoir immortalisé quelques millions de pixels, pour conserver la preuve de son passage. Le touriste est sans-gêne, partout chez lui, volontiers arrogant et débraillé. On reconnaît le touriste à son pas fatigué et nonchalant et d’autre part à sa tenue vestimentaire : le short de rigueur, la casquette à l’Américaine, la chemise bariolée qui flotte autour de la taille et puis enfin, les inénarrables chaussures Birkenstock poussiéreuses.

Le voyageur est solitaire, il déteste et méprise souverainement le touriste qu’il prétend fuir comme la peste, même s’il lui arrive souvent de se transformer, à son propre insu, en touriste ! De son côté, le touriste est moutonnier et a une attirance naturelle et spontanée vers les autres touristes qu’il rencontre volontiers dans les lieux « dits » « touristiques ». Le touriste a peur de se retrouver seul au milieu des indigènes et d’avoir à demander son chemin. C’est pourquoi le touriste pur souche aime bien voyager en groupe. Comme cela, dit-il, « on ne perd pas de temps et on sait ce qu’il y à voir ». Car il y a une chose que le touriste exècre par-dessus tout, c’est l’imprévu, c’est le risque de l’événement qui va le mettre en retard sur l’horaire. Le touriste aime les sentiers balisés et les « spots » sécurisés .
C’est donc faire injure à celui qui se prend pour un voyageur de le confondre avec un touriste. Le voyageur, bien qu’il réfute cette appellation, est volontiers bobo et snobinard. Il n’entend pas que l’on mélange les torchons et les serviettes ! Il nourrit un profond mépris pour les touristes en groupe avec lesquels il finit, malgré lui, par être confondu, tant la frontière est floue et mouvante entre le voyageur et le touriste. Mais tout cela est finalement très subjectif et dépend du regard que l’on porte sur soi-même et sur les autres…

Bonsoir. Quand j’avais 18 ans, je suis parti faire le tour du monde en travaillant sur des cargos qui allaient ou je voulais aller. Lorsque j’arrivais dans un pays qui m’intéressait je quittais le bateau, posais mon sac à terre
et partais à la découverte, seul bien sur. Je parlais anglais et espagnol, un viatique suffisant pour comprendre et être compris partout.
J’ai rencontré des gens extraordinaires, j’ai beaucoup écouté, je ne les ai jamais oubliés et mon regard a changé. Il est encore différent aujourd’hui.
Ou j’allais il n’y avait pas de touristes. Maintenant ce serait peut être plus difficile pour ne pas les croiser. Mais dans presque chaque pays il y a des circuits pour touristes et il suffit de les éviter. C’est encore possible je pense, mais ils ont bien dénaturé certains pays quand même. C’esr le progrès, apparement.
En effet, les voyages que l’on fait en solitaire lorsque l’on a 18 ans sont les plus beaux. Notre regard est neuf et sans a priori; notre seul bagage c’est alors notre curiosité et notre soif de découvrir l’autre….
I would add that sometimes the season we reach our destination helps dictate if we are traveler or tourist. Some places I have traveled when it is not the tourist season have been very enjoyable even if the weather is not perfect.