101 – L’ADMINISTRATION PACHYDERME

Lorsque Jules césar raconte sa « Guerre des Gaules », il fait souvent mention des impedimenta qui empêchent son armée d’avancer assez vite. Dans une entreprise, il y aussi deux types d’activité : d’un côté, ceux qui fabriquent et qui vendent et de l’autre, le Back-office qui gère. Tout le monde est utile, mais le poids du back-office ne doit pas être trop lourd, sinon il handicape la bonne marche de l’entreprise qui n’est plus compétitive.

Au niveau d’une nation, il existe aussi deux secteurs complémentaires, le secteur privé qui est en charge de l’activité économique et le secteur publique qui régule et gère l’ensemble. Quand l’administration devient trop pléthorique, elle devient l’équivalent des impedimenta de Jules César, elle freine la marche du pays et entrave son développement. C’est en général le propre des pays socialistes de se doter d’une administration publique qui devient vite un fardeau insupportable pour la nation. Elle devient incapable de progresser et s’appauvrit de façon inexorable car le back-office ne génère pas de richesse. C’est le cas actuellement de l’Egypte ou de Cuba qui s’enfoncent dans le sous développement. Mais c’est aussi le cas de certains pays modernes, comme la France, dont le poids du personnel administratif représente plus de 20% de la population active, c’est à dire presque le double des pays performants comme la Suisse ou l’Allemagne.

Une administration pléthorique est un signe évident de sclérose. En effet cela signifie que l’administration n’a pas su profiter de la révolution informatique pour simplifier ses taches et s’alléger. Ce manque d’organisation laisse croire que la réponse à un surcroît de travail est nécessairement l’accroissement des effectifs. Pendant que le secteur privé a considérablement allégé son back-office, le secteur publique est devenu un pachyderme qui ne sait plus se mouvoir. En outre, une administration hypertrophiée a tendance à produire une réglementation qui lui ressemble et, ainsi, à handicaper le mouvement général du pays. De telles institutions enlèvent l’enthousiasme et paralysent les meilleures volontés. Il s’ensuit comme une contagion de l’inertie qui fait que chacun est englué dans une sorte d’apathie généralisée. Ce manque de motivation de l’administration est illustré par le taux d’absentéisme qui est le double de celui du privé.

Ce qui caractérise également l’administration publique, c’est une sorte d’irresponsabilité individuelle comme on l’a vu en France lors des très graves dysfonctionnements du système judiciaire, toujours impunis. Le fait que les fonctionnaires sont à l’abri de tout licenciement renforce cette irresponsabilité. Les fonctionnaires rejoignent donc l’idéologie socialiste qui prône la responsabilité tout azimut de l’Etat, au détriment de la responsabilité individuelle. L’idéologie socialiste a plein de bonnes intentions, mais elle a ceci de pervers qu’elle envisage une société dans laquelle les citoyens sont au service de l’administration. Il est donc naturel que, dans les divers pays européens, le parti socialiste trouve son électorat privilégié parmi les fonctionnaires, au point que l’on peut dire que ce parti est devenu l’otage et le porte parole de la fonction publique qu’il voudrait voir toujours plus puissante. Dans la petite commune où j’habite nous votons actuellement pour élire la municipalité et j’ai constaté que la liste du parti à la rose contient 32 candidats dont 22 sont fonctionnaires, soit près de 70%. Ce qui prouve aussi que dans l’administration publique on dispose de plus de temps que les autres pour faire de la politique ! Les fonctionnaires, même s’ils sont totalement incompétents, prétendent pouvoir s’occuper de tout, ainsi en Irlande les finances publiques sont supervisées par un ancien instituteur entré en politique…

Effectifs de la fonction publique en France

Pour certains pays, la charge de la fonction publique devient trop lourde et constitue un handicap décisif. Il leur faut donc s’engager très vite vers un allègement de ce poids sous plusieurs formes : réorganisation et diminution drastique des effectifs, simplification des tâches administratives, introduction de l’avancement au mérite avec possibilité de licenciement et, surtout, transfert partiel ou total au secteur privé de tâches qui ne doivent pas être une exclusivité de l’Etat. C’est ainsi, par exemple, que la gestion des hôpitaux, des prisons, de l’enseignement, pourrait être prise en charge avec plus d’efficacité par des entreprises privées. Le rôle essentiel de l’Etat est d’assurer la justice, la sécurité, la liberté individuelle, la défense du territoire, les relations internationales d’Etat à Etat et de favoriser la compétitivité des entreprises. Nous plaidons pour une société dans laquelle la fonction publique joue son rôle de back-office, au service des citoyens, et pas l’inverse. Il faut rendre aux citoyens leur liberté, c’est à dire leur responsabilité : Nous refusons d’être mis sous tutelle.

Citation du jour :

« Il est dans la nature de tout gouvernement de vouloir agrandir continuellement sa sphère…L’amour de la tranquillité publique est souvent la seule passion politique que conservent les peuples démocratiques…Cela dispose naturellement les citoyens à donner sans cesse ou à laisser prendre de nouveaux droits au pouvoir central… »

Alexis de Tocqueville- « La Démocratie en Amérique », (Tome II, 4éme partie, chapitre 8)

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