703 – POURQUOI AVONS-NOUS PEUR ?

Face à un danger, la peur est un instinct fondamental chez tous les animaux supérieurs y compris chez les humains. Mais Il semble que ce siècle soit porteur de nouvelles peurs, chroniques, insidieuses, qui nous rendent malades et nous angoissent. Pourquoi et d’où viennent-elles ?

A l’aube de l’humanité

Les sociétés primitives avaient aussi des peurs chroniques et latentes qui les habitaient. Les hommes redoutaient le tonnerre, le déluge, le feu, les comètes, la peste et tous les dangers qui rodaient autour d’eux.

Disons-le, la peur fondamentale, celle qui nous étreint depuis la nuit des temps, c’est la peur de mourir ou la peur de souffrir. Il est dans la nature de l’homme de dialoguer avec ses peurs et de les apprivoiser d’une manière ou d’une autre.

Pour les mettre à distance, l’homme a besoin de leur donner un sens. Il a besoin de comprendre. Les fléaux qui menaçaient nos lointains ancêtres venaient de l’extérieur, ils n’avaient pas de prise sur ces évènements, qu’il s’agisse de la maladie ou de la foudre.

Une façon d’intégrer ces dangers, et de les apaiser, consista à s’en rendre responsable et en faire une punition divine. Ainsi, l’homme se rendait en quelque sorte maitre de ce qu’il ne maitrisait pas. Il suffisait alors de plaire aux dieux afin d’apaiser leurs courroux…

S’il ne pleuvait pas et que les récoltes étaient compromises, il fallait dire des prières ou faire des sacrifices. Ainsi les peurs et les angoisses étaient sous contrôle.

La science et l’ère industrielle

Les dangers qui menaçaient les hommes primitifs n’ont pas disparu, mais nous en connaissons la cause, grâce au progrès de la science. Etrangement, connaitre l’origine du mal nous a rassuré. C’est ainsi que nous avons moins peur des maladies cardiovasculaires, dont nous connaissons la cause, que du cancer qui est plus mystérieux !

La technique et la science sont porteuses de leurs propres dangers mais, jusqu’à peu, nous les assumions car nous avions foi dans les bienfaits du progrès. C’est ainsi que nous avons accepté, sans broncher, nombre de méfaits car ces « progrès » étaient réalisés à notre intention, au nom de notre bien-être. Nous avons longtemps accepté les dangers mortels de l’amiante, le bruit assourdissant des aéroports, l’encrassement de nos poumons par les fumées des usines et des véhicules, etc.

Pendant longtemps, la mortalité des femmes qui accouchaient à l’hôpital était très supérieure à celle des femmes qui accouchaient à la maison. Cela ne dissuadait pas la majorité d’entre elles de continuer d’accoucher à l’hôpital, au nom du progrès !

L’ennemi intérieur

Aujourd’hui, le progrès fait moins rêver car nous prenons conscience qu’il est lui-même générateur de dangers. Nous prenons conscience que l’homme, pourtant si fier de ses prouesses technologiques, a souvent joué les apprentis sorciers. Ceci fait naître de nouvelles peurs, de nouvelles angoisses.

Depuis le tournant du millénaire, se fait jour une vaste prise de conscience collective sur les risques nouveaux que nous avons créés. Notre œuvre apparait de plus en plus prométhéenne et suscite, symboliquement, un châtiment divin ! Nous sommes réellement devenus responsables de l’origine de nos peurs…

Jean Delumeau, historien des mentalités, résume parfaitement la situation actuelle lorsqu’il écrit : « Aujourd’hui, on craint les effets du progrès et l’impact de l’homme sur la nature, car l’humanité a elle-même créé les menaces qui n’existaient pas il y a cent cinquante ans. Le vertige nait sans doute du fait que l’ennemi vient à présent de l’intérieur… »

Le stress pathologique

Nous arrivons à l’époque du grand désenchantement vis-à-vis du progrès et nos peurs deviennent souvent des phobies. Nous ne faisons plus confiance à personne et surtout pas aux soi-disant « experts » ou aux media qui ne sont que la caisse de résonnance des multinationales.

Nous avons peur, et souvent à juste titre, des OGM, des vaccins, des perturbateurs endocriniens, des produits ménagers, des bouteilles en plastique, des déodorants, des médicaments chimiques, des attentats terroristes, des fast-foods, des barres énergétiques, du changement climatique, etc. La liste peut-être très longue !

Nous sommes sans moyen et sans armes face à ces nouveaux dangers. Nous les subissons, sans avoir de choix. Comment permettre à nos enfants d’échapper à onze vaccins obligatoires avant l’âge d’un an ? Comment éviter les perturbateurs endocriniens dont chacun connait maintenant les très graves méfaits ?

Nous nous sentons piégés, inhibés dans notre action, puisque nous ne pouvons ni fuir, ni lutter. Nous subissons passivement, et c’est là que se trouve l’origine de nos stress et de nos angoisses. Selon les psychiatres, « le niveau d’anxiété a doublé depuis quarante ans » et atteint des niveaux pathologiques.

Cette anxiété est amplifiée par une surabondance d’informations en continu. Il ne se passe pas de semaine sans son scandale sanitaire, son étude alarmante sur la pollution chimique ou médicamenteuse, sa grippe aviaire, son risque nucléaire, etc. Il existe même parait-il une « Trump anxiety » et sur Google on trouve un flot de textes et de commentaires sur « Trump et la troisième guerre mondiale ». Comment être serein ? Donnez-moi la recette !

Même les scientifiques de renom y vont de leurs couplets pour faire augmenter notre niveau d’adrénaline : Le physicien Stephen Hawking annonce que les humains seront bientôt dépassés par l’intelligence artificielle et devrait chercher une nouvelle planète pour s’abriter. De son côté, Bill Gates y va de sa prévision : « La prochaine épidémie pourrait naître sur l’écran d’ordinateur d’un terroriste résolu à utiliser l’ingénierie génétique pour créer une version artificielle du virus de la variole ». Vive le progrès !

Pour avoir une idée de la santé mentale de nos concitoyens, il suffit de rappeler qu’il se prescrit en France chaque année 150 millions de boites de psychotropes et qu’un français sur quatre est sous dépendance médicamenteuse !

Pour éviter le stress chronique et éviter les peurs, afin de rester en bonne santé, vous n’avez que deux solutions : soit, mettre la tête dans le sable, rester sourd et aveugle à tous les dangers potentiels, prendre des psychotropes et ne pas lire les media, ou bien, lutter, militer, manifester, combattre et vous engager pour défendre une cause qui vous tient à cœur… Fuir ou lutter, à vous de choisir ! Le pire serait de subir sans rien dire et sans rien faire…

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