706 – CHASSE A L’HOMME !

La chasse est ouverte, les chiens sont lâchés. C’est l’hallali ! Les mâles sont tous coupables et pourchassés tout azimut. Pas de pitié, il est temps désormais de les achever. Pour les plus jeunes… on peut encore les rééduquer…

La chasse au prédateur

La vindicte populaire est comme une tornade, brutale, soudaine et incontrôlable. L’hystérie est collective et se répand comme un virus, une peste mortelle qui s’abat au hasard sur les coupables comme sur les innocents. Elle est alimentée par les media qui aiment à la fois souffler sur les braises et patauger dans la boue ! C’est eux qui conduisent la chasse, pointent du doigt le gibier à abattre et dirigent les chiens.

Selon eux, l’homme est un loup, un prédateur qu’il faut éliminer. Les journaux, les radios et les télévisions donnent la parole à toutes celles qui en veulent aux hommes et ont un compte à régler avec eux. La délation est facile, elle peut même être anonyme, il n’y a pas besoin de preuves. Pour nuire à quelqu’un, il suffit de l’accuser de harcèlement sexuel. L’affreux prédateur est devenu le bouc émissaire de toutes les haines et de toutes les frustrations.

Si vous avez quelque haine ou quelque rancœur au fond du cœur, c’est le moment d’y aller ! Choisissez bien votre cible, vous ne pouvez pas la manquer. « A tous les coups l’on gagne », comme à la foire du trône!… La horde médiatique fera ensuite le boulot pour vous et dévorera votre proie.

Chaque geste et chaque parole d’homme est suspecte, étudié à la loupe, passé au crible de la bienpensance et de la bienséance. Ceux ou celles qui veulent timidement prendre sa défense sont aussitôt insultés, cloués au pilori.

L’homme n’a plus le droit d’essayer de séduire, il doit attendre d’être chassé. La galanterie ne serait qu’une « ruse sociale », prologue au harcèlement. In fine, les rapports hommes-femmes devraient devenir identiques aux relations entre copains de régiments : on se tape sur l’épaule et on boit des coups ensemble en parlant bagnole !…

Harcèlement de rue – Mix et Remix

La bêtise est sans limite

L’hystérie est devenue planétaire, une folie s’est emparée des féministes et de leurs acolytes au point de faire des propositions dénuées de bon sens. Lisez par exemple ce petit poème qui figure sur le fronton d’une école à Berlin et qui, selon les féministes, serait séditieux :

« Des Avenues.

Des Avenues et des fleurs.

Des fleurs.

Des fleurs et des femmes.

Des avenues. Des avenues et des femmes.

Des avenues et des fleurs et des femmes et un admirateur. »

Vous me croirez si vous voulez, mais ce qui froisse ces dames, qui demandent que ces inscriptions soient effacées, et elles le seront, c’est la présence de cet admirateur « qui rappelle de façon fort désagréable le harcèlement sexuel auquel les femmes sont quotidiennement exposées ». Autrement dit, admirer une femme est déjà une perversion sexuelle. Je ne sais pas s’il vaut mieux en rire ou en pleurer, mais ce qui est certain, c’est que la bêtise n’a pas de limite !…

L’éducation neutre

Pas besoin de vous dire que tout ce que Landernaux compte de psychologues, de sociologues et d’éducateurs patentés est en émoi et chacun y va de sa recette miracle pour éradiquer le mal à sa racine, à savoir la différence sexuelle. En effet, tout serait plus simple si le féminin et le masculin pouvaient se fonder dans un genre unique : le neutre ! Personne ne va harceler sexuellement le neutre, pas plus qu’un bélier ne harcèle un mouton…

Tout commence naturellement au berceau, c’est à ce moment-là que les parents mal informés commettent leurs premières erreurs : il convient de bannir absolument le rose et le bleu qui induisent des comportements sexistes très préjudiciables au développement harmonieux de l’enfant. Nul ne dit quelle peut-être la bonne couleur du neutre, marron sans doute, comme chez les électriciens !

A l’école en Suède, le neutre (hen) est déjà utilisé dans certains établissements d’avant-garde pour désigner aussi bien un garçon ou une fille. En allemand, le « das » fera l’affaire, « das kind » est déjà neutre ! En français ou en espagnol, langues sans doute archaïques, il n’y a hélas pas de neutre. La question fera débat, à n’en pas douter ! Si les enfants sont neutres, papa et maman doivent l’être aussi ! (Das Vater und das Mutter ! On n’arrête pas le progrès…

Pas besoin de vous dire que les jeux doivent aussi être asexués et offerts indifféremment à un garçon ou une fille, sans tenir compte de leurs goûts ou préférences. Pour ces apôtres du neutre, il est inconvenant qu’un garçon joue avec un camion, tandis-que sa sœur joue à la poupée. Pour aller vers le neutre, le mieux serait d’intervertir afin de gommer au maximum ces différences nocives et perverses. Il faudrait faire en sorte aussi qu’ils s’habillent de la même façon : neutre.

J’ai l’impression que tous ces beaux-parleurs et bien-pensants n’ont jamais observé les enfants jouer, ni jeter un œil dans la nature pour étudier le comportement des animaux. Pour eux, si un garçon est plus turbulent qu’une fille, c’est qu’il est mal éduqué, il est resté trop animal. Il faut extirper cela d’urgence avant qu’il ne devienne un affreux harceleur.

Pour régler le problème de façon efficace et rapide, je préconise que, tout au long de la vie, on injecte de la testostérone aux filles et de l’oestradiol aux garçons : nous arriverons ainsi au neutre ! Nous serons tous des moutons. Qui a dit « l’ennui naquit un jour de l’uniformité » ?

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5 commentaires

  1. Bonjour Yves;
    On ne peut bien sûr qu’être d’accord avec ton propos, notamment pour ce qui est de sa partie liminaire (la chasse aux prédateurs).
    A cet égard j’ai entendu ce matin sur B.F. M l’interview de la Secrétaire d’Etat Marlene SCHIAPPA qui estimait que les affaires de viols devaient être jugées « extraordinairement sévèrement »!
    Mon propos n’est évidemment pas de plaider le laxisme pour les violeurs avérés. Mais comment pour autant peut-on décréter que ce crime doit être jugé plus sévèrement qu’un autre (c’est ce que dit clairement l’adverbe extraordinairement) ? Cela signifie-t-il par exemple que le crime de viol d’une femme perpétré par un homme doit être jugé plus sévèrement que l’assassinat d’un homme perpétrée par une femme?

    Evidemment absurde!

    On pourrait néanmoins venir au secours de la secrétaire d’État en objectant que ses propos apparemment absurdes n’ont été guidés que par une intention louable de prévention ; en effet cette dernière pourrait estimer que le crime de viol contrairement à celui d’assassinat comporte tout à la fois les critères de fréquence et de gravité : il conviendrait, par conséquent ,pour des raisons tenant notamment à l’ordre public, de les réprimer avec une particulière sévérité.

    Mais cet argument est doublement fallacieux dans la mesure où il n’est pas certain que les viols avérés soient plus nombreux que les assassinats avérés, et,où d’autre part , même si tel est le cas,il est contestable de juger un crime particulier à l’aune de statistiques par définition générales.

    Bref, loin de juger un crime quelqu’il soit, sévèrement ou d’une façon laxiste, ne conviendrait-il pas tout simplement de le faire sereinement?

  2. Votre analyse de la société est , hélas, tou à fait pertinente. La libération de la parole grâce aux réseaux sociaux a en fait laminé notre liberté d’expression et permis d’imposer des codes impératifs par exemple concernant l’attitude des hommes envers les femmes. Ce nouveeu puritanisme se fait de plus en plus pesant.

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