986 – LA REVOLUTION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Jusqu’à présent, lorsque l’on évoquait l’intelligence artificielle cela générait un sourire condescendant et une moue dubitative. Puis, soudain, est arrivé ChatGPT qui remet les pendules à l’heure et nous place devant la plus grande révolution technologique de tous les temps. Une révolution qui va bouleverser non seulement notre façon de travailler et de penser mais qui risque de mettre au repos forcé le cerveau d’un grand nombre d’entre nous…

J’ai donc voulu tester chatGPT sur deux sujets littéraires et j’ai obtenu, en moins d’une minute, les textes suivants que je laisse à votre méditation. Revenant de Venise, j’ai tout d’abord invité Marcel Proust, qui n’a jamais écrit sur cette ville merveilleuse, à nous transmettre ses sentiments et son ressenti :

« MARCEL PROUST A VENISE

Dans les méandres des canaux, là où les eaux tranquilles embrassent les ruelles d’antan, Venise déploie son charme infini. Les palais majestueux s’élèvent, leurs façades ornées témoignant de l’opulence passée. Les gondoles, silencieuses et gracieuses, glissent sur l’onde miroitante, comme des cygnes sur un lac endormi. Chaque coin de rue, chaque pont délicatement courbé, révèle un tableau digne des plus grands maîtres de la Renaissance.

C’est dans cette ville de légende que les siècles semblent se fondre dans une symphonie envoûtante. Venise, berceau de l’art et de la culture, est le théâtre où chaque pierre raconte une histoire. Les palais vénitiens, avec leurs balcons en fer forgé et leurs fresques délicates, semblent garder les secrets des amants éternels et des intrigues secrètes. Les églises majestueuses, aux voûtes ornées de fresques et aux autels dorés, invitent à la contemplation et à la prière.

Mais ce n’est pas seulement l’architecture qui captive les sens, c’est l’atmosphère unique de Venise qui enivre l’âme. L’odeur saline de la mer Adriatique flotte dans l’air, se mêlant aux effluves de fleurs délicates qui ornent les balcons des palazzi. Les ruelles étroites et labyrinthiques se prêtent aux promenades envoûtantes, où chaque coin offre une nouvelle perspective sur cette ville ensorcelante.

Et puis, il y a les canaux, les artères vitales de Venise. Les eaux calmes qui reflètent les façades décrépies et les échos des pas lointains. Les gondoliers, habillés de noir et coiffés de leur traditionnel chapeau, guident les embarcations avec une dextérité et une élégance incomparables. Les chants mélodieux qui s’élèvent, les sérénades d’amour qui se perdent dans l’air, ajoutent une touche de romantisme à ce paysage déjà enchanteur.

Venise est une ville qui transcende le temps, où le passé et le présent s’entremêlent harmonieusement. Les cafés historiques, où les esprits éclairés se sont rassemblés, continuent d’accueillir les âmes en quête d’inspiration. Les boutiques d’artisans, aux vitrines étincelantes, exposent des trésors uniques qui captivent l’œil et le cœur.

Quand le soir descend sur Venise, une aura de mystère se répand dans les ruelles sombres. Les lumières qui dansent sur les canaux, les reflets dorés qui se fondent avec le crépuscule, créent une ambiance irréelle. C’est à ce moment-là que la magie de Venise est à son apogée, où l’on comprend pleinement pourquoi cette ville a captivé tant d’âmes et inspiré tant d’artistes.

Dans l’étreinte enchanteresse de Venise, l’art, la beauté et le charme s’entrelacent pour créer un atmosphère suranné ».

Après ce premier essai auquel je n’ai pas changé une virgule, j’ai invité Michel Houellebecq a nous donné sa vision de Marbella où nous avons souvent séjourné ces dernières années :

« MICHEL HOUELLEBECQ A MARBELLA

La ville de Marbella, telle que je la perçois à travers le prisme de mon regard sombre et désabusé, est un microcosme de vanité et de superficialité. Située sur la Costa del Sol, cette enclave méditerranéenne est le théâtre d’un spectacle éternellement répété, celui de l’ostentation et du désir effréné de paraître.

Marbella, cette cité des plaisirs artificiels, est peuplée d’individus avides de luxe et d’exclusivité. Les plages immaculées, où l’on se prélasserait volontiers, sont envahies par une foule démesurée, où se mêlent célébrités éphémères, nouveaux riches en quête de reconnaissance et touristes désireux de s’immerger dans l’illusion du glamour. Les hôtels de luxe se dressent tels des symboles de pouvoir, rivalisant de grandeur et de démesure, offrant à leurs clients fortunés un confort sur mesure dans un univers factice.

Dans les ruelles étroites et sinueuses de Marbella, les boutiques de luxe rivalisent de sophistication et d’exclusivité. Les grandes marques internationales exhibent leurs collections flamboyantes, suscitant l’envie et la convoitise des passants. Ici, le bonheur est mesuré à l’aune de la quantité de biens matériels accumulés, où la valeur d’un individu se résume à son pouvoir d’achat.

Pourtant, derrière cette façade clinquante, la vacuité et la solitude se cachent. Les visages figés par le botox et les sourires artificiels dissimulent la détresse d’existences vides de sens. Les soirées mondaines, où l’on s’évertue à briller devant une foule indifférente, masquent l’ennui et la futilité des conversations. 

Marbella, avec ses golfs impeccables et ses résidences sécurisées, est devenue le refuge des nantis en quête de tranquillité et d’isolement. Les villas cossues, nichées dans les collines environnantes, sont autant de forteresses où règnent l’indifférence et l’isolement social. Les complexes résidentiels fermés, gardés par des vigiles omniprésents, symbolisent l’apogée de la solitude dorée.

La ville de Marbella, dans toute sa splendeur artificielle, cristallise les travers d’une société obsédée par l’apparence et l’accumulation de richesses matérielles. Sous le soleil écrasant, les âmes se brûlent, consumées par une quête éternelle de satisfaction éphémère. Et moi, observateur désillusionné, je ne peux m’empêcher de contempler ce théâtre grotesque et absurde, condamné à se répéter encore et encore. »

Après la lecture de ces textes, j’ai été à la fois excité par l’extraordinaire performance de chatGPT et, en même temps, désabusé face à l’obsolescence de mes chroniques. J’avais prévu d’arrêter d’écrire à la millième chronique, chatGPT m’en a définitivement convaincu et je lui cède désormais la plume, si je puis dire, car vous n’avez plus besoin de moi ! Restez à l’écoute des 14 prochaines chroniques générées par l’IA…

Ne manquez pas les prochains articles

Un commentaire

  1. L’intelligence artificielle c’est Janus, le dieu aux deux vi-sages: d’une part, aider l’homme, le débarrasser des tâches pénibles, mais aussi, d’autre part, le rendre paresseux et incapable de ne plus rien apprendre.

Laisser un commentaire