Grandeur et Décadence

 

                                         En général, les régimes politiques solides, qu’ils soient démocratiques, aristocratiques ou totalitaires se sont toujours appuyés sur trois piliers essentiels : Une armée puissante et organisée, au service d’un leader charismatique respecté ou craint, une économie florissante qui rayonne. On peut constater que tous les empires se sont effondrés dès que ces paramètres venaient à manquer.

Dès la Grèce antique, Clisthène introduit la démocratie au Vème siècle avant JC, à la suite d’une révolte populaire pour des raisons économiques et une défaite armée. Cette même démocratie brilla de tous ses feux avec Périclès et rayonna dans toute la Méditerranée. Hélas après Périclès, suite à une défaite militaire et une épidémie, l’économie était ruinée, l’absence de chef charismatique ouvrit alors  la porte à la démagogie. Une puissance étrangère, en la personne de Philippe de Macédoine, imposa son ordre et sa loi.

La République Romaine sombra au Ier siècle avant JC par manque de leader politique et épuisée économiquement par une succession ininterrompue de guerres et une agriculture appauvrie car nombre de paysans étaient devenus soldats. C’est en quelque sorte l’armée, avec Jules César à sa tête qui prit le pouvoir et fonda l’Empire.

Cet Empire disparut quatre siècle plus tard, divisé, sans véritable leader, envahie militairement, épuisé économiquement puisque le travail était exclusivement dévolu aux esclaves : le citoyen romain, digne de ce nom, ne travaillait pas !

Nous pourrions utiliser exactement les mêmes termes pour la chute de la monarchie française en 1789 ou pour la chute de l’Empire soviétique, 200 ans plus tard, très exactement. L’un et l’autre étaient complètement ruinés économiquement, à bout de souffle. Le peuple peut supporter beaucoup de choses, y compris l’absence de liberté, pourvu que lui soit assuré un niveau de vie décent.

Qu’en est-il de nos démocraties contemporaines ?

Beaucoup d’empires aristocratiques ou oligarchiques disparurent, mais pas de démocraties modernes qui sont au demeurant assez récentes. On ne peut se référer qu’aux démocraties athénienne et romaine qui l’une et l’autre furent minées par la démagogie et les révoltes populaires. Les leaders étaient contestés et la société divisée en clans rivaux et ennemis, en permanence au bord de la guerre civile, comme à Rome entre Marius et Sylla.

Il ne faut pas se le cacher, certaines de nos démocraties sont aujourd’hui des démocraties faibles et vulnérables, en particulier en Europe. Une économie au bord du gouffre avec un endettement des Etats ( et donc des citoyens dans leur ensemble) à peine imaginable ; des leaders politiques affaiblis par la lutte des partis politiques qui rivalisent de démagogie pour plaire au peuple ; l’absence de consensus, face au danger, derrière un leader respecté, mais au contraire contesté dans la rue ; une police sans cesse entravée dans son action sous le prétexte de liberté.

La démagogie demeure sans doute le risque majeur des démocraties faibles surtout associée avec une faiblesse de l’économie. Il faut remarquer que la démagogie se développe parallèlement au déclin économique et se nourrissent l’un de l’autre. La crise actuelle qui n’est qu’à son début peut faire craindre le pire.

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