Cleveland contre Wall Street :N’hésitez pas à aller voir ce film qui nous aide à comprendre les causes et les conséquences de la crise des subprimes qui a submergé l’Amérique et le monde en 2008.
Il s’agit d’un procès intenté par la ville de Cleveland dans l’Ohio contre les banques de Wall Street. Ce procès est fictif, il est tout de même réel car les protagonistes ne sont pas des acteurs mais ceux qui sont concernés. Ainsi le procès se fait avec un vrai juge, de vrais avocats, de vrais témoins, de vraies victimes et de vrais jurés. On peut dire qu’il s’agit d’un documentaire.
Ce qui est frappant tout d’abord, c’est la vérité des personnages. C’est une grande leçon de citoyenneté car chacun se respecte malgré les divergences. Chacun est digne malgré la tragédie qu’ils subissent avec des milliers d’autres habitants de Cleveland qui se retrouvent à la rue parce qu’ils ne peuvent plus payer les mensualités des hypothèques.
On comprend le mécanisme abject mis au point par les grandes banques de Wall Street pour prêter de l’argent au taux extravagant de 8.5% à de pauvres bougres mal instruits qui gagnent 1400 $ par mois. Ce sont ces fameux prêts subprimes, c’est à dire avec une super prime pour les banques et qui sont regroupés en pool et revendus à des gogos dans le monde entier à qui on promettait des rendements faramineux de 10 à 15%.
On peut dire que les milliards de super bonus que les banquiers se partageaient depuis des années étaient en fait pris directement dans la poche de la population la plus pauvre et la plus vulnérable des Etats-Unis.
On comprend, grâce à ce film, que l’erreur historique du gouvernement américain fut de renflouer les milliards perdus par les banques suite à leur imprudence coupable, alors qu’il eut mieux valu obliger les banques à renégocier les taux avec leurs clients et à étaler les remboursements. Le gouvernement aurait pu garantir des prêts à taux zéro pour suppléer les banques. Cela aurait coûté moins cher au contribuable et permis à des millions de gens de rester sous leur toit. L’erreur fondamentale et impardonnable du gouvernement est d’avoir suivi les conseils de ceux-là même qui avaient provoqué la crise.
Quand un pont s’écroule, l’ingénieur qui l’a construit est jugé. Quand un maître emmène ses élèves dans une simple course d’école et qu’un accident survient il est traîné devant les tribunaux, mais quand un groupe de financiers, par leur turpitude et leur incompétence, ruinent le monde, non seulement ils ne sont pas punis, mais c’est à eux que l’on va demander conseil. Ceci est tellement intolérable qu’il n’est pas possible que les choses en restent là.
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