89 – SUISSE: Prix d’Excellence

La Suisse est modeste malgré ses succès. Il faut être étranger pour lui rendre hommage, tant elle a le triomphe discret, sans doute parce qu’elle sait que tout le monde n’aime pas le premier de la classe. Enumérons ses domaines d’excellence :

1-    La Suisse est le pays le plus compétitif au monde, devant les USA. Ceci est le reflet d’un dynamisme du marché de l’emploi et le résultat d’infrastructures modernes, grâce à un haut niveau d’investissement.(WEF :Global competitiveness Index, 209-2010)

2-     Le pays dispose d’écoles et de centres de recherches prestigieux qui forment des élites de haut niveau. Par exemple les Ecoles Polytechniques de Zurich et de Lausanne figurent au haut du classement international.

3-     Les relations étroites entre la recherche et l’innovation privée a permis l’éclosion de quantités d’entreprises junior extrêmement performantes dans le domaine des hautes technologies.

4-     Ainsi la Suisse est le numéro 1 en Europe en matière d’innovation pour la qualité et l’efficacité de sa recherche. (World competitiveness year book-2010). Les dépenses de Recherche et de Développement des entreprises atteignent 2.2% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit le double de la moyenne de L’Union Européenne à 1.1%

5-     Cet environnement favorable attire de nombreuses sociétés étrangères qui viennent s’installer en masse sur les rives du lac Léman, du lac de Zurich ou de Neuchatel : 400 entreprises et 57.000 personnes en provenance de l’Union Européenne se sont installées en Suisse l’année dernière.

6-     Il s’en suit que le chômage en Suisse est un des plus bas du monde, autour de 3%, avec des salaires très substantiellement supérieurs à ceux de ses voisins (proche du double !).

7-     Cette prospérité de la Suisse se traduit par un PIB par habitant de 70.000 francs (56.000 Euros) le plus élevé des pays industriels et 45% au-dessus de celui de la France ou de l’Allemagne.

8-     Avec un taux de croissance moyen de 2.1% par an la Suisse arrive très largement en tête des pays occidentaux depuis 5 ans. Ses exportations de marchandises et de services atteignent 50% du PIB, malgré un franc fort et des salaires élevés !

9-     Contrairement à celles de ses voisins européens, les finances publiques de la Suisse sont saines avec un endettement qui ne dépasse pas 40% du PIB. La Suisse ne dépense pas plus qu’elle ne gagne.

10-Enfin, la qualité de vie en Suisse est excellente grâce à son environnement préservé, ses infrastructures modernes, son bon système scolaire et sa riche vie culturelle. C’est un des pays au monde les plus prisés pour vivre (Mercy quality of living, 221 towns, 2010), en outre l’espérance de vie de 81.9 ans, en moyenne, est le plus élevé d’occident.

On pourrait conclure que la Suisse est riche, prospère, heureuse et sans souci. Mais néanmoins la Suisse est vulnérable et elle le sait. Elle connaît son talon d’Achille. C’est en effet la puissance de son système bancaire qui la rend fragile. Expliquons-nous :

Le poids des deux grandes banques Suisse, l’UBS et le Crédit Suisse, est tel que, si elles venaient à s’effondrer, c’est le pays en entier qui serait affecté, comme ce qu’il advint à l’Islande, puis à l’Irlande. Vous serez peut-être étonnés d’apprendre que les avoirs cumulés de ces deux banques représentent près de 6 fois le Produit National Brut de la Suisse. Les banques Suisse détiennent une partie des dettes souveraines de nombreux pays Européens. Jusqu’à quel niveau ? C’est le mystère ! Toujours est-il qu’elles ne survivraient pas à une grave crise de l’Euro qui pourrait les menacer. Selon l’adage « too big to fail », la Suisse ne pourrait abandonner ses banques sans se faire elle-même hara-kiri, en conséquence la dette des banques seraient sans doute prises en charge par la nation qui pourrait être durablement affectée par cette sombre perspective.

En attendant, la Suisse va de succès en succès et son économie est florissante, au milieu d’une Europe à la peine qui, depuis trop longtemps a joué les cigales. Après avoir énuméré les 10 points forts de la Suisse, nous analyserons la prochaine fois les raisons du succès. Ce qui a réussi à la Suisse pourrait réussir à d’autres, car rien n’arrive par hasard, surtout pas le succès

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