Nous rêvons tous d’harmonie : enfin … c’est ce que nous affirmons haut et fort lorsque quelqu’un nous pose la question ! Pourtant, très souvent, nous créons des conflits ou bien nous les subissons. Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si réfractaires à l’harmonie, la simplicité, la gentillesse, la joie ?

Posez la question aux personnes autour de vous : c’est quoi le bonheur pour vous ? Ils vous répondront majoritairement :
« Avoir la santé pour pouvoir profiter de la vie»
« Vivre dans l’amour»
«Vivre dans l’harmonie, dans la bonne entente»
«Réussir dans mon travail»
«Réussir mon couple»
«Avoir une belle famille harmonieuse»
etc …
Si nous analysons ces réponses, nous constatons qu’elles sont toutes à notre portée : nous pouvons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour vivre sainement et -ainsi- conserver au maximum notre santé, nous pouvons développer notre capacité d’amour (du mieux que nous pouvons !) et respecter les uns et les autres de façon à éviter les conflits, nous pouvons aimer et accepter de l’être, nous pouvons choisir de vivre avec un ou une partenaire qui nous convient, nous pouvons faire -ou adopter- de beaux enfants, nous pouvons employer beaucoup d’énergie et être créatif dans notre travail … Bref, nous avons -en théorie- les moyens de nos ambitions !
Et pourtant … observons-nous sans obligeance et regardons autour de nous comment vivent ceux qui affirment avec tant de force qu’ils rêvent d’harmonie : sommes-nous cohérents avec nos affirmations ? Faisons-nous tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir à vivre harmonieusement ?
Il suffit de regarder l’état de la planète pour se rendre compte que l’Homme s’éloigne de son rêve : toutes ces guerres, ces dictateurs, ces injustices, ces kamikases …
Le dernier en date : l’attentat du 28 avril dernier à Marrakech, au café Argana, sur la place Jemaa-el-Fna, l’endroit le plus touristique de la ville ! A l’heure où je vous écris, 16 morts sont déplorés et beaucoup d’autres sont grièvement blessés. Pourquoi ?? En quoi tuer des personnes qui savouraient le plaisir d’être en vacances ou bien étaient entre amis en train de déguster une boisson, en quoi tuer ces gens fait avancer l’harmonie dans le monde ?
Pour l’instant, il y a une suspicion d’un kamikase qui se serait fait exploser dans le café. Peut-on imaginer ce qui se passe dans la tête d’un homme qui se fait exploser lui-même au nom d’une idée, d’une croyance ou d’une conviction ? Croit-il vraiment -et surtout librement- que cet acte «sauvera» son pays ?
Un simple attentat et des dizaines d’hommes et de femmes sont touchés dans leur harmonie : mort violente, blessures du corps et de l’âme, destruction … Comment un acte d’une telle barbarie peut-il engendrer du positif ? Rien ne peut être résolu de cette façon : non seulement la violence et l’agressivité créent la dysharmonie mais elles la renforcent.
Je pense que ces kamikases, ces terroristes, sont des gens qui n’ont rien compris à la vie. Manipulés dès leur plus jeune âge, ils rêvent de sauver leur pays alors qu’ils l’enfoncent dans la violence et la misère.
Et il en est de même au niveau individuel. Nous sommes souvent des kamikases dans le sens où nous nous condamnons à être malheureux par nos attitudes agressives et destructrices.
J’ai reçu, un jour, une jeune femme qui me disait : «C’est plus fort que moi, quand un homme prétend m’aimer il faut que je le «teste» au maximum. Et je deviens désagréable, capricieuse, agressive, jusqu’au jour où il n’en peut plus et il me quitte. Alors, là, je me dit que j’avais raison de ne pas lui faire confiance ! La preuve, il est parti … S’il m’avait VRAIMENT aimé, il aurait supporté …».
Une autre me racontait que, dès qu’elle rencontrait quelqu’un d’heureux et de joyeux, elle essayait de le déstabiliser en étant agressive avec lui (ou elle), en lui démontrant combien il n’y avait aucune raison d’être heureux dans ce monde. Elle a pris conscience, petit à petit, qu’en fait elle était simplement jalouse d’un état qu’elle convoitait et qu’elle n’arrivait pas à atteindre. Et, bien sûr, plus elle avait ce comportement, moins elle était heureuse !
Je pourrais citer ainsi moult exemples de personnes agressives, destructrices avec les autres car … destructrices avec elles-mêmes !
Vous connaissez cette phrase «Charité bien ordonnée commence déjà par soi-même»? Cela peut paraître égoïste, à première vue. Et pourtant, c’est une réalité psychologique. Nous ne pouvons pas aimer les autres si nous ne nous aimons pas … C’est le b-a ba. Nous pouvons donc conclure en disant que toutes les personnes agressives ne s’aiment pas. Cette agressivité est d’abord la signature d’une personnalité «kamikase». C’est évident, d’ailleurs, puisque -comme je l’ai déjà écrit dans la chronique n° 97- tout est énergie.