122 – VOLER LES PAUVRES POUR DONNER AUX RICHES

 

Vous connaissez déjà l’histoire. Mais il est utile de la résumer à nouveau pour que chacun comprenne bien ce qui en train de se passer au sein des démocraties représentatives.

 Les partis politiques se concurrencent entre eux pour faire au peuple les plus belles promesses. Le marketing politique consiste à faire miroiter la richesse et le confort sans effort, à promettre l’augmentation des subventions, de l’assistance à chacun, la couverture sociale tout azimut, etc. Dans les démocraties représentatives, pour être élu, il faut faire rêver, mais du rêve au mensonge, il n’y a qu’un pas, c’est pourquoi nous élisons toujours celui qui sait le mieux mentir. C’est très simple, pour prendre la place de celui qui est au gouvernement, il suffit de promettre plus : la retraite à 60 ans, 35 heures de travail par semaine, une assurance santé sans contrôle, la prise en charge de tous ceux qui ne font pas d’effort pour se subvenir à eux-mêmes et ainsi de suite. L’imagination des politiques pour plaire au peuple est immense. Demain on rasera gratis !

Les politiciens sont des cabotins rusés qui cherchent le pouvoir pour eux-mêmes. Ce sont généralement des gens médiocres, mais avec un bon bagout, qui ont trouvé dans la politique un moyen de se faire valoir. Ils n’ont pas de convictions profondes et s’engagent dans un parti, plutôt que dans un autre, par opportunisme, là où ils trouvent une place. Depuis environ 40 ans, la politique s’est engagée dans une  surenchère permanente qui, de législatures en législatures, promet toujours plus au bon peuple qui se laisse facilement berner par les slogans publicitaires. Dans les démocraties représentatives, la politique se résume en stratégies pour conquérir le pouvoir et tactiques pour le garder. Le bien du peuple ou l’intérêt de la nation ne sont pas dans les préoccupations des politiciens ou des partis !

Donc, d’années en années, les belles promesses se sont accumulées et il a bien fallu en réaliser certaines, surtout les plus spectaculaires. La promesse la plus mensongère est de faire croire que l’occident est riche et que sa croissance est sans fin ; c’est aussi cacher aux citoyens que le monde a changé et que chacun se trouve désormais en concurrence avec des milliards de travailleurs en Asie ou en Amérique du sud où les salaires sont bas et les ambitions immenses. Bref, le grand mensonge, c’est de ne pas dire au peuple que nous vivons désormais au-dessus de nos moyens. Pour payer les fonctionnaires, pour financer les retraites et les déficits des systèmes de santé, l’Etat est obligé d’emprunter. Comme d’année en année les déficits se creusent, il faut toujours emprunter davantage. Jusqu’au jour où ceux qui nous prêtent commencent à s’inquiéter sur nos capacités de remboursement. A ce moment-là, les taux d’intérêt montent en fonction du risque : le nœud coulant se resserre.

C’est ce qui est arrivé aux Islandais, puis aux Grecs, puis aux Irlandais, puis aux Portugais. Ensuite cela sera sans doute le tour des Espagnols. La même menace planera sur les Italiens et les Français après les élections, car les élections coûtent toujours très cher en promesses. Contrairement à ce que nous racontent les politiques, ce n’est pas le capitalisme qui est responsable de la faillite de ces pays, c’est la démagogie des politiciens, c’est leur manque de courage et c’est aussi la faute de ceux qui ont voté pour eux car ils ont cru aux mensonges.

Aujourd’hui, ce sont les mêmes politiciens, de gauche comme de droite, qui demandent au peuple de se serrer la ceinture, pour que les banques puissent continuer à spéculer sur la sueur de ceux qui travaillent. En effet ce sont les banques qui ont prêté aux différents pays qui ne peuvent plus payer. C’est donc leur responsabilité, pas celle du citoyen auquel personne n’a jamais demandé son avis. Il a fallu sauver la Grèce et l’Irlande pour éviter la faillite de ceux qui se sont enrichis en spéculant sur la dette de ces pays. Le courage aurait consisté à refuser l’aide à la Grèce qui a trafiqué ses comptes, avec la connivence des banques, pour continuer à emprunter. Il fallait avoir le courage de laisser les pays insolvables livrés à eux-mêmes. Ils auraient quitté l’Euro, dévalué leur nouvelle monnaie et remboursé les créanciers en monnaie de singe. L’Europe aurait été allégée de ses canards boiteux et se serait ainsi considérablement renforcée.

  De façon inattendue, la première hirondelle du printemps nous est venu d’Islande. Ce pays a été confronté à la faillite de la banque Icesave, au nom évocateur, dans laquelle nombre de britanniques et de Hollandais avaient mis leur argent au frais. Le gouvernement de ce pays a eu le courage et l’honnêteté de demander aux citoyens, par référendum, s’ils acceptaient de payer de leurs poches pour rembourser les clients malheureux d’Icesave. Le peuple ainsi consulté a répondu avec sagesse en refusant d’assumer les folies spéculatives des financiers. Les Anglais en seront de leurs poches. C’est le client de la banque qui a pris un risque et qui doit l’assumer, ce n’est pas aux Islandais. Saluons donc cette démocratie directe qui a donné la parole au peuple.

  Ce que nous demandons aux gouvernements européens, c’est de nous consulter pour savoir si nous acceptons d’assumer l’imprudence et le gaspillage des Grecs, des Irlandais et des Portugais, ou bien si nous estimons que c’est de la responsabilité des banques. L’irresponsabilité est devenue la manière d’être des démocraties représentatives. A l’heure où de nombreux peuples se soulèvent pour renverser les dictatures, il serait temps que les citoyens Européens renversent les démocraties représentatives qui sont en fait des oligarchies irresponsables et qui volent les pauvres pour le donner aux riches. Nous demandons la démocratie directe basée sur la consultation populaire régulière, pour chaque question qui nous concerne directement.

Citation du jour:

“Le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles.”

Charles Péguy

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