Aujourd’hui, amis lecteurs, je voudrais vous parler d’amour …
L’amour est ce qui est -normalement- le plus facile à donner : il est gratuit, il est infini, il est à la portée de tout le monde, petits et grands. L’amour est «l’ingrédient» qui rend tout meilleur, plus beau, plus doux, plus riche : c’est lui qui donne du sens à notre vie …
Et c’est bien pourquoi nous courrons tous après. Dès notre naissance jusqu’à notre mort, non seulement nous rêvons d’amour mais nous en avons besoin ! J’allais écrire «dramatiquement» besoin : et c’est là que le bât blesse …
Nous savons pertinemment que nous ne pouvons vivre sans amour, alors nous «l’exigeons» comme nous pouvons. Et, plus grave encore, nous l’exigeons comme un dû. Mais nous n’avons pas toujours conscience que l’amour est une énergie qui ne se stocke pas : elle doit circuler. Donner et recevoir, recevoir et donner : voilà le code de la route de l’amour !
A priori, cela ne semble pas difficile ! Ouvrir son coeur pour offrir de l’amour, à ses proches bien sûr, mais également à tous ceux que l’on rencontre … Pourtant, combien d’entre nous y arrivent réellement ?
Observons, autour de nous, les relations humaines : dès la petite enfance, notre petit «moi» prend le pouvoir (notre égo) et nous devenons très vite égocentriques, exigeants, revendicatifs, agressifs : nous voulons le pouvoir ! C’est à dire que nous voulons avoir «l’autre» en notre pouvoir afin de lui extorquer le plus possible … d’attention, d’admiration, de crainte, de protection, de services, d’argent, de plaisir, etc … et nous enrobons tout cela sous le terme «d’affection» ou, encore plus osé, sous le terme «d’amour».
«Je l’aime et s’il m’aime il doit m’obéir» ou … il doit me comprendre, il doit me protéger, il doit m’écouter, il doit ceci, il doit cela. Bref, «je l’aime» donc il «doit» et il nous faut des preuves et des preuves.
Cela s’appelle du «troc» ! Et l’amour qui, normalement, jaillit naturellement et spontanément, devient négoce et calcul. Et cela depuis la naissance ! Car nos parents, eux-mêmes éduqués dans la culture du «troc» (je te donne, tu me rends), nous infligent ce triste modèle que nous transmettons nous-mêmes. Et ceci à l’infini, depuis des générations et des générations …
Tout cela, bien sûr, est majoritairement inconscient !! Nous «aimons» nos enfants, qui «aiment» leurs parents, puis leurs compagnes ou compagnons, puis leurs enfants, et leurs amis, et leurs frères et soeurs, et toute l’humanité … Nous «aimons» mais si l’autre ne répond pas à nos attentes (j’allais écrire à nos exigences), gare à lui ! Le petit «moi» ne connaît pas la gratuité. Je le répète, il ne connaît que le troc.
Du coup, le monde va mal. Les relations humaines, qui pourraient être simples et harmonieuses si nous respections le code de la route de l’amour «je donne et je reçois, je reçois et je donne» deviennent des relations guerrières, basées sur le pouvoir.

Car, de fil en aiguille, nous avons oublié ce qu’était le véritable amour. Nous sommes dans la confusion la plus totale ! La peur a pris le pas sur l’amour. La peur d’être rejetée, de ne pas être aimable, la peur de perdre, de souffrir … Car, bien sûr, avec cette culture du troc, nous avons beaucoup souffert. Nous avons bien compris la leçon : c’est donnant-donnant ! Pas dans l’idée d’une circulation d’énergie bienfaisante et infinie (vous connaissez le symbole de l’infini ?) mais avec l’idée de prendre et de garder pour soi. «Toujours ça de pris», n’est-ce pas ?
Sauf qu’une énergie qui ne se transmet pas devient toxique : elle se transforme en poison. Et elle va s’exprimer (c’est à dire «sortir de …») sous forme d’agressivité, d’insatisfaction, de maladie. Et c’est le serpent qui se mord la queue : «S’il ou elle m’aime, elle acceptera, elle supportera, elle me protégera malgré tout». Ce sera la preuve ! Car nous avons besoin, encore et encore, de preuves.
- «Prouves-moi que tu m’aimes !» demandons-nous sans arrêt.
Mais personne ne peut remplir le vide de l’autre. Donc … il n’y aura jamais assez de preuves car, malgré les plaintes, les caprices, les exigences, les menaces, la possessivité, l’agressivité, l’autre ne peut combler ce «vide d’amour» car l’amour est un cadeau et, donc, sans exigence …
La seule chose qui pourrait nous apaiser … c’est d’aimer avec notre coeur et non exiger avec notre mental. C’est de nous «oublier» un peu, d’oublier notre petit «moi» (que nous pouvons aussi appeler égo) toujours si peu sécure, Car, quand le coeur parle, il est grandiose.
Nos coeurs sont grandioses, merveilleux, généreux : imaginez donc que nous les laissions tous s’exprimer ! Nous vivrions dans un bain de compassion, de compréhension, de non-jugement, de partage, d’échanges, de douceur, de chaleur … dans un bain d’amour. Et les relations seraient joyeuses, paisibles, harmonieuses : nous connaîtrions enfin la paix sur la terre.
C’est facile et c’est à la portée de tous : écoutons notre coeur, il a plein de choses à dire !
Pour terminer, une très belle citation de Khalil Gibran :
«Celui qui, par quelque alchimie, sait extraire de son coeur, pour les refondre ensemble : compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon, crée cet atome qu’on appelle l’amour».