Le Berry est cher à mon cœur et je m’y rend parfois avec une émotion vive. Cette belle région fait désormais partie du désert français qui ne cesse de s’étendre au sud de la Loire, comme si une lente et inexorable aridité se développait .
Tout a commencé dans les années soixante lors du grand exode vers les villes. Grâce à la mécanisation l’agriculture n’avait plus besoin de bras. Ce fut une lente hémorragie, année après année. Les villages se sont vidés de leurs forces vives ; seules sont restées les personnes âgées et ceux qui n’avaient pas le goût pour l’aventure. Puis, dans les années 80, ce fut le tour des petites villes de commencer à saigner et à vieillir. Ainsi les départements du centre de la France se sont vidés : l’Allier, la Creuse, le Cher, l’Indre, la Haute Vienne. La France était atteinte en plein cœur !
Le mal a continué de progresser et vous pourrez comme moi constater ce phénomène en parcourant d’autres départements atteints: l’Aveyron, le Cantal, la Corrèze, la Loire, le Lot, le Tarn, sans oublié le Tarn et Garonne et j’en passe…
Dans ces régions la dynamique rurale est morte, seules subsistents les villes principales. Ailleurs on est résigné et on vit le bonheur d’être loin de l’agitation du monde, de ses bruits et de ses soubresauts. En effet, derrière cette résignation, il y a une réelle qualité de vie. Je voudrais, à titre d’exemple, vous parler d’une petite ville pleine de charme et qui pourtant se meurt. A chaque fois je la traverse avec tristesse car je constate un nouvel abandon, un nouveau recul : un magasin qui vient de fermer, quelques pancartes « à vendre » supplémentaires, un délabrement plus perceptible. Il s’agit de Lignières en Berry, située à quelques kilomètres de Bourges, dans une très belle région vallonnée, au bord d’une charmante rivière. Lignières regorge de belles maisons aux toits couverts de tuiles plates et s’enorgueillit d’un magnifique château XVIII éme. Il ne s’agit pas d’un village isolé et sans commerce mais d’une petite ville avec encore toutes les commodités : commerces variés, petit supermarché, médecins, pharmaciens etc. Et pourtant Lignières agonise…
Plusieurs centaines de petites villes comme Lignières ne demandent qu’à revivre et attendent votre visite. Je pourrais aussi bien vous parler de Cosnes sur Allier, de Bourbon l’Archambaud ou de Moissac! J’ai pour cela un plan : tout d’abord j’exhorte les retraités qui vivent quelque part dans une grande ville bruyante ou dans une banlieue triste et dans un appartement étriqué de rêver d’une nouvelle vie dans laquelle ils pourraient s’épanouir. Imaginez que vous pouvez trouver, pour un prix dérisoire, une belle petite maison avec un potager, un jardin d’agrément, voire même un verger. Si vous suivez ces conseils, ces petites villes peuvent renaître et attirer des jeunes car il y aura besoin de nouveaux commerces, de jardiniers, de bricoleurs et d’aides aux personnes…Quittez le bruit, la pollution et les trottoirs des grandes villes qui sentent l’urine de chien.

je vote pour toi !
C’est surtout en ayant une politique très attractive pour faire venir des entreprises que l’on peut inverser la tendance. Il n’y a qu’à prendre l’exemple de la Vendée, région traditionnellement plutôt pauvre, pour voir que rien n’est inéluctable !