Il nous faut à nouveau revenir sur les difficultés économiques et donner notre point de vue. Disons-le tout de suite, contrairement à ce que vous avez lu dans vos journaux, la crise économique qui sévit en occident ne fait que commencer, en ce mois d’Août 2011. Les évènements auxquels nous avons assisté jusqu’à présent n’étaient que des signes annonciateurs. Voici pourquoi :
La crise économique à laquelle nous sommes confrontés est essentiellement provoquée par un excès de dettes des Etats occidentaux. Jusque dans les années 80 les Etats avaient des budgets équilibrés, comme le bon sens l’impose. Ensuite ils se sont mis à dépenser plus d’argent qu’ils n’étaient capables de faire rentrer dans les caisses. Les gouvernements ont commencé à vouloir prendre en charge de plus en plus de domaines d’activités et à intervenir tout azimut, s’enflant au fil des ans jusqu’à éclater comme la grenouille de la fable. Les citoyens se sont installés dans un confort douillet et se sont habitués aux largesses de l’Etat. Les démagogues ont fait de la surenchère et ont fait des promesses encore plus alléchantes pour être élus.
Dans le même temps, les technocrates et les politiciens, inconscients de ce qu’ils faisaient, ont mis en œuvre la mondialisation, c’est-à-dire l’ouverture totale des frontières pour les biens et les capitaux. L’occident s’est trouvé soudain en compétition avec des entreprises qui payaient leurs salariés l’équivalent d’un dollar par jour. Naturellement ce fut la ruée vers les produits « made in China » qui envahissent désormais nos magasins jusqu’à saturation. Bien évidemment, nos entreprises ont licencié en masse pour aller faire fabriquer meilleur marché en Asie. Ainsi s’est installé un chômage de masse chez nous. Nous assistons à une expérience grandeur nature de ce que sont les vases communicants : au fur et à mesure que le niveau de vie des Chinois monte, le nôtre baisse en proportion. Et ceci se prolongera jusqu’à ce que nous ayons tous le même niveau de vie. Cela prendra une génération au moins.
Les chinois ont donc accumulé des sommes considérables en dollars qui correspondent au montant de leurs ventes à l’occident. Comme ils demeurent frugaux, ils utilisent une partie importante de ces sommes pour prêter à l’occident qui dépense sans compter. Comme cela ne nous suffit pas pour maintenir notre train de vie, nous imprimons en plus des milliards pour boucler les fins de mois. Vous connaissez la suite de l’histoire : nous nous retrouvons dans la situation de l’ivrogne à qui plus personne ne veut servir à boire à crédit. Nous sommes obligés d’emprunter pour seulement payer les intérêts de nos dettes. Nos créanciers prennent conscience que nous serons très probablement incapables de les rembourser ; ils prennent peur et refusent de continuer à nous prêter. C’est cela le nœud coulant dont nous vous parlons depuis des mois !
Telle est donc la situation en ce mois d’Août 2011. Dans ces conditions les gouvernements dont les caisses sont vides sont obligés enfin de réduire les dépenses. C’est pourquoi je dis que nous sommes au début de la crise économique. Cette réduction des dépenses qui était indispensable depuis de nombreuses années intervient très tardivement et va nécessairement provoquer un ralentissement économique sans précédent. Le chômage va augmenter, les salaires vont stagner, les rentrées fiscales vont diminuer et l’Etat sera asphyxié. Nous allons tout droit vers une récession et une diminution de notre niveau de vie. Tout ceci est mécanique. La seule issue pour nous sortir de cette impasse serait d’avoir une croissance économique forte. Hélas, je vous exposerai, dans une prochaine chronique, les raisons pour lesquelles nous ne pouvons plus avoir de croissance forte.
Cette crise qui commence sera sans doute douloureuse pour beaucoup, mais elle sera aussi salutaire. La génération qui arrive sur le marché du travail sera chargée d’apurer nos dettes colossales. Il faudra pour cela aller jusqu’au point où nous pourrons enfin être compétitifs par rapport à l’Asie. Nous n’avons pas d’autres choix que cette purge pour retrouver les fondamentaux d’une économie saine. Nous avons besoin de retrouver un sol solide sous nos pieds pour avancer de nouveau. Les gouvernements sont payés pour nous répéter que la crise est derrière nous, hélas elle ne fait que commencer avec les premières mesures de rigueur budgétaire et il ne s’agit encore que de promesses. Attendons de voir pour y croire. Dans les pays dont les élections approchent, nous verrons une floraison de promesses démagogiques qui iront à l’encontre des économies indispensables.
Nous pouvons encore nous interroger sur les postes sur lesquels il serait nécessaire de serrer les boulons. Dans certain pays, la pléthore de fonctionnaires est un handicap certain, mais qui ne peut être résorbé qu’avec les années. Les pays qui ont des déficits des régimes de santé colossaux, comme c’est le cas en France, devront prendre des mesures drastiques, d’autant que la gabegie y est flagrante. Les régimes de retraite doivent être autonomes, sans que l’Etat soit obligé de boucher les trous en permanence. Les allocations chômages devraient être plus encadrées et ne devraient pas être distribuées sans contre partie. En bref, il s’agit de rendre les citoyens plus responsables.
Ces réformes qui seront imposées par les gouvernements seront partout mal acceptées. Cela peut conduire le peuple dans la rue. Nous pouvons nous attendre à des révoltes et nous pouvons même craindre des révolutions. La seule solution pour éviter ces débordements autodestructeurs consisterait à donner la parole au peuple. C’est à lui de décider des mesures à prendre car c’est lui qui devra les assumer. Dans de telles conditions, le peuple devra être mis devant ses responsabilités. C’est la condition sine qua non pour réformer sans heurts : donner le choix. Il est grand temps que les citoyens manifestent pour exiger une vraie démocratie. C’est notre avenir qui est en jeu.
Ce que vous dites est une évidence et nous nous préparons, avec la plus grande inconscience pour certains, à un avenir de pleurs, de cris et de grincements de dents ! Et aussi malheureusement, de sang, car je ne crois pas que les choses se feront dans le calme et la discussion ! D’ailleurs à la lecture de votre texte, j’ai repensé, je ne sais pourquoi, à une histoire contée par Alphonse Daudet, que j’avais lu dans ma jeunesse : LA LEGENDE DE L’HOMME A LA CERVELLE D’OR.
En changeant quelques noms et en pensant à la France, notre histoire, celle de notre pays s’y reflète, toute entière. Je ne résiste pas au plaisir de vous la remettre en mémoire !
Bien à vous.
II était une fois un homme qui avait une cervelle d’or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu’il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d’olivier ; seulement sa grosse tête l’entraînait toujours, et c’était pitié de Ie voir se cogner à tous les meubles en marchant… Il tombait souvent. Un jour, iI roula du haut d’un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On Ie crut mort, mais en Ie relevant, on ne lui trouva qu’une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d’or caillées dans ses cheveux blonds. C’est ainsi que les parents apprirent que l’enfant avait une cervelle en or.
La chose lut tenue secrète ; Ie pauvre petit lui-même ne se douta de rien. De temps en temps, iI demandait pourquoi on ne Ie laissait plus courir devant Ia porte avec les garçonnets de Ia rue. “- On vous volerait, mon beau trésor !” lui répondait sa mère…
Alors Ie petit avait grand-peur d’être volé ; iI retournait jouer tout seul, sans rien dire, et se trimbalait lourdement d’une salle à l’autre…
À dix-huit ans seulement, ses parents lui révélèrent Ie don monstrueux qu’il tenait du destin; et, comme ils l’avaient élevé et nourri jusque-là, ils lui demandèrent en retour un peu de son or. L’enfant n’hésita pas ; sur l’heure même – comment ? par quels moyens ? Ia légende ne l’a pas dit -, iI s’arracha du crâne un morceau d’or massif, un morceau gros comme une noix, qu’il jeta fièrement sur les genoux de sa mère… Puis, tout ébloui des richesses qu’il portait dans Ia tête, fou de désirs, ivre de sa puissance, iI quitta Ia maison paternelle et s’en alla par Ie monde en gaspillant son trésor.
Du train dont iI menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable… Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, Ia joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, Ie malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient, s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot : iI était temps de s’arrêter.
Dès lors, ce fut une existence nouvelle. L’homme à Ia cervelle d’or s’en alla vivre, à l’écart, du travail de ses mains, soupçonneux et craintif comme un avare, fuyant les tentations, tâchant d’oublier lui-même ces fatales richesses auxquelles iI ne voulait plus toucher… Par malheur un ami l’avait suivi dans sa solitude, et cet ami connaissait son secret. Une nuit, Ie pauvre homme fut réveillé en sursaut par une douleur à Ia tête, une effroyable douleur ; iI se dressa éperdu, et vit, dans un rayon de lune, l’ami qui fuyait en cachant quelque chose sous son manteau… Encore un peu de cervelle qu’on lui emportait !… À quelque temps de là, l’homme à Ia cervelle d’or devint amoureux, et cette fois ce fut la fin… Il aimait du meilleur de son âme une petite femme blonde,qui l’aimait bien aussi, mais qui préférait encore les pompons, les plumes blanches et les jolis glands mordorés battant Ie long des bottines. Entre les mains de cette mignonne créature – moitié oiseau, moitié poupée -, les piécettes d’or fondaient que c’était un plaisir. Elle avait tous les caprices; et lui ne savait jamais dire non ; même, de peur de Ia peiner iI lui cacha jusqu’au bout Ie triste secret de sa fortune. “- Nous sommes donc bien riches ?” disait-elle. Le pauvre homme lui répondait : “- Oh ! oui… bien riches !” Et iI souriait avec amour au petit oiseau bleu qui lui mangeait Ie crâne innocemment. Quelquefois cependant Ia peur Ie prenait, iI avait des envies d’être avare ; mais alors Ia petite femme venait vers lui en sautillant, et lui disait :” – Mon mari, qui êtes si riche! achetez-moi quelque chose de bien cher.” Et iI lui achetait quelque chose de bien cher.
Cela dura ainsi pendant deux ans ; puis, un matin, Ia petite femme mourut, sans qu’on sût pourquoi, comme un oiseau… Le trésor touchait à sa fin ; avec ce qui lui restait, Ie veuf fit faire à sa chère morte un bel enterrement. Cloches à toute volée, lourds carrosses tendus de noir chevaux empanachés, larmes d’argent dans Ie velours, rien ne lui parut trop beau. Que lui importait son or maintenant ?… Il en donna pour l’église, pour les porteurs, pour les revendeuses d’immortelles : il en donna partout sans marchandises… Aussi, en sortant du cimetière, iI ne lui restait presque plus rien de cette cervelle merveilleuse, à peine quelques parcelles aux parois du crâne.
Alors on Ie vit s’en aller dans les rues, l’air égaré, les mains en avant, trébuchant comme un homme ivre. Le soir, à l’heure où les bazars s’illuminent, iI s’arrêta devant une large vitrine dans laquelle tout un fouillisd’étoiles et de parures reluisait aux lumières, et resta là longtemps à regarder deux bottines de satin bleu bordées de duvet de cygne. « Je sais quelqu’un à qui ces bottines feraient bien plaisir », se disait-iI en souriant ; et, ne se souvenant déjà plus que Ia petite femme était morte, iI entra pour les acheter Du fond de son arrière-boutique, la marchande entendit un grand cri ; elle accourut et recula de peur en voyant un homme debout, qui s’accotait au comptoir et il regardait douloureusement d’un air hébété. Il tenait d’une main les bottines bleues à bordure de cygne, et présentait l’autre main toute sanglante, avec des raclures d’or au bout des ongles.
Telle est, madame, la légende de l’homme à la cervelle d’or.
Alphonse Daudet
Merci Dany pour cette très belle légende qui illustre parfaitement la réalité de notre humanité qui disposait de tant de richesses que nous finissons de gaspiller!
Ce que vous dites est une évidence et nous nous préparons, avec la plus grande inconscience pour certains, à un avenir de pleurs, de cris et de grincements de dents ! Et aussi malheureusement, de sang, car je ne crois pas que les choses se feront dans le calme et la discussion ! D’ailleurs à la lecture de votre texte, j’ai repensé, je ne sais pourquoi, à une histoire contée par Alphonse Daudet, que j’avais lu dans ma jeunesse : LA LEGENDE DE L’HOMME A LA CERVELLE D’OR.
En changeant quelques noms et en pensant à la France, notre histoire, celle de notre pays s’y reflète, toute entière. Je ne résiste pas au plaisir de vous la remettre en mémoire !
Bien à vous.
II était une fois un homme qui avait une cervelle d’or ; oui, madame, une cervelle toute en or. Lorsqu’il vint au monde, les médecins pensaient que cet enfant ne vivrait pas, tant sa tête était lourde et son crâne démesuré. Il vécut cependant et grandit au soleil comme un beau plant d’olivier ; seulement sa grosse tête l’entraînait toujours, et c’était pitié de Ie voir se cogner à tous les meubles en marchant… Il tombait souvent. Un jour, iI roula du haut d’un perron et vint donner du front contre un degré de marbre, où son crâne sonna comme un lingot. On Ie crut mort, mais en Ie relevant, on ne lui trouva qu’une légère blessure, avec deux ou trois gouttelettes d’or caillées dans ses cheveux blonds. C’est ainsi que les parents apprirent que l’enfant avait une cervelle en or.
La chose lut tenue secrète ; Ie pauvre petit lui-même ne se douta de rien. De temps en temps, iI demandait pourquoi on ne Ie laissait plus courir devant Ia porte avec les garçonnets de Ia rue. “- On vous volerait, mon beau trésor !” lui répondait sa mère…
Alors Ie petit avait grand-peur d’être volé ; iI retournait jouer tout seul, sans rien dire, et se trimbalait lourdement d’une salle à l’autre…
À dix-huit ans seulement, ses parents lui révélèrent Ie don monstrueux qu’il tenait du destin; et, comme ils l’avaient élevé et nourri jusque-là, ils lui demandèrent en retour un peu de son or. L’enfant n’hésita pas ; sur l’heure même – comment ? par quels moyens ? Ia légende ne l’a pas dit -, iI s’arracha du crâne un morceau d’or massif, un morceau gros comme une noix, qu’il jeta fièrement sur les genoux de sa mère… Puis, tout ébloui des richesses qu’il portait dans Ia tête, fou de désirs, ivre de sa puissance, iI quitta Ia maison paternelle et s’en alla par Ie monde en gaspillant son trésor.
Du train dont iI menait sa vie, royalement, et semant l’or sans compter, on aurait dit que sa cervelle était inépuisable… Elle s’épuisait cependant, et à mesure on pouvait voir les yeux s’éteindre, Ia joue devenir plus creuse. Un jour enfin, au matin d’une débauche folle, Ie malheureux, resté seul parmi les débris du festin et les lustres qui pâlissaient, s’épouvanta de l’énorme brèche qu’il avait déjà faite à son lingot : iI était temps de s’arrêter.
Dès lors, ce fut une existence nouvelle. L’homme à Ia cervelle d’or s’en alla vivre, à l’écart, du travail de ses mains, soupçonneux et craintif comme un avare, fuyant les tentations, tâchant d’oublier lui-même ces fatales richesses auxquelles iI ne voulait plus toucher… Par malheur un ami l’avait suivi dans sa solitude, et cet ami connaissait son secret. Une nuit, Ie pauvre homme fut réveillé en sursaut par une douleur à Ia tête, une effroyable douleur ; iI se dressa éperdu, et vit, dans un rayon de lune, l’ami qui fuyait en cachant quelque chose sous son manteau… Encore un peu de cervelle qu’on lui emportait !… À quelque temps de là, l’homme à Ia cervelle d’or devint amoureux, et cette fois ce fut la fin… Il aimait du meilleur de son âme une petite femme blonde,qui l’aimait bien aussi, mais qui préférait encore les pompons, les plumes blanches et les jolis glands mordorés battant Ie long des bottines. Entre les mains de cette mignonne créature – moitié oiseau, moitié poupée -, les piécettes d’or fondaient que c’était un plaisir. Elle avait tous les caprices; et lui ne savait jamais dire non ; même, de peur de Ia peiner iI lui cacha jusqu’au bout Ie triste secret de sa fortune. “- Nous sommes donc bien riches ?” disait-elle. Le pauvre homme lui répondait : “- Oh ! oui… bien riches !” Et iI souriait avec amour au petit oiseau bleu qui lui mangeait Ie crâne innocemment. Quelquefois cependant Ia peur Ie prenait, iI avait des envies d’être avare ; mais alors Ia petite femme venait vers lui en sautillant, et lui disait :” – Mon mari, qui êtes si riche! achetez-moi quelque chose de bien cher.” Et iI lui achetait quelque chose de bien cher.
Cela dura ainsi pendant deux ans ; puis, un matin, Ia petite femme mourut, sans qu’on sût pourquoi, comme un oiseau… Le trésor touchait à sa fin ; avec ce qui lui restait, Ie veuf fit faire à sa chère morte un bel enterrement. Cloches à toute volée, lourds carrosses tendus de noir chevaux empanachés, larmes d’argent dans Ie velours, rien ne lui parut trop beau. Que lui importait son or maintenant ?… Il en donna pour l’église, pour les porteurs, pour les revendeuses d’immortelles : il en donna partout sans marchandises… Aussi, en sortant du cimetière, iI ne lui restait presque plus rien de cette cervelle merveilleuse, à peine quelques parcelles aux parois du crâne.
Alors on Ie vit s’en aller dans les rues, l’air égaré, les mains en avant, trébuchant comme un homme ivre. Le soir, à l’heure où les bazars s’illuminent, iI s’arrêta devant une large vitrine dans laquelle tout un fouillisd’étoiles et de parures reluisait aux lumières, et resta là longtemps à regarder deux bottines de satin bleu bordées de duvet de cygne. « Je sais quelqu’un à qui ces bottines feraient bien plaisir », se disait-iI en souriant ; et, ne se souvenant déjà plus que Ia petite femme était morte, iI entra pour les acheter Du fond de son arrière-boutique, la marchande entendit un grand cri ; elle accourut et recula de peur en voyant un homme debout, qui s’accotait au comptoir et il regardait douloureusement d’un air hébété. Il tenait d’une main les bottines bleues à bordure de cygne, et présentait l’autre main toute sanglante, avec des raclures d’or au bout des ongles.
Telle est, madame, la légende de l’homme à la cervelle d’or.
Alphonse Daudet
Merci Dany pour cette très belle légende qui illustre parfaitement la réalité de notre humanité qui disposait de tant de richesses que nous finissons de gaspiller!