Le monde économique se fissure, les monnaies-papier s’étiolent, la confiance diminue à une vitesse vertigineuse et en même temps, l’inquiétude grandit… Aucun échange n’étant possible sans la confiance, chacun cherche donc un terrain solide, un havre pour se mettre à l’abri, un îlot de sécurité.
Il faut se faire à cette idée, les démocraties occidentales ont vécu depuis dix ans très au-dessus de leurs moyens. À l’heure de rembourser ses dettes, les fonds manquent et les prêteurs s’impatientent. Il faut réduire les dépenses. Or, dans une économie de consommation, si les dépenses se contractent, les revenus de l’Etat et des entreprises baissent, le chômage augmente et les revenus des particuliers se contractent à nouveau et ainsi de suite…Il n’y a pas d’autres alternatives car on ne peut dépenser longtemps plus que ce que l’on gagne. Les lois fondamentales de l’économie sont aussi intangibles que les lois de la physique, n’en déplaisent aux hommes politiques. On ne peut pas tricher, on ne peut pas biaiser !
Bien sûr, les gouvernements tentent de tricher et de remettre à demain les échéances inéluctables. Ils fabriquent de la monnaie et, s’ils le peuvent, ils continuent d’emprunter. Les Etats cherchent à repousser les limites ou à les ignorer, comme si elles n’existaient pas. Mais les conséquences seront d’autant plus terribles qu’elles sont retardées. En même temps qu’ils préparent les élections avec des fausses promesses, les partis politiques préparent la catastrophe. La démocratie parlementaire est à bout de souffle. En attendant, l’économie va continuer à se contracter lentement et continuera encore longtemps jusqu’à la catastrophe.
Ceux qui voient venir cette catastrophe, sont de plus en plus nombreux et cherchent une assurance contre le pire. Ils se tournent naturellement vers la devise universelle, celle qui n’a jamais déçu et jamais failli, depuis l’origine des sociétés humaines, vers cette « putain universelle » comme l’écrivait Shakespeare, bref, vers l’or ! L’or, c’est le radeau de sauvetage qui peut sauver la mise, éviter le naufrage. Il y a moins d’un an, sentant venir l’orage, nous avons conseillé à nos lecteurs, s’ils avaient trois sous, d’acheter de l’or. Il valait 900$ l’once à cette époque ; il vaut aujourd’hui le double ! Et, comme vous le savez, la crise ne fait que commencer, nous entrons dans une grande contraction, une vraie récession. Ceux qui n’ont pas grand-chose auront encore moins et ceux qui ont quelque chose vont perdre beaucoup…Sauf, s’ils se tournent vers la putain universelle.

En 1515, Thomas More, humaniste et néanmoins Chancelier d’Angleterre sous Henri VIII, publia UTOPIA, célèbre traité de politique-fiction. Les habitants de l’île d’Utopia n’attribuaient aucune valeur à l’or et à l’argent. C’était au contraire un signe d’infamie et l’on mettait une chaîne d’or autour du cou de ceux qui avaient commis une faute grave. Car, écrit More : « La nature n’a attaché à l’or et à l’argent aucune propriété qui nous serait précieuse, si la sottise des hommes n’ajoutait du prix à ce qui est rare ». Certes, Thomas More a sans doute raison, mais il convient de rappeler que son traité dénommé Utopia a donné son sens au mot utopie…Thomas More a lui aussi voulu fuir la réalité et il fut guillotiné sur les ordres d’Henri VIII auquel il avait déplu ! L’Eglise Catholique en fit un saint.
Aussi loin que remonte l’histoire de l’humanité, l’or a constitué
