Son titre original devait être « Silence d’amour » ce qui est assez évocateur de la subtilité du film. Mais finalement le producteur a choisi un titre encore plus énigmatique et pas plus vendeur : « Tous les soleils » qui est le titre d’un poème chanté sicilien qui orne le film. Je veux parler du film de l’écrivain Philippe Claudel que j’aimerais vous convaincre d’aller voir.
Ce n’est pas un film qui attire les foules car il ne contient ni sexe, ni violence, ni effets spéciaux. Aucune star Hollywoodienne n’y figure, aucun nom universellement connu. Vous n’y trouverez aucun suspens, pas plus que vous y décèlerez la moindre perversion ou le plus petit sadisme. Rien à se mettre sous la dent pour les amateurs d’émotions fortes et de pathos. Si vous n’aimez que les personnages taillés à la serpe, si vous êtes un aficionado des films à grand spectacle avec beaucoup de bruits, ou bien si vous n’aimez que les êtres qui souffrent et qui se font souffrir, les bistouris qui pénètrent avec délectation au cœur de l’âme humaine, alors ce film n’est peut-être pas pour vous car il est tout le contraire de cela.
Les mots qui me viennent sont la délicatesse, la subtilité, la tendresse, des personnages ciselés, raffinés, simples. Je sais, les intellectuels n’aiment pas ce qui est simple et sans prétention, ils veulent des tourments insondables, des vies tragiques, du sang et des larmes. Ils croient que c’est nécessairement cela la vie!
Alessandro est d’origine italienne, enseignant de musique baroque à

l’université de Strasbourg. Il est veuf et vit avec sa fille de quinze ans, Irina, et avec son propre frère, un grand gaillard anarchiste et immature, mais qui apparaît comme l’âme de la maison. Voilà, c’est aussi simple que cela, une tranche de vie tout ce qu’il y a de plus ordinaire, sans pathos et sans tragique. Une adolescente en recherche d’elle même et un père qui fait de son mieux, c’est-à-dire qu’il a toujours tout faux ! Je suis désolé, il n’y a ni meurtre, ni scandale, ni tromperie, ni morale. Simplement, la vie vibrante, au jour le jour, avec ses difficultés et ses beautés. La fin n’est pas tragique, elle est simplement telle qu’on l’attendait, tendre, apaisée.

Bonjour,
Merci pour cette belle idée…ce film est merveilleux, quel cadeau !
Beau dimanche à vous…
Patrick
Bonjour,
Je vous connaissais en tant que politologue, économiste et humaniste.
Pas encore en critique de films et c’est réussi, merci