En Provence c’est l’époque de la chasse à la grive. Elles viennent en bandes s’éparpiller dans les vignes pour picorer quelques grains de raisins oubliés par les vendangeurs.

Il existe quatre variétés de grives : la musicienne, la grive draine, la grive mauvis et la litorne. A l’automne, elles migrent vers le sud de L’Europe pour passer l’hiver. Les chasseurs du pays en profitent pour tirailler à qui mieux mieux sur ces pauvres petites bêtes délicates. Nous n’osons plus nous promener dans la campagne tant les tirs sont nourris et menaçants. Jadis, je fus aussi un chasseur endiablé, je ne m’en vante pas, mais je dois avouer que j’y ai pris du plaisir ! Aujourd’hui, c’est une pratique qui me paraît surannée, voire même archaïque. Il me paraît difficile de prétendre être un protecteur de la nature et dans le même temps décimer des vols d’oiseaux migrateurs. J’y vois comme une dysharmonie fondamentale, une sorte d’aberration, une insulte à la beauté du monde.
La chasse illustre parfaitement le conservatisme de l’espèce humaine qui ne parvient pas à se

débarrasser de ses coutumes obsolètes, sous le prétexte du respect de la tradition. Cela fait des civilisations figées, incapables de s’adapter aux temps nouveaux. Il va pourtant falloir accepter les changements qui sont en cours et penser autrement. Le souvenir des ancêtres ne doit pas nous transformer en statues immobiles, regardant vers le passé. Face à un futur incertain et menaçant, la tentation peut consister à se réfugier dans la répétition des gestes du passé. Mais au contraire, si le futur annonce de profonds changements, il vaut mieux se tenir prêt à s’adapter plutôt que s’arque bouter sur la tradition.
Mais rien n’empêche n’écouter en silence le chant de la grive musicienne. Pourquoi interrompre son chant par un coup de fusil cruel ? Je vous laisse écouter ; vous saurez ensuite le reconnaître.
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Je teste pour voir si ces quelques mots peuvent s’inscrire sur le site, jusqu’à présent je n’ai jamais réussi…
Merci pour les chroniques
Bonjour;
Dans l’occurrence faisant l’objet de la présente chronique (la grive), on ne peut qu’être d’accord avec Yves; par contre étendre la condamnation de la chasse à la grive à toutes formes de chasse me parait excessif: indépendamment du plaisir qu’elle procure , la chasse , intelligemment conçue, peut permettre de limiter la prolifération de prédateurs, et par conséquent améliorer l’équilibre naturel de la faune; bref , mêler l’utile à l’agréable….
On peut d’ailleurs étendre ce principe aux relations humaines: le fraternité est un devoir que tout homme civilisé se plait à reconnaître , mais qui trouve néanmoins sa nécessaire limite , dans l’indispensable traque aux malfaisants de tout poils qui, par les temps qui courent, ont une fâcheuse tendance à proliférer….
Quand aux vertus du résveratrol , j’adhére pleinement! Est-ce d’ailleurs vraiment un hasard si resvératrol rime avec Pomerol?
A trés bientôt sur d’autres sujets, pour d’autres aventures!
D.Brianchon