Nous vivons une époque incroyable. Nous étions blasés et nous avons cru avoir tout entendu de la part des hommes politiques, mais ils ont, malgré cela, encore réussi à nous surprendre par leur incohérence.
Il n’est pas un discours qui ne soit émaillé d’une tirade sur les bienfaits de la démocratie. Ils ont plein la bouche du mot démocratie qui constitue une source inépuisable de verbiage lyrique. Dans les faits, bien sûr, la réalité est tout autre ! Le mot démocratie n’est qu’un mot creux que l’on sert au peuple du haut d’une estrade, un mot qui sert à arriver au pouvoir. Mais ensuite, les élus oublient les promesses qui, de toutes les façons, ne peuvent pas être tenues, et prennent des décisions importantes en petit comité, sans tenir compte de l’avis des peuples. Les grands choix économiques concrets, comme le budget des retraites, les dépenses de santé ou le niveau d’endettement de l’Etat sont pris par une oligarchie coupée du peuple.
Le ciel s’est soudain déchiré et la terre a tremblé lorsque le petit monde politico médiatique a appris que le gouvernement Grec voulait organiser un référendum pour que le peuple se prononce sur les immenses sacrifices qui lui sont demandés pour continuer à rester dans la zone Euro et recevoir l’aide financière de ses partenaires. Il est probable que le peuple Grec aurait répondu par la négative, car « Aucune personne sensée n’accepterait d’abandonner ses biens mal acquis pour qu’ils puissent être redistribués à des investisseurs, des spéculateurs et des banques » comme l’écrivait Bill Bonner dans une récente chronique. Néanmoins, la Grèce est à la croisée des chemins et il semblait bien normal que le peuple soit consulté sur son destin ; c’est du moins comme cela que j’envisage une vraie démocratie. La réaction affolée des gouvernements Européens est surréaliste et en dit long sur la conception qu’ils ont de la démocratie. Il est vrai que le sieur Papandréou a prit tout le monde par surprise, sans prévenir. Mais finalement ce projet a été annulé, suite à l’ultimatum du couple Franco-Allemand.
Il est facile de comprendre la peur qui a envahi nos politiques, c’est la peur de la contagion ! Et si les autres nations Européennes se mettaient à demander un référendum sur l’aide à la Grèce ? Tout le monde sait bien que le NON serait massif, car nous avons tous parfaitement compris que la Grèce n’est pas en état, aujourd’hui, de faire partie de la zone Euro, que l’aide apporté est un puits sans fond et que le pays n’a pas et n’aura jamais, ni les moyens, ni l’intention de rembourser.
Il se trouve donc que du fond de sa ruine, la Grèce aurait pu nous donner une nouvelle fois une leçon de démocratie, comme elle le fit déjà, il y a 2500 ans. Ce référendum aurait sans doute été la meilleure façon d’éviter les violences dans la rue et la guerre civile. Le peuple se serait déterminé et ainsi aurait assumé son destin. Il est possible que les Grecs auraient considéré que la charge était trop lourde et qu’ils n’étaient pas en état de la supporter. Ils pouvaient préférer la fierté de la liberté à l’humiliation de la mise sous tutelle. Ils pouvaient oser dire ce que nos gouvernants n’osent pas prononcer. Ils pouvaient choisir de quitter la zone Euro, volontairement et la tête haute. La Grèce demeure le berceau de la civilisation occidentale et il est dommage que ce peuple ne soit resté que cela, tourné vers son passé admirable mais incapable d’entrer dans la modernité. C’est une leçon pour nous tous : soit nous ne vivons qu’avec le passé, soit nous regardons aussi vers l’avenir. La vie est toujours devant, jamais derrière.
Enlèvement d'Hélène par Guido Renni - 1628
« La Grèce est le seul exemple connu d’un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance ». Ces paroles ont été écrites en …1854 par l’écrivain français Edmond About dans son livre «La Grèce contemporaine » et elles pourraient êtres repris intégralement aujourd’hui. Il ne faut pas oublier que la Grèce n’est un Etat que depuis 1832 après l’intervention d’une alliance Franco Britannique qui l’a arrachée par la force à l’Empire Ottoman comme Hélène fut enlevée par Pâris. Cette jeune république se dota
Prince de Bavière, Otton Ier, roi de Grèce
d’un roi Bavarois, Otton 1er, sous la totale dépendance financière des puissances protectrices. L’histoire de la Grèce n’est qu’une suite ininterrompue de banqueroutes et de mises sous tutelles. Il est dommage que nos hommes politiques connaissent si peu l’histoire Européenne. Les événements de 2011 leur en donnent l’opportunité et ils devraient savoir que la Grèce restera un poids à porter. Nous pouvons proposer d’installer à Athènes un autre Allemand qui prendrait le nom d’Otton II et qui financerait cette nouvelle colonie, idéale pour les vacances ! Le beau nom d’Otton nous rappelle la belle lignée des premiers rois du Saint Empire Germanique au Xème siècle. Mais attendez, vous ne savez pas tout ! Nous venons d’apprendre que le gouvernement Grec qui parcourt l’Europe en faisant la manche est sur le point d’acheter 400 chars Abraham aux USA pour plus d’un milliard d’Euros afin de se prémunir des visées expansionnistes de son ennemi héréditaire, la Turquie ; voici l’information ci-jointe:
Toujours est-il que le référendum Grec était une belle idée et c’était pour les autres peuples l’occasion de réclamer aussi la démocratie directe. Nous voulons participer aux décisions qui nous concernent aussi bien au niveau local, comme au niveau des Provinces et de la Nation. La démocratie directe est une exigence de la démocratie moderne, décentralisée. Répétons-le, la Suisse est le modèle qui peut inspirer les démocraties occidentales, de chaque côté de l’Atlantique. En attendant, la Grèce a renoncé à un référendum et en échange héritera de la révolution !…