«On ne peut pas réduire un pays à ses ruines» … Voilà la phrase, prononcée ce matin à la radio par Mgr Casmoussa, qui a réchauffé mon coeur ce matin.
Mgr Casmoussa est l’ancien Archevêque de Mossoul en Irak. Nous nous doutons bien qu’être chrétien en Irak, ces dernières années, n’a pas dû être une sinécure ! Il a d’ailleurs échappé à la mort de bien peu …
Nous pourrions donc nous attendre à entendre un homme déçu, peut-être même aigri, revendicatif et amer. Et bien, pas du tout ! C’est un homme apaisé, tolérant, plein de foi et d’espoir qui s’exprimait (dans un français remarquable) ce matin sur les ondes.
Plutôt que de ne parler que des massacres, intolérances et autres horreurs dont les humains sont si friands, Mgr Casmoussa ne parle que des sentiments les plus nobles qui animent certains de ses compatriotes.
Ainsi nous narra-t’il l’histoire de cette famille musulmane qui, à Mossoul, garda et entretint la maison de leurs voisins, des chrétiens ayant dû fuir au plus fort de la guerre. Ils l’ont fait spontanément, par amitié pour ses gens avec qui ils partagent depuis tant d’années. Les uns sont musulmans, les autres chrétiens et alors ? Ils sont d’abord des frères et des soeurs humains. Et Mgr Casmoussa de raconter qu’au retour de la famille chrétienne, leurs voisins si complaisants leur prépara une belle fête … heureux de les retrouver.
Quelle belle histoire, n’est-ce pas ?
Et tandis que le journaliste essayait de lui faire dire que, oui, c’était une bien belle histoire mais tout à fait rare, voilà notre homme de rajouter que des histoires comme cela il y a en a beaucoup. Ainsi de jeunes chrétiens et musulmans se sont-ils organisés ensemble pour garder leurs maisons respectives pendant que les uns et les autres vont à leurs offices.
Car, oui, la violence existe : les vols, le terrorisme, les meurtres, le vandalisme font partie du quotidien des irakiens. Mais je remercie Mgr Casmoussa de nous rappeler qu’il ne s’agit que d’une frange de la population et que ces actes terroristes sont condamnés par la majorité. Et cette majorité revendique la paix, cette paix qui commence en acceptant la différence de pensée, de culture, de sexe, de couleur de peau, de religion …
Cet homme n’a pas échappé à la mort par hasard ! Il est envoyé en mission pour nous rappeler cela «On ne peut pas réduire un pays à ses ruines».
Au-dessus des ruines, il y a la Vie. Et la Vie c’est encore et toujours l’espoir ! L’espoir d’un monde meilleur, l’espoir que les hommes comprennent qu’ils sont tous frères et que nous ne pouvons pas réduire un homme à sa religion, c’est à dire à sa culture : un être humain c’est aussi un coeur et une âme … et tous les coeurs, comme toutes les âmes, parlent le même langage : le langage universel des êtres vivants.
Merci, Mgr Casmoussa, de nous rappeler que la Foi soulève les montagnes et que l’espoir transforme les ruines en pierres, ces pierres qui reconstruiront un monde nouveau.
Si vous désirez mieux connaître la pensée de Mgr Casmoussa,
Excellent ! ☼