314 – L’AMERIQUE EST-ELLE PARANOÏAQUE?

ou « LA GUERRE CONTRE LA TERREUR »

Nous venons d’arriver en Californie, sur cette terre que l’on appelait autrefois « le pays de la liberté ». Nous étions déjà ici au moment de l’élection d’Obama. Est-ce que les choses vont réellement mieux ? C’est ce que nous sommes venu voir. 

 Par principe, tout étranger est un suspect et tout est organisé pour vous le faire comprendre. Je passe sur les fouilles méticuleuses avant de partir et sur les questions indiscrètes et soupçonneuses que l’on vous pose à l’arrivée. Un voyage aux USA se prépare : vérifier que son passeport agréé les autorités américaines, ce qui est à géométrie variable. Ensuite, demander sur internet l’autorisation de se rendre aux USA, à travers l’ESTA (Electronic System for Travel Authorization) qui, pour 14$, vous pose des questions indiscrètes du genre : « Avez-vous été impliqué dans des activités d’espionnage, de sabotage, de terrorisme ou de génocide ». A cette question, il est recommandé de répondre « non »! Moyennant quoi, avec un peu de chance, l’autorisation est accordée mais spécifie : « cette réponse ne garantit pas votre admission aux Etats-Unis ». Ils savent nous mettre sous pression. Bref, le pays de l’oncle Sam se mérite…

Il faut dire que l’Amérique est une forteresse qui est bien défendue. « La guerre contre la terreur » est la première source de dépenses du gouvernement américain et va friser cette année les 1.000 milliards de dollars. L’armée, à elle seule, occupe 2.300.000 personnes auxquelles s’ajoutent 2.100.000 employés du Gouvernement Fédéral. Le président Obama, le président de la paix, honoré du prestigieux prix Nobel, a continué de ruiner l’Amérique avec cette guerre contre la terreur qui n’en finit pas. Le professeur Joseph Stiglitz, de l’Université Columbia, a calculé que la seule guerre en Irak coûtera 5.000 milliards.

 Selon le New York Times, le président Obama établit personnellement la liste de ceux que ses drones vont assassiner. Mais ici, personne ne s’oppose au programme militaire démentiel. Les deux candidats à l’élection font même de la surenchère pour continuer à ouvrir le robinet des dépenses  militaires, prétextant que « l’on n’est jamais trop prudent ». Tout cela a le mérite de faire augmenter le PIB américain et de permettre aux économistes de parler de croissance. En effet, les économistes ne savent pas faire la différence entre une croissance productive et une croissance improductive, entre un agent de sécurité et un ingénieur !…

Mais au fait, quels sont les dangers réels auxquels les USA sont confrontés ? La Nation est-elle réellement en danger ? En 2011, trois citoyens américains ont été enlevés par des terroristes, dans des pays où ils n’avaient rien à y faire (Somalie, Afghanistan, Irak). En outre, Micah Zenko, du Conseil des Relations étrangères, a déterminé que « le nombre d’Américains tués lors d’attaques terroristes est comparable au nombre de personnes écrasées par la chute d’un appareil de télévision ou d’un meuble chaque année ». Autant dire que l’Amérique a peu d’ennemis, sauf ceux que son armée s’évertue à se créer, car plus d’ennemis signifie plus de budgets. Il faut ajouter que, sans ennemi sérieux, le secteur militaire peut dépenser son argent comme il l’entend et gaspiller ou escroquer à cœur-joie. La guerre et la prostitution sont à la fois les plus vieux et les plus profitables métiers du monde…

 Je ne peux m’empêcher de penser qu’une armée puissante est toujours tentée de tester sa force en cherchant la bagarre, et donc de se trouver des ennemis, fussent-ils bidons ou insignifiants. En outre, une grande armée peut finir par travailler à sa propre gloire et se mettre un jour au service d’un chef, comme l’histoire en connut tant ! Si on ne trouve plus d’ennemis à l’extérieur, on en découvre à l’intérieur et l’on envoit ses drones fureter du coté du Kansas ou de l’Alabama…

Bref, nous voilà dans cette belle Amérique que nous continuons d’admirer. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi j’ai attendu d’avoir passer les contrôles d’admission avant de poster ce blog… J’ai eu le temps de tomber sur cette belle phrase de Benjamin Franklin : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux ».

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2 commentaires

  1. La guerre contre le terrorisme, est une quasi-guerre de l’Amérique et l’Occident, en me faisant le contrôle des pays producteurs de pétrole et de la plus grande preuve: la guerre en Irak

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