366 – LA NEVROSE EGALITARISTE

« Il a fallu que Jésus-Christ vint sur la terre pour faire comprendre que tous les membres de l’espèce humaine étaient naturellement semblables et égaux » affirme Alexis de Tocqueville dans le tome 2 de “La Démocratie en Amérique”.

La notion d’égalité ne fut pas une pensée naturelle à l’homme. Pendant des millénaires, il y eut les faibles et les forts, les maîtres et les esclaves, les pauvres et les riches, les aristocrates et la plèbe, les hommes et les femmes… Ils ne furent jamais égaux en droit, même du temps de la république Athénienne où le rang de naissance déterminait sa place et ses droits dans la société. L’égalité est une notion moderne héritée de la chrétienté et du siècle des Lumières et qui fut concrétisée en partie au sein de la démocratie Américaine.

L’inégalité des droits n’était pas nécessairement vécue comme une injustice fondamentale, mais davantage comme l’ordre des choses, lié à son rang, à sa caste, à son sexe. La prise de conscience d’une injustice ne survint que tardivement dans l’histoire des sociétés humaines et est consubstantielle de la démocratie. Aujourd’hui, l’inégalité est encore forte dans les pays non démocratiques où elle commence à être vécue comme une souffrance. De Tocqueville ajoutait : « Les hommes ne peuvent être absolument égaux sans être entièrement libres ».

En Occident, cependant, la démocratie et l’égalité ont été poussées jusqu’à leurs limites extrêmes, jusqu’à un point que l’on peut considérer comme névrotique. La démocratie s’est dissoute dans la démagogie et les individus égaux se veulent identiques. C’est un contre-sens qui fait de l’égalité une caricature. Je veux bien admettre avec Jung que « la névrose est toujours un succédané d’une souffrance légitime », mais néanmoins les dérives et les excès actuels doivent être soulignés. L’égalité des droits et des devoirs ne gomme pas les différences !

Casey Legler, le nouveau visage de la mode masculine
Casey Legler, le nouveau visage féminin de la mode masculine

 Or, la névrose de notre époque consiste à vouloir gommer mêmes les différences les plus essentielles, à commencer par les différences sexuelles qui sont pourtant inscrites dans nos gènes. Les modes vestimentaires, les activités physiques et professionnelles, le rôle des parents, les jeux des enfants, etc, sont de plus en plus unisexes, la différence sexuelle étant vécue comme une inégalité de plus en plus intolérable, au point que certains mouvements féministes jugent la maternité comme un fardeau injuste qui pèse sur les femmes. Même la mode masculine est désormais présentée indifféremment par un mannequin homme ou femme. C’est dans cette mouvance androgyne que se répand l’homosexualité.

Les milieux scientifiques ne sont pas indifférents à cette tendance d’uniformisation et y m-mag-maladie-inegalite-homme-femme2-miblogparticipent. Certaines études mettant en évidence les différences sexuelles au niveau du comportement ou au niveau neuronale sont souvent critiquées, non seulement par les féministes mais aussi par certains scientifiques qui jugent les résultats non conformes au dogme égalitaire. J’accepte volontiers que certains jeux des garçons ou des filles peuvent être culturellement influencés, mais il suffit de regarder jouer les enfants dans une cours de récréation pour se convaincre des différences sexuelles au niveau du comportement et des centres d’intérêts. Du point de vue physiologique, un fœtus mâle se développe dans un environnement deux fois plus riche en testostérone que les fœtus femelles ! où est l’égalité ?

 Des études récentes vont sans doute encore contrarier les féministes orthodoxes et les partisans d’un égalitarisme intégral. Des chercheurs, spécialistes en biologie humaine de l’évolution à la Harvard University viennent de démontrer que le lait de la mère n’a pas la même composition suivant qu’elle a donné naissance à une fille ou à un garçon. En temps normal le garçon a droit à un lait plus riche et à une teneur plus élevée en cortisol, hormone du stress. Des résultats identiques ont été trouvés chez d’autres mammifères, en particulier chez le macaque. Cette stratégie biologique semble créer une inégalité qui affecte le comportement et le développement des mâles et des femelleCapture d’écran 2012-11-26 à 18.28.20s. Ce qui est intéressant, c’est qu’en cas de disette et de malnutrition, c’est au contraire le lait destiné à la fille qui est avantagé, sans doute parce que le processus évolutif y trouve son compte : lors de la disette, la fille est favorisée pour permettre la survie de l’enfant à venir et donc de l’espèce ; au contraire en temps normal, le garçon (ou le mâle) doit être fort pour ensemencer le plus de femelles possibles et protéger son clan… Les rôles sont donc distribués avant la naissance !

Chaque époque a ses outrances et ses stupidités, jugées avec sévérité par les générations qui suivent. Le dogme égalitariste unisexe est devenu un slogan névrotique qui sera balayé et se retrouvera sans doute, comme tant d’autres, dans la poubelle de l’histoire. L’égalité n’a de signification que vis-à-vis du droit et ne veut rien dire au niveau biologique. TOUS EGAUX, OUI, MAIS TOUS DIFFERENTS!…

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Un commentaire

  1. J’aime assez votre interprétation… mais allez dire cela à “la nouvelle pensée” actuelle qui veut l’uniformisation des hommes et des femmes, pardon, des êtres humains, même si celle ci doit passer par une régression des rôles de chacun !
    De la même façon qu’il n’existe plus de race, il n’existera bientot plus de sexe, humains interchangeables et corvéables à merci puisque par définition sans rôle défini !
    Résultat de l’orgueil de l’Homme qui se veut Dieu !! Quel bel avenir !!!!

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