377 – L’ARABIE HEUREUSE

Muscat, la très riche capitale du sultanat d’Oman, fourmille de bâtiments superbes, ultra-modernes et dont l’architecture recueille notre émerveillement.

J’ai souvent affirmé dans ces colonnes que la richesse d’un pays reposait principalement sur le coût de la main d’œuvre et de l’énergie : nous en avons ici, une nouvelle fois, la preuve. Oman dispose d’un million de barils de pétrole par jour pour assurer sa trésorerie et d’une main d’œuvre jeune et inépuisable en provenance du sous-continent indien qui est conviée au fur et à mesure des besoins. Sa majesté le Sultan Qaboos vient d’approuver le budget de dépenses de son pays pour 2013 et qui atteint 26 milliards d’euros pour une population de 3.3 millions habitants. C’est supérieur au budget de dépenses de la France par habitants (7878 € versus 6160€).

Parcourir Muscat, nous administre tous les jours une leçon de modestie, tant les prouesses architecturales qui se dressent dans tous les coins de la ville sont impressionnantes aussi bien du point de vue technique qu’esthétique. Lorsque l’on vient de la vieille Europe qui ne construit plus rien de grand et qui a même de la peine à entretenir ce qui existe, le contraste est saisissant et l’on prend conscience que la roue tourne.

GRANDE MOSQUEE
GRANDE MOSQUEE

 La grande mosquée du Sultan Qaboos constitue le bâtiment le plus grandiose et le plus impressionnant. Terminée en 2001, cette mosquée érigée dans les nouveaux quartiers nord de la ville, véritable cathédrale des temps modernes, frise la perfection par la beauté épurée de ses lignes et le raffinement de ses décors. Réalisée par le réputé cabinet londonien Kuad Design, le prix n’a jamais été divulgué car ce fut un cadeau du sultan pour son peuple.

L'OPERA
L’OPERA
PALAIS DU SULTAN
PALAIS DU SULTAN

 Le nouvel Opéra, terminé en 2011, constitue aussi une construction de prestige dont la ville s’enorgueillit et qui milite en faveur du rôle culturel qu’elle compte jouer au Moyen Orient. Chaque bâtiment est enchâssé dans des jardins fleuris parfaitement entretenus par des armées de jardiniers qui s’activent du matin au soir. Vous l’aurez compris,   Muscat est en quelque sorte un nouveau Versailles du 21ème siècle qui sort de terre sous nos yeux éblouis. Il suffit d’ailleurs d’aller se promener autour du palais du sultan, et de constater le nombre de bâtiments luxueux qui se sont érigés aux alentours, pour évaluer la quantité de nobles courtisans qui gravitent autour du soleil.

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Mais Oman fait aussi beaucoup pour ses universités, à l’image de l‘université Sohar que nombre de pays européens pourraient envier et qui vient d’ouvrir ses portes à 12.000 étudiants.

Dans le souk de la vieille ville, on voit de nombreuses femmes omanaises marchander le prix de somptueux bijoux en or 22 carats, réalisés par des artisans locaux, devant les yeux écarquillés des touristes qui se contenteront d’un souvenir made in China !  La quatre voies qui parcoure la ville du nord au sud est bordée de jardins fleuris tirés au cordeau par de minutieux jardiniers, ce qui permet de prendre patience lorsque l’on est bloqué dans un embouteillage. Dans quelque direction que nous nous tournons, nous sommes frappés par l’extrême propreté des lieux publics, au point qu’il faut être particulièrement attentif et vigilant pour trouver un papier qui traine. On en vient même à se dire que si les européens chargeaient leurs armées de chômeurs d’entretenir les parcs et jardins, il serait possible de transformer les banlieues tristes en petits paradis !

Il y a de quoi être fasciné, comme dans un rêve, par ce pays des mille et une nuit. La question que l’on se pose tous est la suivante : peut-il perdurer ? Le régime monarchique éclairé sera t-il contesté par le virus démocratique, au risque de sombrer dans l’anarchie ? Nous tenterons de répondre à ces questions dans notre prochaine chronique.

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2 commentaires

  1. main d ‘oeuvre jeune et inépuisable en provenance d’un sous- continent, vous ne voyez rien de choquant dans ces propos? Nous vous avons connu plus aimable Monsieur Ponroy.

    1. Je ne comprends pas ce qui vous choque dans cette phrase. Est-ce le mot “sous-continent”?
      C’est le terme utilisé lorsque l’on désigne l’ensemble de l’Inde et du Pakistan qui à eux deux ne forment pas un continent, mais seulement une partie d’un continent, d’où le nom tout à fait politiquement correct et non péjoratif, de sous-continent.

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