Beaucoup de pays pourraient regarder du côté de la Suisse afin de comprendre les raisons de son excellence et, peut-être, en tirer profit pour eux-mêmes.
C’est un pays que nous connaissons bien, et nous avons pris le temps d’en bien étudier le fonctionnement et d’analyser les secrets de son succès. Plusieurs facteurs concourent non seulement au succès économique, mais aussi à une qualité de vie exceptionnelle et à une harmonie générale de cette société multiculturelle et plurilinguistique. Nos conclusions rejoignent celles de l’américain James Breiding qui vient de publier Swiss Made, un ouvrage élogieux qui ausculte le succès de la Suisse.
1- Au premier rang des qualités Suisse, nous pouvons mettre la qualité du système éducatif, basé, selon James Breiding, sur « le modèle de l’apprentissage, ce qui a permis l’émergence d’une importante classe moyenne faite d’ouvriers manuels respectés et bien rémunérés. » La Suisse a ainsi échappé aux inégalités qui ont vu le jour ailleurs. Environ 20% seulement des jeunes font des études universitaires, il n’y a donc pas pléthore de qualifications trop théoriques qui ne correspondent pas à la demande du marché de l’emploi.
2- La Suisse s’est spécialisée dans l’industrie de la précision dont l’horlogerie est le chef de file. L’innovation se fait souvent sur le lieu de travail de façon pragmatique, pratique et directement applicable. De là est née la réputation du SWISS MADE, symbole de qualité, qui est devenu une marque en soi, sur laquelle repose le succès Suisse.
Ainsi elle n’a pas d’industrie lourde, caractéristique du siècle passé, mais seulement des industries du futur. C’est dans ce cadre qu’elle dispose de centres universitaires de haute technologie dont les phares avancés sont les Ecoles Polytechniques de Lausanne et de Zurich (voir chronique n°391) qui attirent les meilleurs professeurs et chercheurs du monde entier.
3- La Suisse est depuis longtemps un pays de forte immigration qui attire les talents. Il faut rappeler que l’essor de l’industrie Suisse de la pharma, de l’horlogerie et des banques est du à l’arrivée des Huguenots Français chassés de chez eux ! De même, aujourd’hui, les start-up dans le domaine des biotechnologies et des nanotechnologies sont souvent crées par des étrangers entreprenants et, en particulier, par des Français qui ne trouvent pas chez eux un terrain favorable ou qui se sentent mal aimés.
4- Comme l’écrit James Breiding, « la recette du succès helvétique repose sur une industrie forte et un gouvernement faible ». En effet, contrairement à son voisin d’outre Jura, l’Etat ne cherche pas à tout diriger, et s’il oriente une politique industrielle par des subventions à certains secteurs jugés prioritaires, ce n’est pas l’Etat qui alloue les ressources. L’Etat n’aurait jamais été capable d’anticiper des succès planétaire comme la montre Swatch ou les capsules Nespresso !
5- L’image de la Suisse est aussi associée à une bonne gestion, c’est-à-dire au minimum d’endettement. Il est ici impensable de laisser courir des déficits permanents du système des retraites, de l’assurance chômage ou de l’assurance maladie. Tout doit être équilibré et, pour cela, il est impératif de faire régulièrement des ajustements sur l’âge de la retraite par exemple ou sur le niveau des prestations.
6- Le système politique, basé sur la Démocratie Directe, c’est- à-dire sur l’expression du peuple, consulté pour toutes les décisions locales ou nationales, constitue un énorme facteur de cohésion nationale. Il ne peut y avoir de crispations durables, puisque sur toutes les questions qui fâchent, c’est le peuple souverain qui tranche ! Ainsi, il n’y a pas de direction politique oligarchique, ni de partis politiques trop intolérants ou dogmatiques, puisque c’est le peuple qui est consulté.
Voilà comment la discrète Suisse s’est forgé une image d’excellence qui renforce l’attractivité de ses produits et de son territoire. Le succès de la Suisse est jalousé par certains de ses voisins qui devraient peut-être la prendre davantage comme modèle…
Non, la Suisse est loin d’être un paradis fiscal! L’imposition sur les revenus est de l’ordre de 30%. Bien sûr c’est un paradis si on le compare à l’enfer fiscal de certains pays! La Suisse exporte et dispose d’une balance commerciale très excédentaire.
Et moi qui pensais que la Suisse avait du succès du fait qu’il est un paradis fiscal. Ça n’a RIEN à voir?
Non, la Suisse est loin d’être un paradis fiscal! L’imposition sur les revenus est de l’ordre de 30%. Bien sûr c’est un paradis si on le compare à l’enfer fiscal de certains pays! La Suisse exporte et dispose d’une balance commerciale très excédentaire.