407 – LA GRANDE FAIBLESSE EUROPEENNE

L’avenir se construit aujourd’hui. Les investissements en recherche et développement préparent les innovations de demain et l’avenir économique.

- Je dénomme mon invention "la roue", mais pour l'instant je n'ai pas été capable d'attirer un investisseur de Capital-Risque.
– Je dénomme mon invention “la roue”, mais pour l’instant je n’ai pas été capable d’attirer un investisseur de Capital-Risque.

 Ce n’est pas un hasard si les Etats-Unis, depuis 50 ans, demeurent le pays le plus créatif, le plus inventif et dont les innovations majeures dans les domaines de l’informatique et des techniques modernes de communications ont émerveillé le monde. Les dépenses de Recherche et Développement constituent le meilleur des investissements à long terme pour assurer un essor économique durable. La moindre amélioration d’une technique ou d’un savoir faire, le plus anodin des brevets, la plus banale des nouvelles idées marketing ou la simple astuce de packaging, peuvent procurer un avantage décisif à l’inventeur par rapport à ses concurrents.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 60% du PIB américain est basé sur des activités générées par la connaissance. Dans les pays Européens du sud ce chiffre est beaucoup plus faible, ce qui peut faire craindre sur leur évolution économique future : en Espagne il est de 27% et de seulement 16% environ au Portugal. Nous pouvons ainsi mesurer le degré de développement économique d’un pays en regardant ce pourcentage du PIB issu des activités de recherche. Il est de 38% en Allemagne et en France : aucun pays européen n’arrive donc à la cheville des USA dans ce domaine essentiel…

Ce n’est pas un hasard si ce sont à nouveau les américains qui dominent le monde dans les

-"Cette laitue poussera sur Mars, en conséquence regardez si "laitue rouge" est une marque déposée".
-“Cette laitue poussera sur Mars, en conséquence regardez si “laitue rouge” est une marque déposée”.

nouvelles technologies liées aux sources d’énergie de demain : leaders dans les technologies d’extraction du gaz et du pétrole de schiste, leaders dans le développement des énergies renouvelables, leaders dans la recherche sur les biocarburants de troisième génération obtenus à partir de la fermentation de micro-algues. Cette dernière technologie est susceptible de révolutionner les sources d’énergie renouvelables du futur et, en même temps, de régler le problème de l’excès de CO2, puisque les algues sont capables de fabriquer de l’huile combustible à partir de gaz carbonique et de soleil (photosynthèse)! Nous pourrions aussi signaler l’avance décisives des USA en matière de robots, la main d’œuvre bon marché de demain…

Mais, pour que l’innovation puisse éclore, il faut des conditions favorables à son épanouissement. Il faut, en particulier, des centres de recherche ultra concentrés, multidisciplinaires, et dont la renommée est susceptible d’attirer les meilleurs chercheurs du monde entier. Il n’existe nulle part en Europe une région qui puisse concurrencer la Silicon Valley ! En outre, il faut des moyens financiers pour bien rémunérer les chercheurs et leur apporter un support technologique moderne de premier ordre. Il convient aussi de favoriser la concurrence parmi les chercheurs ainsi que la collaboration la plus profonde possible entre l’industrie et la recherche publique. Il faut enfin permettre aux chercheurs et aux créateurs d’entreprise de profiter financièrement de leurs innovations.

- "J'aimerais être transféré en dehors du service Recherche et Développement pour un temps".
– “J’aimerais être transféré en dehors du service Recherche et Développement pour un temps”.

 C’est à peu près une politique contraire que suivent certains pays comme l’Espagne ou la France : les Universités sont éparpillées un peu partout sur le territoire, il n’existe pas de région connue internationalement pour sa recherche, les crédits sont dilués en une infinité de petites unités dont aucune n’atteint le niveau de la renommée. La majorité des chercheurs du public sont des petits mandarins inamovibles et mal payés, renfermés dans leurs laboratoires et frileux à l’idée de collaborer avec l’industrie. En France, les créateurs d’entreprises, s’ils réussissent après avoir pris tous les risques, sont spoliés par une fiscalité qui va leur confisquer 60% de la valeur de leur innovation. Autant dire que, dans ces conditions dissuasives, ceux qui ont la fibre créatrice vont créer ailleurs ! A titre d’exemple, la France était encore le cinquième pays scientifique en 1985, trente ans plus tard elle est au 15ème rang !

Si l’Europe veut continuer d’exister, il va falloir qu’elle s’en donne les moyens. Ce n’est pas en subventionnant de vieux fourneaux d’un autre âge ou des raffineries obsolètes que l’Europe assurera son avenir… Verrons-nous un jour une Silicon-Valley Européenne ?

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