La compétition fiscale bat son plein, entre les pays, pour attirer les entreprises ou les particuliers. Le niveau de la fiscalité est un paramètre très important pour juger de la compétitivité d’un pays.
Le XXIème siècle est celui de la mobilité transfrontalière. Il n’a jamais été aussi facile, pour une entreprise comme pour un particulier, de changer de pays. Les flux migratoires sont aujourd’hui énormes, les plus pauvres cherchent à faire fortune dans les pays développés et les plus riches cherchent à échapper à une pression fiscale trop forte ou intolérable. C’est un des avantages énorme de la mondialisation qui permet, par exemple, à un million de citoyens du monde de s’installer chaque année aux USA !
Au niveau des entreprises, la lutte est féroce. La Suisse, qui fut à une époque très attractive pour les sociétés, est en train de se faire détrôner par les pays anglo-saxons. La Grande-Bretagne est très agressive fiscalement et les autorités fiscales ont créé des brochures marketing qui font saliver. Les employés du fisc participent à des présentations pour les investisseurs à travers le monde entier. Ainsi, le Royaume-Uni propose une charge fiscale limitée à 5% des bénéfices pour les sociétés financières. L’Irlande reste très attractive avec un taux d’imposition global de 12.5%. Certains pays proposent des solutions avec des taux d’imposition de 6 à 8% qu’il faut comparer au 33,3% de la France ! Pas étonnant donc que les entreprises françaises ne soient plus compétitives, n’investissent plus en France mais commencent à goûter au vent du large…
Au niveau des particuliers, certains pays font tout ce qu’ils peuvent pour attirer des familles et d’autres font tout ce qu’ils peuvent pour les faire fuir ! Le quotidien Helvétique « Le Temps » titrait récemment avec cette phrase provocatrice : « La Pression fiscale est si lourde en France que l’exil est un devoir ». L’article explique que c’est un devoir éthique que de fuir un régime où les citoyens sont devenus des « présumés coupables » et où le harcèlement fiscal aboutit à une réelle spoliation, « c’est le gouvernement qui devrait avoir honte de chasser ses élites ». L’article cite cette phrase amère d’un exilé fiscal : « Les serviteurs de l’Etat se sont appropriés l’Etat ». Il est vrai que l’Assemblée Nationale est constituée par une large majorité de fonctionnaires dont 189 d’entre eux sont enseignants !
Il suffirait à la France d’annuler quelques mesures symboliques qui lui coûte très cher, pour rétablir un peu de confiance. Car, comment un entrepreneur peut-il accepter de payer 60% d’impôts sur la vente de son entreprise et qu’ensuite, à sa mort, ses héritiers paient encore 40% ? Mais le premier coupable de l’exil fiscal en France, c’est l’ISF, « qui ne rapporte que 0.85% des recettes fiscales ». Les cabinets fiscaux spécialisés estiment qu’un tiers de ceux qui appartiennent à la plus haute tranche de l’ISF, soit 700 personnes, s’expatrient chaque année, ce qui équivaut à une perte de 16,5 milliards d’euros par an. La Fondation Concorde pense que l’ISF a fait perdre 1 million d’emplois en vingt ans…
Malgré ces éléments connus de tous, le gouvernement français poursuit dans cette voie suicidaire, aveuglé par son idéologie. Il ne se passe pas de semaine sans qu’un nouvel impôt ou une nouvelle taxe soit inventée. Le plus étrange, c’est que personne ne bouge, personne ne proteste avec force. Quel étrange masochisme ? Ce peuple, prêt à descendre dans la rue pour les motifs les plus futiles, se laisse tondre comme un troupeau de moutons sans broncher !
Il est vrai que le monde est grand et qu’il se peut que beaucoup d’entre eux envisagent de déménager. Sans doute savent-ils que certains pays peuvent les accueillir à bras ouverts, en particulier s’ils sont retraités ? Ils savent par exemple que le Portugal leur offre des avantages très attractifs, jugez plutôt : pas d’impôt sur le revenu pour retraites, dividendes, intérêts et plus-values ; pas d’impôt sur la fortune, pas d’impôt sur donations ou successions. Tout cela garantie pendant 10 ans ! Qui dit mieux ? Il y a pire comme exil que de vivre à Lisbonne ou au bord de la mer en Algarve !
Dans un monde ouvert, globalisé, il y a grand danger à vouloir pratiquer une politique de harcèlement, d’humiliation et de spoliation. Seules les dictatures, comme celle de Cuba, sont capables d’appauvrir une nation et de la mettre à terre au nom d’une idéologie folle. De son côté, la France est soumise à la dictature d’une majorité de citoyens, qui ne paient pas d’impôts et qui veulent vivre aux dépens d’une minorité écrasée par la fiscalité !… Il peut donc paraître légitime de fuir une telle dictature, comme il était légitime de fuir celle de Fidel Castro.