Le mot « populisme » est à la mode, surtout dans le monde politique ! Traiter quelqu’un de « populiste » est devenu une injure teintée du plus grand mépris.
Le dictionnaire nous dit que « le populisme est une école littéraire qui cherche, dans les romans, à dépeindre avec réalisme la vie des gens du peuple ». Pour être bref, le populisme se préoccupe du peuple et c’est ça qui coince dans l’esprit de l’intelligentsia française. Se préoccuper du peuple, c’est, selon eux, tout à fait déplacé et inconvenant. En démocratie, le peuple doit donc se taire. Il lui est demandé d’élire de temps en temps des leaders auxquels il confie son destin, les yeux fermés.
Il y a plus dangereux que les populistes, se sont les démagogues, c’est-à-dire ceux qui font des promesses mensongères pour conquérir les voix du peuple. Selon cette définition, tous les partis politiques sont démagogues. L’équipe qui gouverne actuellement la France en est un exemple tout à fait typique. Elle a prétendu qu’elle avait la formule magique pour sortir le pays de la crise économique et le peuple, facilement crédule, s’est laissé abusé par de fausses paroles et des idées simplistes. C’est cela la démagogie : le mensonge institutionnalisé.
Ceci n’empêche pas les différents partis de se traiter mutuellement de populistes. Il est vrai que la surenchère démagogique semble sans limite et il se trouvera toujours un homme politique prêt à promettre davantage que son concurrent. Cette démocratie, essentiellement basée sur le mensonge et le slogan réducteur, est abjecte et méprisable. On peut se demander combien de temps encore le bon peuple est prêt à subir les outrages répétés de la démocratie parlementaire.
Il est vraisemblable que lors des prochaines élections nous verrons se dérouler le même scénario et entendrons les mêmes mensonges ou de plus grands encore ! L’outrance semble sans limite. Il se trouvera encore des citoyens assez stupides pour aller coller des affiches et distribuer des tractes sur lesquels ces mensonges seront écrits noir sur blanc et pompeusement intitulés « programme » ou « engagements ». Il se trouvera assez de nigauds pour aller applaudir les vainqueurs qui, aussitôt élus, iront renier leurs promesses intenables et prendront, du fond de leur bureau, des décisions ineptes sans plus jamais demander l’avis du peuple.
Il serait pourtant si simple de consulter le peuple à chaque décision importante qui le concerne dans sa vie quotidienne. C’est au peuple, et non pas aux élus, qu’il appartient de décider du système des retraites, du niveau des prestations sociales et de leur coût et des règlements multiples qui sont nécessaires à la vie en société. C’est au peuple de décider du niveau de chaque prestation et des taxes qui doivent les accompagner. C’est facile, c’est simple et cela évite les crispations, les grèves, les protestations dans la rue, les révoltes et surtout les révolutions. Si c’est cela le populisme, alors vive le populisme !…
Mais les partis politiques démagogues, qui méprisent le peuple, refusent cette démocratie directe qui leur enlèverait une partie de leurs prérogatives et de leur capacité de nuisance. L’histoire nous montre que le peuple peut subir longtemps les mensonges et le mépris de leurs gouvernants, mais il vient un jour où tout bascule soudainement et se lève un vent de révolte.
La meilleure preuve que « la démocratie parlementaire » n’a rien à voir avec la démocratie, c’est qu’elle est incapable de se réformer d’elle-même. Elle ne le fera que sous la contrainte et après que le peuple se soit révolté. C’est une démocratie morte, une oligarchie dans laquelle le pouvoir du peuple a été confisqué et il ne lui sera rendu que par la force !…
Ce que je crains le plus, c’est la révolution qui ne conduit qu’au chaos. La révolution est une force déchaînée, une force de destruction, incohérente. La révolte est une énergie positive, un élan vers un renouveau, porteur d’espoir. C’est peut-être cela le populisme !