C’est tout à fait exaltant d’imaginer s’éclairer et se chauffer grâce à des sources d’énergie inépuisables comme le rayonnement solaire ou la force du vent. Mais il y a un fossé entre cette idée très poétique et la réalité des contraintes technologiques et économiques.
Au XIXème siècle, il a fallu 60 ans pour que le charbon représente 50% des besoins énergétiques en 1900. Au XXème siècle, il a fallu attendre 70 ans pour que le pétrole représente 50% des besoins énergétiques des nations occidentales. Il y a seulement dix ans, personne n’avait imaginé que le gaz naturel devienne le candidat le plus sérieux en tant qu’énergie du XXIème siècle. Il ne représente encore que 25% de la consommation mondiale d’énergie et, selon les spécialistes, il faudra encore attendre une génération pour atteindre les 50%.

– C’est là que le ventilateur se met en marche.
Et les énergies renouvelables modernes, dans tout cela? Il va falloir être patient et, sauf saut technologique inattendu, cette source d’énergie restera très discrète encore longtemps. Au niveau mondial elle ne représente encore que 3.4% du total et n’a pas réellement décollé, sauf ponctuellement. La raison en est simple : le vent et le soleil sont des sources capricieuses et peuvent faire défaut au pires moments. En effet, nous ne savons pas stocker l’électricité à moindre coût ce qui oblige à avoir d’autres sources d’énergie pour prendre le relai. De ce fait ces énergies alternatives sont encore loin de la rentabilité.
Une autre solution consisterait à construire un énorme réseau voltaïque et éolien, au niveau d’un continent, afin de jouer sur les situations météorologiques locales. Il s’agit d’infrastructures énormes qui nécessiteraient des investissements en conséquence, alors que les installations actuelles dédiées au réseau des énergies traditionnelles (charbon, pétrole et gaz) sont loin d’être amorties. Pour qu’un tel projet puisse être mené à bien, il doit être mené sur plusieurs générations par des politiques gouvernementales déterminées…
Au lieu de cela nous avons des politiciens qui savent manier les mots et les grandes

idées de façon fumeuse, mais sont incapables de prendre des décisions sur le long terme et s’y tenir sans avoir la main qui tremble. Les mouvements d’écologie politique illustrent parfaitement cet amateurisme, éloigné des réalités économiques et des contraintes techniques, comme si elles pouvaient être évacuées par je ne sais quelle imprécation lyrique. Ce sont les mêmes milieux qui plaident pour subventionner des projets irréalistes mais qui cadrent bien avec leur idéologie.
A cela s’ajoute une donnée nouvelle. Qui pouvait prédire, il y a seulement dix ans, que le gaz de schiste allait révolutionner les données énergétiques et que les investissements majeurs se feraient non pas dans les centrales nucléaires, dans les champs éoliens ou dans les super étendues photovoltaïques, mais tout simplement dans les forages horizontaux et la fracturation hydrauliques ? Il ne fait pas de doutes que le gaz naturel va constituer la source d’énergie qui va croitre le plus dans la première moitié du XXIème siècle.

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