Nous avions écrit que la nomination du pape François pouvait réveiller l’Eglise Catholique et lui redonner un nouveau souffle. (relire la chronique 409). C’est ce qui semble se dessiner un peu partout dans le monde où l’on note comme un espoir.
Mais, c’est en Europe où la situation est la plus affligeante car elle est minée par un intégrisme laïc qui combat avec acharnement toute forme de spiritualité et d’expression religieuse. Les mouvements religieux traditionnels sont priés de se taire, si ce n’est de se terrer, et en France les nouveaux courants spirituels sont activement poursuivis par la justice, accusés du qualificatif infâmant de « secte » !
J’appartiens à cette génération élevée dans la suprématie du rationnel, du logique, du concret, de la science, et qui voue un culte particulier à la matière. Nous avons cru que nous n’avions pas besoin de spirituel et nous nous sommes éloignés de la religion de nos ancêtres. Nous avons fui les temples et les églises, nous avons honni les rites et les célébrations communautaires. Nous n’avons pas transmis à nos enfants l’héritage culturel qui avait bercé notre enfance. Nous avons laissé les politicien bâtir l’Europe sans référence à ses origines chrétiennes. Il s’en suit que l’Europe ne parvient pas à grandir car elle est coupée de ses racines. Nous ressentons aujourd’hui comme un vide, comme un manque, car nous avons sans doute rompu un lien essentiel.
La culture n’est pas seulement constituée d’une somme de connaissances académiques. Elle est le rassemblement d’individus qui partagent la même langue, les mêmes valeurs, les mêmes croyances et qui participent aux mêmes rites. C’est peut-être cela qui nous manque le plus, le rite, les chants, les danses et surtout le partage. La culture est d’abord une communion, une union commune, un échange, un rassemblement. La communauté est au cœur de la culture.
Qu’avons nous aujourd’hui à partager ? Quelles valeurs voulons-nous transmettre ?
Quel met délicieux voulons-nous apporter à la table des convives ? Qu’est-ce qui nous mobilise et nous enthousiasme assez pour l’offrir aux autres ? Dans un monde laïc, plus rien n’est sacré. Nous célébrons la république, la science, le sport ou la laïcité. Nous les honorons, les commémorons et nous élevons des temples à leur gloire. Mais ces entités sont coupées de toute transcendance, ce ne sont que des lois et des règlements provisoires, des performances vides de sens, des directives locales. On a remplacé un arbre en fleur par un pieu fiché en terre et pendant ce temps là les églises deviennent des musées !… « Un peuple sans foi ne saurait se tenir debout » assurait Confucius.
Qui va danser, chanter et s’exalter pour le culte de la laïcité, de la raison ou de la république ? Ce sont des coquilles vides, de fausses fleurs synthétiques, coupées de la vie, qui ne peuvent enthousiasmer quiconque, car elles sont sans élévation. L’homme est debout, les pieds bien arrimés au sol et la tête tournée vers le ciel, il est comme le messager entre le ciel et la terre. Il a un besoin millénaire de regarder les étoiles et de rêver à une énergie plus grande que lui, qui le dépasse et où il puise sa force pour avancer vers son destin. La transcendance est la source qui l’anime, c’est-à-dire, littéralement, qui lui donne une âme.
Le spirituel et le sacré constituent cette part de nous même qui nous distingue du monde animal. C’est le spirituel qui nous caractérise et nous rend humain, c’est en quelque sorte le sel de la vie, ce qui lui donne sa saveur. La laïcité est fade et ennuyeuse, elle nous coupe de notre « reliance » avec le sacré, elle fait peut-être de nous de bons petits soldats, des robots obéissants, des citoyens dociles, mais elle éteint notre flamme.

On peut certes méditer sur notre héritage chrétien, et s’en nourrir. Ce sont nos racines.
Il est également temps aujourd’hui de développer notre spiritualité, c’est-à-dire d’en faire l’expérience quotidienne et sensuelle : c’est de là que nous pourrons développer notre reliance par le haut et nous nourrir complètement.
L’humain complet se nourrit par ses racines à sa terre, mais aussi au “ciel”. C’est sans doute pourquoi les religions traditionnelles, chez nous, ont perdu beaucoup de pouvoir d’attraction : à se couper de l’expérience personnelle et individuelle au “ciel”, on peut s’embourber et se prendre les pieds dans nos racines…
Et sur ce point, je suis d’accord : l’extrémisme laïc à la française ne permet pas à des mouvements ou des groupes proposant un travail sur cette connexion par le haut, de se développer tranquillement. L’accusation de “secte”, tout comme dans un autre registre celui “d’antisémite” ou de “fasciste”, sont les armes perverses utilisées par les ayatollahs de notre “bonne” république laïque pour tuer toute réflexion (et par là, toute possible critique ou remise en question). La laïcité républicaine française, aujourd’hui, ne cherche en rien à faire de nous des êtres de raison sachant développer un esprit critique cartésien (le doute systématique cher à Descartes), mais souhaite nous laisser à l’état de “citoyens” dévoués et serviles, vides de toute substance contestataire…
Cher monsieur Yeves Pnoroy
Sans doute la religion est une composante essentielle de notre patrimoine culturelle, et donc de notre identité et notre « way of life ». Au départ la religion consiste à des créatures suprêmes avec des pouvoirs suprêmes qui interviennent positivement et négativement dans le courant de notre vie. Puis petit à petit les nomades ont commencé à unifier leurs croyances en un seul être suprême avec des pouvoirs universelles « Le Dieu Unique »
Le problème a commencé à s’imposer quand chaque partisan d’une version de ce « Dieu Unique » s’est dit qu’il détient « la vérité absolue » et que tous les autres ont tord…. Bref rappelons nous de ce qui s’est passé depuis l’air Persienne avec le premier royaume de Urshalim…
Le phénomène dont vous parler (la laïcité) avait commencé en Amérique puis il a fait une transition (en version négative) en Russie puis ver l’Europe et le reste du monde. Et en bilan ; l’espèce humaine, dans ces régions, a cessé de s’entre-tuer parce qu’elle détient la vérité absolue. Les fruits économiques et culturelles de ce « paix de fait » sont hors de commun…
Contrairement dans des autres régions où les croyances religieux ont était promis par le pétrodollar et les phobies ethniques (moyenne orient ; extrême orient) les guerres se sont éclatés partout : 8 guerres pour Israël ; les Guerres Pakisatano-Indiennes ; Talibans ; Guerre Iranio-Iraqueinne… guerre civile en Syrie ; Liban ; Libye etc. vous pouvez imaginer les soldes économiques et humaines…
La je ne suis pas entrain d’accuser les religions de provoquer tous ces tragédies mais le fait de chacun prétend détenir « la vérité absolue » est le responsable de tout ça. Reste que le problème ce que chacun trouve dans son patrimoine « sacré » une matière extrasuffisante pour approuver ses prétentions. Le Saint Christ avait accusé les Juifs d’avoir tord ; Mohamed (S) avait accusé les Juifs et les Chrétiens d’avoir tord ; les Juifs avec leur centaines des messies disaient qu’ils sont « l’élite de Dieu ». Comment résoudre ça ? Comment faire pour satisfaire nos besoins spirituels sans se donner raison pour violer les droits des autres ?
Et quand ont dit tuer un autre pour un besoin spirituel on ne parle pas seulement des musulmans. Richard Cœur de lion avait tué (avec des sabres) plus que 4000 femmes et enfants arabes en une seule journée pour avoir le pardon et la grâce du Saint Christ. Des populations entières ont était exterminés de l’existence des cultures et des savoirs inestimables ont était rayés de l’existence parce que les « Contestador » espagnols veulent diffuser le christianisme en Amérique latin… les Juifs … presque 12 millions de réfugiés palestiniens parce qu’ils veulent un Etat Hébreux….
Et donc la où la croyance spirituelle règne ; la violence règne…
Rien ne peut déprouver cette régression entre la religion et la violence ; toute fois je ne crois pas que cette régression soit une règle… vue que nous pouvons voir les choses autrement…
Si par exemple nous comprenons que la foi n’est pas forcément la religion ; si nous comprenons que le sel de la vie n’est pas le spirituel mais l’imagination. Stephen R.Covy l’un de penseur le plus crédible (à mon avis) distingue l’être humain par « conscient de sa conscience ». En faite je peux choisir de croire à ce que je veux ; à ce qui peut mieux servir mes intérêts ; à ce qui me rend plus alaise et plus satisfait de ma vie. Je n’ai pas besoin de m’adresser à un homme barbu ou habillant le noir ou autre pour me dire ce que je dois croire ou faire pour obtenir la grâce. La science dit que l’espèce humaine est le fruit de 14 milliards d’année d’évolution dans l’univers ; 5 milliard d’année d’évolution de la terre ; 600 millions d’années depuis l’apparition de mitochondrie ; 2.5 millions d’années d’évolution de l’espèce hominidé ; 10 000 ans de néolithique … je ne vois pas du hasard. C’est certainement une volonté suprême qui a fait ça … et elle n’a pas fait ça pour qu’on s’entretue pour une version d’une autre de cette volonté suprême…
J’ai encore autant de chose à dire dans ce sens. Je n’ai encore pas parlé des Lobby maléfique qui ont investi dans tous les croyances religieuse pour concevoir un monde suivant leurs aiguises….
Badreddine Abbes
Merci pour vos remarques fort justes et très bien documentées.
Il est vrai que les religions monothéistes ont un lourd passé d’intolérance, de massacres, de tortures et de guerres atroces. La religion est souvent un alibi dans une lutte pour le pouvoir. Derrière les religions, il y a souvent en effet un désir de pouvoir de la part de la hiérarchie ecclésiastique. Nous avons vu cela jadis en Europe entre les Catholiques et les Protestants. Nous le voyons aujourd’hui au Moyen Orient entre les Chiites liés à l’Iran et les Sunnites liés à l’Arabie Saoudite!
Je crois néanmoins possible une spiritualité vraie et des religions apaisées qui ne cherchent pas le pouvoir mais le bien-être des citoyens.
Je reste persuadé que les sociétés ont besoin des religions pour survivre…
Spiritualité vraie, voilà qui fait toute la différence. Je suis on ne peut plus d’accord avec votre opinion selon laquelle les sociétés ont besoin des religions, ou tout du moins de spiritualité, pour survivre. Personnellement, la laïcité ne me fait pas rêver et ne me donne d’envie d’élévation…