La vraie révolution, à l’aube du XXIème siècle, fut celle du numérique qui a permis l’explosion de la communication en réseau. Désormais nous ne pensons plus pareil et nous n’avons plus la même vision du monde.
C’est un saut quantique, une nouvelle ère, un changement de paradigme auxquels nous assistons en direct et auxquels nous participons activement. La révolution internet a ouvert de nouveaux horizons et nous découvrons, émerveillés, des applications insoupçonnées. Il s’agit d’un mouvement sociétal de grande ampleur et « l’homo numericus » avance si vite que les gouvernants, les institutions et les intellectuels sont loin derrière et ne comprennent plus rien !…
Cette culture nouvelle est celle d’une génération que l’on nomme les « digital natives» ou la génération Y (voir chronique 29 ). « Un signe majeur de la déconnexion des élites est l’usage de l ‘expression -nouvelles technologies-. Ils parlent de –plan numérique- comme si on planifiait la récolte de blé en URSS, cherchant à contrôler des choses qui ne sont pas contrôlables » fait remarquer Adrienne Alix, directrice des programmes de Wikimedia. Ainsi la NSA n’a même pas imaginé qu’un de ses collaborateurs ait un jour envie de partager sur la toile les rapports confidentiels qui circulaient à l’intérieur de l’institution. C’est pourtant ce que fit le digital native Edward Snowden !

Les internautes tissent des liens horizontaux qui court-circuitent les intermédiaires et rendent caduques les organisations pyramidales et les circuits habituels de la communication de bas en haut. La société s’auto-organise et cherche des solutions collaboratives entre ses membres. C’est l’ère des réseaux et du réseautage ! C’est l’essor mondial du financement participatif ou « crowdfunding », des banques de particulier à particulier, des prêts entre particuliers à des tarifs très inférieurs aux taux de découverts bancaires, etc. Le choc générationnel est violent et les nouveaux comportements, comme l’échange d’information et le partage, ne parviennent pas à être intégrés par les neurones des dirigeants, quels qu’ils soient ! C’est tout le système éducatif qui est à revoir…
Le problème est plus grave encore en France, pays traditionnellement jacobin, où
