547 – PARIS SOUS L’ASSAUT DES TOURISTES

 

En ce début d’année, nous avons séjourné quelques jours à Paris afin d’y jouer les touristes. Il se trouve que des dizaines de milliers d’autres avaient eu la même bonne idée au même moment, ce qui causa quelques désagréments.

Paris est principalement une ville musée, on n’y vient plus pour faire du business mais pour son patrimoine et sa culture. Désormais, la grande activité industrielle de la France, consiste à construire des musées. Le tourisme est devenu la grande affaire et des milliers de parisiens se sont convertis en loueurs de meublés et arrondissent ainsi leurs fins de mois « au black » comme ils disent. La clientèle est variée, venue aussi bien de l’Arkansas que de l’Ouzbékistan, mais il saute aux yeux que c’est l’Asie qui remporte la palme. Les chinois sont de plus en plus nombreux d’année en année et ce n’est encore rien à côté de la marée humaine attendue dans les prochaines années, lorsque des milliards d’asiatiques vont se convertir au tourisme de masse. Le tourisme d’origine asiatique sera en effet la grande affaire des années qui viennent et le groupe financier Chinois qui est en train de racheter le Club-Med ne s’y est pas trompé.

Le summum de l'art?
Le summum de l’art?

 Nous avions fait au préalable une sélection de quelques expositions « qu’il fallait avoir vues », sous peine de passer pour un primate. Hélas, le centre Pompidou était inapprochable et nous avons renoncé à voir Jeff Cons. A la porte du moindre musée, une queue interminable attendait dans le vent et le froid avec la patience du prédateur qui guette sa proie. Nous avons naturellement renoncé au musée du Louvre ainsi que de contempler la fameuse vague d’Hokusai au Grand Palais. Modestement, nous avons tenté l’exposition Baccarat, au Petit Palais, où l’attente officielle était de trois heures ce que nous avons considéré comme étant au-delà de notre seuil de tolérance. Il fut de même tout à fait inutile d’essayer de réserver un théâtre, même la pièce la plus ringarde jouait à guichet fermé. Au visiteur imprévoyant comme nous le furent, il ne restait plus que visiter Paris à pied…

Nous nous sommes donc mêlés à la foule sur les Champs-Elysées, sur le pont du Trocadéro, à la Madeleine, dans le jardin des tuileries, partout il fallait jouer des coudes pour se frayer un passage. Nous n’avons pas échappé au marché de Noël qui avait établi son siège sur les Champs et il nous a fallu suivre une horde désoeuvrée qui trainait des pieds au milieu des effluves de vin chaud à la cannelle et de tartiflette au reblochon et au saumon ! Au milieu de ce capharnaüm siégeait même une belle crèche de Noël qui avait dû échapper à la vigilance des chiens de garde de la laïcité de la Mairie de Paris.

Nous sommes restés bloqués pour sortir du métro Concorde et obligés de reculer sous l’assaut des touristes qui entraient par vagues énormes et monstrueuses. Devant nos yeux, c’est l’Europe qui est en train de se faire : c’est l’effet  « Easyjet » et « vrbo » Désormais, n’importe quelle capitale européenne est à la portée de toutes les bourses et la jeunesse en profite pour aller visiter ses voisins. Mais, Paris de ce début d’année est proche du point de rupture et je n’ose imaginer ce que cela deviendra avec le développement attendu du tourisme asiatique.

Nous avons marché des heures de Passy à La Madeleine, de Saint Lazare au centre Pompidou, poussés dans le dos par la marée humaine qui montait et heurtés de face par le contre courant descendant. Dans certaines rues, les restaurants bons marchés sont à touche-touche et on y mange à toute heure du jour et de la nuit une nourriture de type internationale, c’est-à-dire au mieux, sans goût et sans saveur. Les espaces y sont si exigus que votre voisin peut hardiment postillonner ses virus grippaux dans votre soupe.

Le privilège d'habiter Paris!
Le privilège d’habiter Paris!

 Le centre de Paris est gagné par la frénésie du luxe, les lumières des magasins brillent de tous leurs feux et les jeunes étrangers longent avec des yeux émerveillés et envieux la rue du Faubourg Saint Honoré, aux trottoirs encombrés. La ville lumière ne se refuse rien et les parisiens se sont déplacés en masse sur les champs Elysées pour assister à un son et lumière grandiose. Quand on circule dans le centre de Paris, on est pris par le vertige du luxe au point que l’on finit par se croire riche et par dépenser plus que de raison. Des groupes compacts, habillés comme des gueux, font la queue en rangs serrés aux portes des magasins chics et on se demande ce qu’ils viennent y acheter. Et, de-ci, de-là, sous une porte cochère, git sur le sol un sans-abri qui persiste à croire que les trottoirs de Paris sont les plus hospitaliers du monde.

Le degré de célébrité des marques du luxe est devenu aujourd’hui la mesure de toutes choses. Ainsi en est-il du célèbre fabricant de macarons Ladurée dont la nouvelle boutique sur les Champs Elysée peut se vanter d’avoir la plus longue file d’attente de tout Paris, malgré le froid et la pluie. Ceci est bien la preuve que la bêtise humaine est sans limite et que son exploitation est également infinie. Nous avons même vu sur les Champs Elysées, devant la boutique Abercrombie, qui fait des vêtements d’une banalité ennuyeuse, une longue file d’attente, gérée par des vigiles assidus qui fouillaient les clients à la sortie. Ces gardes chiourmes auraient demandé de se faire lécher les bottes par la clientèle, je crois que pas un seul n’aurait refusé. Le comble de l’hystérie collective revient sans doute aux fans du club de football local qui avaient pris d’assaut la boutique multicolore, sur la même grande et célèbre avenue. Ils venaient pour y acheter des maillots bariolés de l’équipe fétiche, avec lesquels ils devaient ressembler à des guignols.

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Quoiqu’il en soit, cela fait du bien de se mêler à la foule… on se sent moins seul. Vive le tourisme de masse ! Aux jeunes français qui se cherchent un avenir, je dis, « visez le tourisme » tout est à faire. Par définition, le touriste est crédule, moutonnier et prêt à suivre, sans broncher, la mode ou le mot d’ordre le plus stupide… J’ai toujours professé que la meilleure voie pour s’enrichir est de spéculer sur la bêtise humaine…, pardonnez-moi cette impertinence, mais elle est sans limite.

 

 

 

 

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Un commentaire

  1. Les PSY pour adultes ne diagnostiqent que les autistes lourd. Ils ne veulent pas mettre un nom pour les autres. Du coup on n’est pas reconnu autiste donc on peut juste expliquer les effets. Plus le temps passe, plus les gens sont stressés. Ils n’ont plus le temps de comprendre un autiste.. Sachant qu’il faut s’adapter à l’autiste et pas l’inverse. Un autiste est une gène pour les autres. Pour certains ce n’est pas un handicap, pour d’autres un autiste est quelqu’un d’extraordinaire (maths…). Pour trouver sa place c’est pratiquement plus difficile pour un autiste léger qu’un autiste lourd. Pour le lourd, il y a des structueres adaptées. On connait, ca rentre dans des cases. Pour les légers, il y a un problème c’est que ca ne se voit pas forcement au premier contact. En France un handicapé sur un fauteuil c’est bon. Un autiste sur un fauteuil roulant, on ne sait plus. J’aimerai que la France s’adapte beaucoup plus que ca.

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