L’Espagne est au milieu du gué. Elle a franchi une partie du torrent, mais elle peut encore trébucher à tout moment et être emportée par les flots si elle relâche ses efforts.

En 2015 l’Espagne sera soumise à une salve de consultations électorales qui peuvent faire basculer son destin sous les coups de boutoirs de Pablo Iglesias et de son parti « Podemos » que rien ne semble devoir arrêter. Dès le 22 Mars prochain auront lieu les élections autonomes d’Andalousie qui donneront le coup d’envoi qui risque, comme l’écrit l’hebdomadaire « Tiempo », de déboucher sur « un cycle qui pourrait changer l’histoire espagnole récente, commencée avec l’ouverture d’une période démocratique après la mort du général Franco, qui fut cristallisée par la constitution de 1978 et suivie par la meilleure période de paix et de prospérité que l’Espagne ait connu depuis deux siècles ». Le ton est donné, nous sommes dans le répertoire tragique. Suivront, au mois de Mai, les élections municipales et autonomes puis, en Septembre, les élections catalanes qui se prétendent déjà comme un plébiscite pour l’indépendance de la Catalogne. Puis l’année se terminera par les élections générales, considérées déjà comme les plus importantes depuis l’instauration de la démocratie ! C’est dans ce contexte à haut risque que, suivant le dernier sondage du début Février, Podemos serait dorénavant le premier parti espagnol en intentions de vote.
Pablo Iglesias et son équipe, issue de mouvement des « Indignados »,
sont pour l’essentiel de jeunes universitaires, professeurs d’économie politique. Ils sont intelligents et parfois même brillants, mais surtout ils savent brasser des idées et sont devenus maîtres en utopies. Ils n’ont en effet aucune expérience des réalités économiques et ne connaissent que les livres académiques. Ce sont des fonctionnaires dorlotés qui n’ont jamais été confrontés aux lois du marché et à la dure compétition internationale. Ils savent surtout grenouiller dans les milieux académiques qui actuellement leur offrent bien des faveurs, en espérant demain être récompensés si Podemos parvient au pouvoir. C’est ainsi que Pablo Iglésias, à 36 ans, vient d’être nommé Docteur Honoris Causa de l’Université de Madrid où il est dorénavant dispensé de cours !
