558 – CHANGEMENT D’EPOQUE

 

Le monde change et ce n’est pas nouveau. Mais il est des périodes charnières, lorsque les évènements se précipitent et que l’Histoire, soudain, effectue une mue qui va transformer l’environnement. On assiste alors à un changement de « paradigme » pour employer un mot à la mode. Il en est de même dans la vie de chacun de nous, le temps n’est pas linéaire et il est des périodes qui comptent plus que d’autres dont nous sortons transformés.

Jusqu'à quand le crédit (c'est-à-dire la dette) peut-il croitre 3 à 4 fois plus vite que la croissance économique? : réponse sous peu!...
Jusqu’à quand le crédit (c’est-à-dire la dette) peut-il croitre 3 à 4 fois plus vite que la croissance économique? : réponse sous peu!…

 Sur le plan économique, nous vivons une période étrange au cours de laquelle les principaux Etats s’endettent chaque année davantage, sans que personne ne semble prendre garde aux conséquences. Aujourd’hui, l’argent est gratuit, il suffit de le demander poliment aux Banques Centrales qui impriment tout l’argent dont nous avons besoin pour continuer de vivre au-dessus de nos moyens. Ceci est vrai en Europe, aux USA, au Japon et même en Chine. Quel gouvernement démocratique peut refuser de l’argent à taux zéro pour satisfaire les besoins de ses électeurs, pour renflouer les déficits des caisses de retraites, des systèmes de santé ou même pour payer ses fonctionnaires comme en Grèce et en France ?

Ainsi, la Banque Centrale Européenne a commencé à injecter 1000

Pendant que la croissance diminue drastiquement (rouge), la valeur des actions (vert) devient vertigineuse grâce à la création monétaire. Résultat: les riches deviennent plus riches!...
Pendant que la croissance diminue drastiquement (rouge), la valeur des actions (vert) devient vertigineuse grâce à la création monétaire. Résultat: les riches deviennent plus riches!…

milliards d’Euros supplémentaires dans le circuit ! De l’argent gratuit pour les gouvernements et les banques, mais de l’argent sorti du néant et ne correspondant à aucune création de richesse. Pourquoi se priver ? Imaginez un « open bar » permanent, de la drogue gratuite à tous les coins de rue ! La seule banque du Japon ajoute 250.000 milliards de dollars de dettes supplémentaires à son bilan. Personne ne bat les japonais qui ont l’habitude de jouer les Kamikazes. Dans ces conditions folles on se demande pourquoi chaque citoyen ne reçoit pas directement sur son compte en Banque, mensuellement, les quelques milliers d’Euros dont il a besoin pour vivre ! Et la Grèce ? Pourquoi être si exigeant avec elle et lui refuser les quelques centaines de milliards dont elle a besoin pour permettre à sa population de continuer à dormir tranquille ? C’est facile, il suffit de quelques clics sur l’ordinateur de la BCE, la fée de Francfort…

Quant on n’a pas d’argent, on le crée, c’est si simple que l’on se demande pourquoi cela n’a pas été fait plus tôt. Oh si, cela s’est déjà fait, mais nous voulons l’oublier car ce fut de tristes périodes… Avez-vous entendu parler du génial John Law dont le papier monnaie, imprimé à l’excès, ruina la France de Louis XV ? Je suis sûr que vous avez appris ce qu’il advint des célèbres Assignats, émanations de l’imagination des révolutionnaires ? Si vous avez oublié ce qu’il est advenu du Deutsch Mark durant la république de Weimar, soyez sûr que les Allemands ne l’ont pas oublié, et surtout pas Wolfgang Schauble, l’actuel ministre des finances, le seul qui a encore les pieds sur terre dans cette folle Europe. Le cas du Zimbabwe est peut-être un peu exotique, il est cependant exemplaire dans le genre suicide monétaire. Et l’Argentine ? Pas mal non plus…

Vous avez maintenant une petite idée de ce qui se prépare dans un monde fou qui croit qu’il suffit d’imprimer de l’argent et de s’endetter pour devenir riche. Voilà un exemple d’un changement de paradigme. C’est pour quand ? C’est plus difficile à dire car il est des folies qui peuvent durer plus longtemps que d’autres. Il faudra attendre la paille de trop qui fera plier le dos du chameau… Il ne faudra pas compter sur la sagesse des gouvernants pour freiner à temps, leurs déficits ne font que satisfaire les illusions des peuples, sans rien demander en échange. Qui peut arrêter cela, sauf la catastrophe finale ?

Sur le plan politique, nous sommes aussi à la veille de profonds changements. La démocratie parlementaire, qui se complait dans les magouilles politiciennes et la démagogie depuis trop longtemps, est aujourd’hui à bout de souffle. « Les politicards au rencart !» hurle le peuple dont les votes récents, ici ou là, démontrent qu’il ne sait plus pour qui voter tant il est déçu par trop de mensonges. Les citoyens commencent à prendre conscience que ce sont les politiciens qui les ont amenés à la faillite. Ils cherchent des alternatives comme on le voit en Grèce, en Espagne, en France et ailleurs. Ils ne votent plus pour un parti ou pour des idées, ils votent contre, contre tous ceux qui, depuis des décennies, leurs mentent et leurs font des promesses impossibles. D’une certaine façon, ils s’en veulent d’avoir été si crédules jusqu’à la stupidité…

11081107_926688267375506_9112942612262726673_n Dorénavant certains citoyens veulent reprendre la parole et le pouvoir, ils veulent prendre leur destin en main, surtout les jeunes. Ce mouvement est salutaire même s’il peut conduire à d’autres excès et à d’autres illusions. Pour l’heure, la jeunesse veut répudier les politiciens traditionnels, ils veulent changer d’époque. Ils réclament plus de participation et mettent en avant ce qu’ils nomment « la démocratie participative », comme Podemos en Espagne, ou bien ils promettent une démocratie plus directe comme le propose le Front National en France. Les jeunes remettent en cause la hiérarchie verticale, pyramidale, et réclament un système horizontal, plus fluide et plus égalitaire, comme sur les réseaux sociaux. Les citoyens sont désormais connectés et veulent que leurs opinions soient écoutées et entendues. Ils ne veulent plus d’intermédiaires qui leur confisquent le pouvoir et trahissent leurs promesses. Ils ne veulent plus de la démocratie de papa dans laquelle les décisions sont prises par une oligarchie d’élus grâce à des mensonges démagogiques. Autrement dit, ils veulent une vraie démocratie et non pas un slogan creux.

Pour l’instant nous assistons à la fin du bipartisme et c’est déjà un progrès puisque depuis des décennies ce sont les mêmes qui se passent le relai pour gouverner à tour de rôle, au mieux de leurs petits intérêts. Les peuples remettent en cause cette chasse gardée des politiciens professionnels. Le tripartisme sera peut-être plus stimulant, plus compétitif et obligera les politiciens à être plus sincères. Après avoir ruiné les peuples avec leur démagogie, les partis politiques vont être au pied du mur et le peuple va demander des comptes… C’est cela le changement d’époque : la marmite va sauter, lorsque les gouvernements feront faillite et de nouvelles forces politiques vont surgir… pour le meilleur ou pour le pire ? C’est pour quand?: c’est pour bientôt… Regardez du côté de l’Espagne!

 

Ne manquez pas les prochains articles

Laisser un commentaire