571 – ET SI LA GRECE ETAIT LE SYMPTÔME?

 

Nous sommes le lundi 29 Juin 2015, demain la Grèce va faire défaut sur sa dette comme nous l’avions prévu depuis plusieurs années. Les marchés vont tanguer, l’euro va provisoirement s’affaiblir, mais finalement l’Europe s’en portera mieux car elle se sera allégée d’un poids mort ! Les Grecs vont souffrir mais pourront, avec une nouvelle monnaie, continuer à vivre au-dessus de leurs moyens pendant quelques temps encore. Ensuite, les dévaluations successives de leur monnaie entraineront une inflation qui ne sera pas maitrisée. La Grèce a vécu pendant des siècles avec sa propre monnaie et elle peut y retourner. Son gouvernement a néanmoins choisi le chemin de la pauvreté sans désir d’y remédier : il portera ce poids devant l’Histoire… (Vous pourrez relire la chronique 237 intitulée “Comment sauver la Grèce?”)

d529ef03b5230c9f11020cda397008a5-246x171 La tragédie Grecque mérite que l’on réfléchisse sur ses causes et sur sa signification pour l’Europe toute entière car elle peut être le prélude à d’autres tragédies dans les pays qui refusent aussi les contraintes économiques et les réformes indispensables, à commencer par l’Italie et la France :

  • Nous avons assisté à une tragédie interminable et lassante car l’Europe ne parlait pas d’une seule et même voix. L’Italie et la France, dont les gouvernements n’ont pas de colonne vertébrale, prônaient le laxisme, tandis que les pays du Nord, rigoureux avec eux-mêmes et clairvoyants sur l’avenir, entendaient faire entendre raison aux écervelés. Le Nord a gagné car les deux derniers de la classe ne savent qu’énoncer de belles paroles et n’ont pas les moyens pour assumer leurs utopies.

  • Lundi matin les banques Grecques seront fermées, à cours de liquidités, et nul ne peut savoir quand les citoyens pourront accéder à leurs comptes qui seront ponctionnés par l’Etat. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi le gouvernement français tient tant à supprimer le cash. Lorsqu’il sera à cours d’argent il bloquera votre compte et pourra y puiser à sa guise : vous serez piégés !

– Le gouvernement Grec, élu avec des promesses mensongères, illustre

Alexis Tsipras: Des mots, toujours des mots!
Alexis Tsipras:
Des mots, toujours des mots!

parfaitement les ravages d’une démocratie parlementaire qui est devenue une démagogie populiste, tout comme en France et en Italie où les gouvernements ne songent qu’à leur propre survie et manquent du plus élémentaire courage politique. Ils sont donc appelés à suivre le même chemin et, comme la Grèce, sombreront sous le poids d’une bureaucratie pléthorique et d’une machinerie étatique aussi lourde qu’inefficace.

  • Depuis son origine, l’Europe s’est construite sur un déni de vraie démocratie. Les citoyens n’ont jamais été consultés sur l’intégration de chacun des pays qui sont venus, au fil des années, rejoindre les 6 pays fondateurs. Il en fut de même pour la constitution de la zone euro et de l’acceptation de la Grèce en particulier.

  • Ce déni de démocratie est à nouveau à l’œuvre depuis que le gouvernement Grec a proposé un référendum fixé au 5 Juillet, ce qui a soulevé l’ire des autres gouvernements comme s’il s’agissait d’un outrage ! On peut reprocher à Alexis Tsipras d’avoir trop tardé à le faire, mais il paraît essentiel que le peuple Grec puisse se déterminer sur un choix aussi fondamental pour son avenir. Les divers gouvernements européens nous montrent à l’évidence leur mépris pour la démocratie ! Les citoyens européens peuvent donc s’attendre au pire.

  • Il se peut que le drame Grec soit le prélude à la création d’une monnaie pour les pays du Nord et d’une autre pour les pays du Sud, comme nous l’avons prévu à plusieurs reprises, car ces derniers refusent de s’adapter à la réalité économique et à la concurrence internationale, ils vont donc s’appauvrir.

  • La Grèce, de par sa situation géographique, fut soumise au cours de son histoire à toutes les invasions, en particulier par l’empire Ottoman. Aujourd’hui, elle est à nouveau le théâtre d’une invasion massive de requérants d’asile en provenance du Moyen-Orient. Cela illustre l’absence de politique européenne cohérente en matière d’immigration. Les citoyens, dans leur grande majorité, sont conscients que ce phénomène, qui atteint des proportions considérables, constitue pour l’Europe un danger mortel. Mais les gouvernements sont aveugles ou bien professent des idéologies mortifères.

  • Nous avons maintes fois répété, ici même, combien l’Europe a besoin d’un gouvernement fort et d’une intégration totale, sous la forme du fédéralisme qui réussit si bien dans de petits pays comme la Suisse ou de plus grands comme les USA. La réussite de la construction européenne passe par cette absolue nécessité, sinon nous assisterons à un délitement progressif et accéléré dont la Grèce ne constitue que le prélude.

La tragédie Grecque
La tragédie Grecque

 La tragédie Grecque à laquelle nous assistons, impuissants, depuis plusieurs années, n’est sans doute qu’un symptôme précurseur d’une maladie grave. Un signe annonciateur de désordres plus grands. Le naufrage de la Grèce devrait être, pour les citoyens et leurs gouvernements, l’occasion ultime d’une réflexion approfondie et d’un plan d’action concret et rapide pour plus d’intégration, plus de démocratie, plus de rigueur et plus de courage. Il ne reste plus beaucoup de temps pour agir. Le temps des palabres est terminé pour chacun des pays membres.

Malheureusement, je ne suis pas très optimiste sur la capacité des démocraties parlementaires à se réformer, au point où elles sont rendues de décrépitude et de démagogie. L’espoir est cependant indispensable et les peuples sont parfois surprenants… il serait temps qu’ils s’expriment !

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