Nous ne sommes encore qu’au premier acte de la tragédie grecque. Après un apport de 300 milliards d’euros et six plans d’austérité en quatre ans la Grèce continue de s’enfoncer malgré les 85 milliards qui viennent de lui être promis, sans que personne ne sache d’où va venir l’argent, sans doute de votre poche! Il serait temps de comprendre ce qui se passe en posant trois questions fondamentales :
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Comment le pays en est-il arrivé là où il est ?
Rien n’arrive jamais par hasard. La Grèce est ruinée parce que des générations de politiciens, de droite comme de gauche, pratiquent le clientélisme, c’est-à-dire qu’ils distribuent plus d’argent qu’ils en ont afin d’être élus. Ils misent sur la crédulité du bon peuple et doivent emprunter l’argent qu’ils distribuent sous forme de multiples prestations et assistanats.
Après plusieurs années de budgets déficitaires et de comptes maquillés pour intégrer la zone euros, la Grèce ne pouvait plus maintenir son train de vie sans un besoin d’aides extérieures répétées. Par faiblesse coupable, les politiciens européens qui pratiquent la même politique que les Grecs ont voulu continuer à subventionner la Grèce à fonds perdus.
Mais le paiement des intérêts de la dette a accentué les difficultés financières et il a fallu faire des économies et parler d’austérité. Cependant, les peuples habitués aux subventions ne veulent pas entendre parler d’austérité car ils croient que tout peut continuer comme avant ! C’est ainsi qu’Alexis Tsipras a été élu facilement avec cette promesse trompeuse que la décision de faire des économies était une exigence outrancière des affreux financiers et capitalistes étrangers. Mais on ne peut pas tricher indéfiniment sans être rattrapé par la réalité.
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Quelles étaient les solutions possibles ?
La première solution consistait à continuer à subventionner la Grèce à
la condition d’un vrai plan d’économie et de réformes indispensables dans ce pays où subsistent tant d’archaïsmes. Bien entendu le plan d’austérité doit être d’autant plus sévère que le déficit est important. La douleur est apparue insupportable au peuple Grec qui l’a refusée par référendum. Bien entendu ce refus aurait dû être suivi d’une sortie de la Grèce de la zone euro.
Hélas, les politiciens européens ont réussi à faire avaler aux pauvres Grecs une pilule encore plus amère en les gardant dans la zone euro. Contrairement à ce qu’ils font croire, il ne s’agit pas d’un geste de solidarité ! Plus simplement, ils craignaient un défaut de paiement d’Athènes signifiant une charge supplémentaire à inscrire dans les comptes des états européens. C’était plus de 50 milliards de perte pour la France ! Tandis que sans défaut de paiement la même somme reste inscrite dans le poste « dettes à recevoir », c’est-à-dire sous forme de créance. Cet artifice est tout à fait hypocrite car chacun sait que la Grèce ne remboursera jamais ! Comme à l’habitude les politiciens repoussent le problème à plus tard, ils l’aggravent et pour cela choisissent d ‘augmenter encore la dette de la Grèce de 83 milliards d’euros !… Le contraire du bon sens.
La deuxième solution consistait à laisser la Grèce quitter la zone euro en ne remboursant pas ses dettes et en allégeant ainsi sa charge de plus de 300 milliards. Le pays aurait pris une nouvelle monnaie fortement dévaluée et progressivement pouvait sortir la tête hors de l’eau. Les touristes auraient afflués en masse, attirés par des prix bas, l’économie pouvait redevenir compétitive, et les budgets auraient été équilibrés puisque la Grèce n’aurait pas eu la possibilité d’emprunter sur les marchés. C’était la voie de la sagesse et du bon sens, la seule chance pour le pays de s’en sortir économiquement et un lourd fardeau de moins pour le reste de l’Europe qui aurait pu repartir de l’avant.
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Quel avenir et quelles leçons à retenir?