Nous auscultons la France depuis l’étranger, nous lisons les nouvelles, nous parlons à des français, nous écoutons les responsables politiques et notre pronostic demeure désespérément pessimiste.
Tout d’abord nous constatons l’incompétence du gouvernement qui navigue à vue, dans l’incapacité d’anticiper les évènements et sans stratégie d’avenir. Il ne sait pas ce qu’il va faire demain et réagit au gré des circonstances, mais il n’agit pas, il dispense de belles paroles sans lendemain et cherche seulement la meilleure tactique pour garder le pouvoir. Les media sont sans esprit critique et avalisent les discours des politiques. Bref, la France est à l’arrêt, au point mort, contemplant le passé d’un œil nostalgique, mais incapable de porter son regard sur l’avenir.
A tous les étages de l’administration, c’est le règne de l’incompétence, de l’archaïsme, de la mauvaise organisation, de la mauvaise gestion et de la confusion des priorités. Cela génère une incapacité globale à affronter les problèmes que le gouvernement cherche à compenser par le mensonge et l’enfumage des citoyens trop crédules.
Nous avons déjà énuméré les raisons du déclin économique français, au premier rang desquelles un matraquage fiscal et une spoliation des classes moyennes au profit d’une administration pléthorique et improductive, tandis qu’une majorité de citoyens ne paie pas d’impôt et sont toujours prêts à voter pour augmenter les impôts des autres, afin de recevoir pour eux-mêmes, plus de subsides et d’aides publiques. Une telle politique a, d’une part, provoqué une fuite des investissements, des jeunes innovateurs et de ceux qui ont de l’argent et, d’autre part, a étouffé l’économie puisque l’essentiel de la richesse est captée par la sphère administrative.
Il faut redire combien le système éducatif est vieillot et obsolète. Il est plus apte à fabriquer des chômeurs que des compétences. Le bac pour tous ne donne pas un métier alors que l’apprentissage et les métiers manuels sont délaissés. A cela, il faut ajouter un droit du travail totalement contre-productif qui est un obstacle majeur à l’embauche mais que le gouvernement se refuse de modifier. Nous avons déjà montré qu’une simple libéralisation du droit du travail génèrerait rapidement un million d’emplois.
On observe, par ailleurs, un climat délétère, un manque de dynamisme général, et une incitation à la délation, à la jalousie et à la haine. Malgré ce sombre tableau, il semble que les français persistent à voter en faveur de ceux qui les ont mis dans le pétrin. Tel est le mystère de la démocratie ! En fait, le jeu démocratique est entravé puisque les Politiques en place et les media refusent d’envisager l’émergence d’un nouveau parti, aussi contestable soit-il, et se disent même prêts à la guerre civile pour l’éviter.
Ce climat délétère est illustré par une sorte de dictature de l’idéologie laïque qui humilie les religions et veut les réduire au silence, comme jadis en Union Soviétique. Cet intégrisme laïc conduira peut-être à l’alliance objective entre les deux grandes religions pour donner naissance à un grand mouvement plus libéral sur le plan des idées. En France, on peut insulter, blasphémer, souiller les religions, mais il est interdit d’installer une crèche de Noël dans l’espace public ou de porter le voile islamique! Ce déséquilibre sur le plan des libertés crée un profond ressentiment dans une large portion de la population.
Le tabou de l’immigration constitue une autre gangrène qui ronge la société française. Depuis des années, ceux qui mettent en garde contre les conséquences dramatiques pour la cohérence de la société française d’une immigration massive, non contrôlée et non planifiée, sont qualifiés, par ceux qui détiennent le droit à la parole, de xénophobes, de racistes, de fascistes, voire de nazis ! L’immigration soulève néanmoins d’immenses problèmes qui auraient mérité des débats de société. D’une part, la France ne peut pas se fermer et doit prendre en compte la détresse de ceux qui sont chassés de chez eux par la guerre mais, d’autre part, elle ne peut pas accepter sur son territoire toute la détresse du monde. Il aurait fallu une vraie politique, un plan, une organisation, un projet, des critères. Au lieu de cela, rien, sauf des invectives et de grandes phrases lyriques, déconnectées de la réalité. Comment la France peut-elle gérer l’arrivée de centaines de milliers de jeunes hommes, pour la plupart, livrés à eux-mêmes dans un pays en déclin ? Personne ne répond à cette question fondamentale alors que le problème reste entier et que le pays est à la veille d’une arrivée massive de nouvelles vagues de réfugiés et d’immigrés en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient.
Ce tableau peut paraître sombre, mais il est hélas réaliste et nous sommes fatigués de revenir régulièrement dans nos chroniques sur ce fameux déclin français qui n’a rien d’inexorable, mais auquel aucun gouvernement ne semble vouloir porter remède, car la démagogie et le populisme constituent leur fond de commerce. Tant que la France n’adoptera pas une politique plus libérale et plus dynamique, telle que celle que nous avons esquissée dans notre série de chroniques récentes de 581 à 591, nous ne reviendrons pas sur le sujet. Notre ultime conseil pour les jeunes ambitieux qui refusent de vivre dans un pays en déclin, c’est de le quitter avant qu’il ne soit trop tard. Il y a de par le monde des opportunités immenses qui les attendent…