598 – RETROSPECTIVE et PROSPECTIVE

 

Depuis plusieurs années, dans nos chroniques, nous analysons les secousses économiques et géopolitiques qui agitent le monde. Nous étudions les décisions politiques des nations et l’évolution des idées et des mœurs. De cet ensemble, nous en tirons des conséquences pour l’avenir, avec cette conviction que rien n’arrive par hasard et que les peuples, comme les individus, sont artisans de leur destin. Nous avons donc été amenés à faire des prévisions afin d’anticiper les évènements. Il nous semble important aujourd’hui d’évaluer la précision de nos prospectives.

Sur le plan monétaire, nous avons fait, au début de la crise, une erreur d’appréciation globale en prévoyant le déclenchement d’une forte inflation et d’une hausse du prix de l’or, suite aux manipulations monétaires des banques centrales qui créent de gigantesques quantités de monnaie sans contrepartie économique. Ce processus n’a pas été enclenché, mais au contraire, nous sommes en période de déflation et de baisse des prix. Néanmoins, nous continuons de penser que la création monétaire d’une telle ampleur fait courir les plus grands risques à l’économie mondiale et ce n’est sans doute que partie-remise !

Au niveau européen, nous avions envisagé la sortie de la Grèce de la zone euro, ce qui n’a pas eu lieu car les pays européens n’ont pas eu le courage de trancher dans le vif, mais ils le paieront très cher plus tard. Tout ceci décrédibilise l’Europe.

Pour le reste, nos anticipations ont été globalement justes :

  • Nous avons, à maintes reprises, prévu la reprise économique américaine car le pays, contrairement à l’Europe, a réagi vigoureusement à la crise de 2008 et le pays a su garder son dynamisme créatif et innovant. Nous avions prévu aussi que le pétrole et le gaz de schiste lui donneraient un avantage décisif.

  • Nous avons exprimé nos craintes concernant le risque d’une immigration massive, incontrôlée et non anticipée en Europe, ce qui a commencé de se produire en 2015 et ne pourra que s’aggraver en 2016. Il faut s’attendre à des troubles importants à ce sujet et une confrontation avec les populations autochtones.

  • Nous avions prévu un immobilisme inquiétant des institutions européennes dont la conséquence est une sorte d’inhibition générale et l’absence de décisions majeures malgré les énormes défis politiques, économiques et migratoires auxquels l’Europe est confrontée. Cet état de fait nous rend très pessimiste sur l’avenir de la Communauté Européenne.

  • Nous avons souvent condamné les dérives de la démocratie représentative qui se transforme en démagogie et en promesses trompeuses. Les récentes élections en Grèce, au Portugal et en Espagne démontrent les ravages de la démagogie qui veut faire croire aux peuples crédules que les nations peuvent sortir sans douleur du surendettement. Cette illusion va continuer d’aggraver les situations économiques des pays concernés.

  • Nous avons souvent attiré l’attention de nos lecteurs sur la faiblesse de l’Euro et de l’économie en général, compte tenu du niveau de la dette des principaux pays. Celle-ci continuera d’augmenter en même temps que le risque systémique que cela fera courir. Les gouvernements sont responsables de l’augmentation de la dette des Etats et ces excès ne peuvent conduire qu’à la catastrophe. Le plus difficile c’est d’en prévoir l’échéance, mais le basculement vers le chaos sera sans doute soudain et brutal.

  • En 2012, lors de l’élection du nouveau gouvernement français, nous avions expliqué pourquoi son absence de programme économique et son refus de faire des réformes sérieuses conduiraient inévitablement la France à poursuivre sur la voie du déclin. Dans ces conditions, nous avions dit combien la reprise économique était tout à fait impossible et le demeure à ce jour. La semaine prochaine, nous reviendrons plus en détail sur la situation spécifique de la France, tant elle devient inquiétante.

  • Nous n’avons pas manqué de relever les progrès économiques de l’Espagne et du Portugal qui ont fait des efforts considérables et douloureux pour sortir du marasme avec un certain succès. Les dernières élections remettent en cause le travail accompli, car les électeurs se sont laissés séduire par les vendeurs de rêve et les « boni-menteurs ».

  • Nous avons toujours été plus réservés concernant l’Italie dont le gouvernement de Monsieur Renzi ne fait pas toujours ce qu’il avait promis de faire. L’Italie navigue à vue, sans cap bien précis, ce qui ne rend pas les pronostics très optimistes.

  • Il est un autre sujet que nous avons souvent débattu, c’est celui de l’écologie. Non pas l’écologie politique et théorique, chasse gardée de quelques bobos sans bon sens, mais de l’écologie pratique, sur le terrain. Cette écologie là passe par une réconciliation de l’homme avec la nature. Une société urbanisée ne comprend pas bien ce que signifie l’unité du monde au sens profond du terme. Ce ne sont pas les apôtres des grands-messes médiatiques et des discours lyriques qui font bouger les choses, mais ceux qui oeuvrent quotidiennement, au plan local.

Nous continuerons à vous accompagner en 2016 et nous vous souhaitons beaucoup de bonheur. La nouvelle année ne sera pas plus calme que celle que nous venons de quitter… mais il y aura aussi de la joie et des opportunités grandioses !

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