605 – HYSTERIES COLLECTIVES

 

J’ai toujours été surpris de la facilité avec laquelle le « pouvoir », quel qu’il soit, recueille l ‘adhésion des peuples, de gré ou de force : pouvoir religieux, politique, syndical, militaire ou sportif. Cette adhésion se transforme souvent en fanatisme comme il a pu être constaté dans nombre de collectivités humaines.

Hystérie ordinaire
Hystérie ordinaire

 Il est étrange devoir à quel point les citoyens, individuellement sains d’esprit, peuvent perdre leur autonomie et leur jugement pour se couler dans une collectivité et en accepter, sans broncher, les règles les plus folles, les comportements les plus barbares ou les modes les plus folles. Tout se passe comme si une collectivité nous dérobait notre individualité et finissait par penser à notre place. Nous devenons alors des zombies, nos paroles et nos actes ne nous appartiennent plus.

images-5 Il suffit d’observer les mouvements religieux pour constater combien il est facile de faire réciter des prières dont personne ne mesure le sens, combien il est facile de faire croire aux fables les plus improbables, combien il est facile de faire accepter les interdits les plus stupides et même des sévices corporels qui défient le bon sens. L’étude des religions donne un aperçu de notre perméabilité à la suggestion et de notre capacité à anesthésier notre mental. Les religions aiment les grands rassemblements, les processions et les prières en commun dans lesquels chacun perd alors son individualité et son jugement critique en se fondant dans la collectivité, avec une sorte d’ivresse.

On ne peut expliquer autrement le goût devenu morbide des musulmans pour les pèlerinages alors que, quotidiennement, nous apprenons que des dizaines de victimes ont péri sous les bombes des chiites ou des sunnites, alternativement ! Quelle stupide motivation pousse ces populations à aller braver la mort dans des bains de foules en prière ? Quel lavage de cerveau collectif ont-ils subi ? Comment et pourquoi, le cerveau des humains est-il si malléable ? « Les fous de Dieu portent bien leurs noms » !…

Oui, je sais, les religions n’ont pas le monopole de l’hystérie collective, les politiques de tous bords tentent de manipuler les foules et de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Hitler fut dans ce domaine un modèle du genre, mais d’autres dictateurs ne furent pas mauvais non plus, tels Staline, Mao, ou Fidel Castro !… Des centaines de millions de gens ont gobé leurs discours fleuves, leurs promesses extravagantes et leur folie sanguinaire. Qui pourrait m’expliquer le mécanisme mental qui fait de nous des aliénés volontaires ? Il est de bon ton de mépriser Hitler, mais il n’était pas tout seul, il avait des millions de collaborateurs aussi fous que lui, fanatisés.

Que dire du fanatisme qui s’empare parfois de la jeunesse qui rêve de partir à la guerre pour honorer Dieu, Allah, la Nation, la République, autant de notions floues et subjectives qui ne méritent pas que l’on aille se faire trouer la peau, si l’on a la tête sur les deux épaules. Des millions d’hommes, de par le monde, ont été des sortes de kamikazes en partant à la guerre avec un maigre espoir de revenir. Mais ils se sont laissés fanatiser par une idéologie qui leur a fait croire qu’il était noble de mourir pour la patrie ou pour Allah et qu’ils seront récompensés dans l’au-delà ! Le plus étrange c’est qu’ils y croient.

 C’est pourquoi je n’aime pas la foule, surtout celle qui est décérébrée et qui hurle des slogans qu’elle répète à l’infini, comme des mantras. On la trouve lors des révolutions, dans les stades sportifs, dans les réunions politiques ou dans les défilés de la Bastille à la Nation, toujours aussi stupide, hystérique et imprévisible. Les mouvements de foule sont comme des mers déchainées, on ne sait jamais si une vague ne va pas nous emporter. Un simple mot d’ordre, venu de je ne sais où, et tout peut basculer dans la violence la plus abjecte et la plus barbare. En effet, la foule est barbare par nature, une sorte de monstre sans tête, mue par les émotions les plus basiques et les plus viles : la peur et la haine.

images-6Par quel mécanisme, le plus tranquille des pères de famille peut se transformer, au sein d’une foule en délire, en aboyeur haineux ou même en tortionnaire cruel ? Même dans nos démocraties que l’on voudrait apaisées, il se trouve des adhérents politiques qui, après avoir jeté leur dévolu sur un candidat, deviennent des aficionados zélés et répètent sans réfléchir les slogans du parti et les phrases toutes faites. Ils pleurent ou trépignent de joie suivant le résultat des élections, comme si leur vie était en jeu, alors que leur candidat n’est qu’un petit ambitieux égotique. Les politiciens aiment les réunions publiques, les grand-messes dans les stades, car c’est là que l’hystérie collective est à son comble et que les foules sont les plus perméables aux slogans simplificateurs.

Je ne suis pas parvenu à comprendre pourquoi nous adhérons si facilement à un pouvoir qui dirige nos vies. Est-ce parce que nous sommes restés des enfants qui veulent être aimés, quoiqu’il en coûte, par un père symbolique tyrannique ? Pour éviter l’hystérie collective, fuyons les foules. Pour éviter la manipulation par une idéologie, fuyons les réunions politiques. Si vous voulez une démocratie intelligente, sans haine et sans violence, sans slogans simplificateurs et débarrassée des mensonges démagogiques, exigez la démocratie directe qui met chaque citoyen face à lui-même, enfin responsable de sa destinée, sans intermédiaire et sans besoin de bains de foule…

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