La situation en Europe continue d’être extrêmement préoccupante et l’année 2016 pourrait signer le début de la fin. Nous avons déjà abordé ce sujet récemment (chronique 596), mais les graves évènements actuels nous obligent d’y revenir et à lancer un nouveau cri d’alarme.
Comme nous l’avions annoncé, la Grande Bretagne, grâce à son chantage, a obtenu tout ce qu’elle souhaitait de ses partenaires européens et dispose dorénavant d’une position privilégiée qui lui permet d’accepter ce qui l’avantage et de refuser ce qu’elle considère contre ses intérêts (chronique 603). Pas besoin de dire que ces dispositions fragilisent encore plus la cohésion européenne ! Malgré ces avantages sur-mesure, les Anglais pourraient néanmoins voter pour la sortie de l’Union lors du prochain référendum. Les media font un psychodrame de cette hypothèse à laquelle nous ne croyons pas car les Anglais sont pragmatiques. En fait, une sortie pourrait permettre un nouvel élan pour la Communauté Européenne ainsi débarrassée de son élément le plus hostile et le moins fiable. Il est bien préférable de couper un membre pourri avant que la gangrène n’envahisse tout l’organisme. Mais il faudrait pour cela un vrai leadership franco-allemand qui fasse preuve d’autorité, mais la médiocrité du gouvernement français interdit toute initiative.
La situation en Espagne, où nous sommes actuellement, est elle aussi

Pedro Sanchez (PS)
préoccupante. Après le vote du 20 Septembre l’Espagne n’a toujours pas de gouvernement car les partis politiques se déchirent entre eux et ne parviennent pas à trouver une majorité pour gouverner. Le rôle néfaste des partis politiques illustre à merveille l’impasse dans laquelle se trouvent nombre de démocraties parlementaires. Chacun se bat de façon égotique et la lutte pour le pouvoir fait rage. L’intérêt du pays est passé sous silence. Le grand danger qui guette l’Espagne serait une coalition entre les socialistes et le parti extrémiste « Podemos » dont le programme fait froid dans le dos, tant ses promesses sont démagogiques, irréalistes et dangereuses. Néanmoins, à l’heure où nous écrivons ces lignes, le parti socialiste et le nouveau parti de centre droit « Ciudadanos » viennent de conclure un accord de gouvernement de type social-démocrate. Ensemble, ces deux partis ne disposent pas de majorité au parlement, mais ils sont dirigés par deux jeunes loups de la politique qui peuvent apporter du sang neuf et des idées nouvelles. Néanmoins ce gouvernement sera bien fragile et sous la coupe des autres partis qui resteront dans l’opposition et joueront le rôle d’arbitre, prêt à le renverser.
Le cas espagnol se complique aussi de l’obsession nationaliste du gouvernement provincial Catalan. La province est désormais dirigée par les indépendantistes qui veulent organiser un référendum d’autodétermination. Cette situation qui frise le ridicule empeste toutes les relations entre les partis politiques. Autant dire que l’Espagne est à la croisée des chemins. Les choix qu’elle fera lors des prochains mois peuvent la conduire vers la renaissance ou la chute. Cela serait dommage, à un moment où l’espoir renait avec une nette amélioration de l’économie, en particulier du secteur immobilier qui fut à l’origine de la crise qui la frappa.

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