Que reste-t-il du projet européen, laissé entre les mains de politiciens à la courte vue et dont la seule obsession est leur réélection ? Les évènements récents confirment le délitement de l’Europe qui désormais n’existe plus que sur le papier.
Nous avons souvent abordé le thème de l’Europe dans nos chroniques car nous sommes inquiets pour son avenir, pour notre avenir. Encore récemment, nous tirions la sonnette d’alarme en avançant que l’année 2016 serait décisive (chronique 606). La construction européenne était indispensable pour le développement économique, intellectuel et moral de l’Europe. Nous avons toujours dit que seule la voie d’une Europe fédérale, un peu sur le modèle américain, était viable à terme. Nous arrivons à ce terme ! Nous disions qu’une Europe encore en chantier, mal construite, sans porte ni fenêtre, et sans maître de maison, serait balayée par la tempête. La tempête est là et les vents sont mauvais.
Le premier coup de vent s’abattit sur la Grèce comme un meltem dévastateur, tel que celui qu’essuya Ulysse. La Grèce était fautive, par l’inaction et les mensonges des gouvernements successifs qui ont trompé le peuple et les institutions européennes. Il fallait que la Grèce abandonne la monnaie commune afin de devenir compétitive et avoir le temps de se réorganiser. Personne en Europe n’a eu le courage de dire la vérité aux Grecs, à savoir qu’ils n’ont, dans les conditions actuelles, aucune chance de revenir à flot. Les milliards qui leurs sont alloués ne font que retarder le drame. Autrement dit, les souffrances du peuple Grec sont inutiles et inefficaces. Rien n’est réglé et l’Europe s’est dangereusement et durablement affaiblie.

“Pas assez de concessions”
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