638 – LE NEGATIONNISME ou NIER L’EVIDENCE

 

Il arrive souvent que nous prenions nos rêves pour la réalité, aussi bien à titre individuel qu’au niveau des groupes humains. Ainsi, bien des décisions, des choix, des prises de position, des opinions, et même certaines de nos certitudes, ne reposent pas sur la réalité mais sur des croyances a priori ou des idéologies sans fondement rationnel.

Dans notre vie personnelle, nous écoutons souvent plus notre cœur que notre tête. Dans le domaine amoureux, nous prêtons volontiers des vertus imaginaires à l’être aimé, bien avant de le connaître réellement. Nous refusons parfois de voir la réalité en face pour tous ceux qui nous sont proches et nous « ne voulons pas voir » les défauts qui nous gênent. Il arrive que nous nous accrochions à certaines de nos croyances, de nos valeurs ou de nos opinions, même s’il devient évident qu’elles sont périmées. Nous pouvons affirmer de façon péremptoire « nos vérités », même si elles sont éloignées de la réalité. Bref, nous sommes capables de la plus mauvaise foi, pour sauvegarder une idéologie politique, une croyance religieuse et même une contre-vérité scientifique, tant il est difficile de changer d’idée.

Ainsi, chaque groupe humain défend ses « certitudes », sans jamais les remettre en question. Le champs religieux est naturellement le domaine privilégié des dogmes qu’il est impossible de discuter ou de mettre en doute et l’histoire des différentes Eglises fourmillent d’exemples de contre-vérités défendues pendant des siècles, contre vents et marées. Il paraît qu’une proportion non négligeable d’américains croit encore que le monde a été créé en sept jours, comme il est expliqué poétiquement dans la bible ! Cela s’appelle nier l’évidence. Les hommes peuvent se faire la guerre, commettre des attentats horribles pour « défendre » des croyances farfelues sur l’interprétation d’un verset millénaire de la bible ou du coran !…

Dans le domaine médical, il existe aussi un grand nombre de dogmes intangibles qu’il est bien difficile de déraciner. On peut même dire que plus le groupe humain est hiérarchisé de façon pyramidale, plus l’idéologie est forte et ancrée. La hiérarchie médicale n’a, de ce point de vue, rien à envier à la hiérarchie religieuse. Nous pouvons prendre l’exemple de la vaccination pour laquelle il existe nombre d’évidences qu’elle est beaucoup moins inoffensive que le prétend la hiérarchie médicale, au point que bien des médecins, confrontés à certaines séquelles, n’osent pas mettre en doute publiquement « les bienfaits universels » de cette pratique. Il en est de même pour la toxicité des médicaments chimiques, souvent niés ou minimisés, alors qu’ils constituent sans doute la plus grave des pollutions.

Ce type de négationnisme sévit aussi chez les scientifiques les plus durs, qui refusent obstinément de prendre en considération et d’étudier des phénomènes qu’ils ne comprennent pas ou qui n’entrent pas dans le cadre de leurs croyances. C’est ainsi qu’ils nient farouchement tout ce qu’ils nomment «  le paranormal » malgré un faisceau concordant de témoignages et d’expériences concernant la transmission de pensée, la vision à distance et la précognition. Ils ont décidé une fois pour toute que ces phénomènes étaient impossibles, car contraire aux lois de la physique qu’ils croient intangibles. Ils ne veulent pas imaginer une seconde d’autres scenarios que ceux qu’ils connaissent et, en particulier, l’hypothèse d’un champ de conscience universel, non pas localisé dans le cerveau mais dans l’espace-temps. Le cerveau n’étant alors qu’un émetteur-récepteur en connexion avec un réseau universel, à la manière d’internet.

unknown C’est peut-être au niveau économique que le négationnisme fait aujourd’hui le plus de dégâts. C’est à ce titre que deux économistes français viennent de publier un essai intitulé : « Le négationnisme économique ». L’économie est en effet le domaine privilégié des politiciens et des media dans lequel ils ne comprennent pas grand chose mais nous assènent néanmoins des contre-vérités évidentes. Ce livre est le bienvenu car la France est sans doute la championne du monde de ce type de négationnisme, enivrée par une sorte de délire idéologique qui condamne sans appel tout ce qui à trait à la finance et à l’argent en général. Bien que le libéralisme économique a apporté la preuve, partout dans le monde, de son efficacité pour améliorer le sort des populations, il est en France infamant d’être libéral. Ceci ne veut pas dire que le libéralisme n’a pas besoin d’être régulé et contrôlé, comme toutes les activités humaines.

Les politiciens et certains intellectuels engagés savent, mieux que quiconque, défendre des causes invraisemblables, faire des promesses irréalisables, prendre des décisions contre tout bon sens, parce qu’ils sont aveuglés par le goût du pouvoir ou par une idéologie coupée des réalités. Ils finissent par nier l’évidence. L’économie est aujourd’hui une science expérimentale qui s’appuie sur certains faits établis et démontrés expérimentalement avec des protocoles rigoureux. Il est par exemple établi que la pression fiscale, chère au cœur des gouvernements français, a un impact négatif sur la croissance et sur l’emploi.

« La réduction du temps de travail, autre spécificité française, ne crée pas d’emploi, un résultat corroboré par de nombreuses études internationales. Mais le négationnisme économique maintient cette argumentation chimérique qui souligne la méconnaissance des rouages du marché du travail, dont le fonctionnement est très éloigné d’un stock d’emplois que l’on pourrait partager entre un plus grand nombre de personnes ». De la même manière, l’analyse expérimentale en économie démolit l’idée selon laquelle le retrait des séniors du marché du travail, encore une spécificité française, pourrait avoir un impact positif sur l’emploi des jeunes.

Dans la même veine, il est démontré que le poids de l’Etat, une administration pléthorique et dispendieuse, un interventionnisme excessif et des déficits exorbitants, constituent des handicaps économiques pénalisants. Ceci n’étant que le résultat d’une imposture démagogique que l’on nomme socialisme. Il est expérimentalement prouvé que plus la dose de socialisme est élevée, plus le pays s’appauvrit ! Aucun pays n’a jamais réussit à s’enrichir avec le socialisme…

Il y a tant d’idées dérangeantes qui perturbent nos idées toutes faites et nos certitudes que vous pouvez être sûr que nous continuerons tous à pratiquer, à notre manière, une sorte de négationnisme, à chaque fois que cela nous arrange… Aucun domaine n’échappe à cette perversion de l’esprit, ni la science, ni la médecine, ni l’histoire, ni l’économie, et encore moins la politique…

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2 commentaires

  1. Bouh …
    Je pense que l’on peut reprendre les chapitres sur l’économie, avec les mêmes arguments, pour démontrer exactement le contraire. Le néolibéralisme, ancré comme unique solution a surtout fait preuve de son échec tant social qu’ écologique et conflictuel.

    1. Vous avez raison de dire que le libéralisme n’a pas été brillant du côté de l’écologie mais personne n’a fait mieux! Il est vrai aussi que le libéralisme a besoin d’être encadré, comme toutes les activités humaines. Par contre, il est indéniable que les pays qui ont choisi le libéralisme sont plus riches et ont généré moins d’inégalités, même si c’est très loin d’être parfait. Il y a peut-être mieux que le libéralisme, mais cela reste à trouver et ce n’est sûrement pas le socialisme…

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