643 – DERIVES DEMAGOGIQUES

La démocratie occidentale est en crise, à bout de souffle, elle n’est plus qu’une illusion. Il est peut-être temps de remettre en cause le dogme que les media nous assènent jour après jour et qui voudrait nous faire croire que la démocratie représentative serait le meilleur des systèmes politiques possibles.

Il n’existe sans doute pas de système politique parfait et le meilleur des systèmes peut être perverti par les hommes, selon l’usage qu’ils en font. La démocratie représentative, qui repose sur l’élection au suffrage universel de représentants du peuple, était sans doute une bonne idée, mais elle s’est pervertie au fil des années, pour aujourd’hui sombrer dans la démagogie, c’est-à-dire l’autodestruction. C’est ce processus de délitement que je me propose d’analyser.

89188-democratie-1bwf4lty1nxgw Le vote au profit d’un politicien de métier est une délégation de pouvoir, un blanc seing donné à un tiers pour représenter nos intérêts. Au cours de ce vote le peuple perd son pouvoir et sa liberté qu’il délègue ; il se dépouille donc de sa prérogative de citoyen au profit d’un tiers qui décidera à sa place, en son nom. Ce système peut convenir aux sociétés peu éduquées, éloignées des centres de décisions et sans moyen de communication. « Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisis leur tuteurs », faisait remarquer Alexis de Tocqueville. Mais, cette démocratie représentative paraît aujourd’hui archaïque dans des sociétés très éduquées et jouissant de moyens d’information et de communications hyperpuissants et instantanés. L’avis du peuple peut dorénavant être demandé en temps réel pour de multiples décisions qui le concerne directement.

La deuxième conséquence de la démocratie représentative consiste en une augmentation du poids de l’Etat qui, progressivement, se croit autorisé à prendre en charge la totalité de nos vies. « Il n’y a de fort dans un pays démocratique que l’Etat » écrivait de Tocqueville. Les élus ont accumulé des lois et des règlements qui sont autant de carcans à nos libertés. Au fil des années, nous avons vu s’installer une bureaucratie tentaculaire, de type totalitaire, chargée de contrôler, de surveiller et d’interdire toute velléité de se distinguer de la masse. Les libertés les plus fondamentales, comme la liberté religieuse, ont été mis sous tutelle par une oligarchie laïque qui prétend assujettir le peuple comme dans une dictature. Par exemple, l’interdiction de porter le voile islamique à l’école ou celle de montrer des crèches de Noël dans l’espace public symbolise le mépris vis-à-vis du peuple.

Cette mise sous tutelle infantilise les citoyens qui perdent toute notion de responsabilité et se déchargent sur l’Etat de toutes leurs prérogatives. L’Etat doit prendre en main leur santé, leur retraite et jusqu’à l’éducation de leurs enfants. Le moindre aléa de la vie doit être pris en charge par l’Etat. Les individus ne sont plus des citoyens libres et responsables mais des « pris en charge », des « assujettis », comme le disent si bien les imprimés officiels. Comme l’écrit le philosophe Damien Theiller: « La liberté est alors entendue, non plus comme le droit de gérer sa propre vie, mais comme le droit d’intervenir dans la vie des autres pour la régenter par le moyen de la contrainte légale».

VIOLENCE PAR LES URNES
VIOLENCE PAR LES URNES

 Quatrième conséquence de cette démocratie pervertie, c’est la démagogie. Cela consiste à faire au peuple, pour être élu, des promesses irréalistes et dispendieuses. C’est la fuite en avant budgétaire avec accumulation des déficits. Des dépenses publiques excessives se traduisent à la fois par des dettes excessives et par des impôts excessifs qui affaiblissent l’économie. La démagogie économique conduit toujours à la ruine du pays. A cet égard, la France semble être abonnée à la démagogie chronique puisque le pays accumule une dette colossale de 2200 milliards d’euros ! Le système arrive à son terme lorsque, comme actuellement, les citoyens qui travaillent sont spoliés par l’Etat qui prélève près de 60% des revenus. On peut dire que les français travaillent chaque année jusqu’à la fin du mois de Juillet pour le compte exclusif de l’Etat. Nous ne sommes plus très loin du système soviétique !… Le plus grave en ce qui concerne la France, c’est l’instauration d’une « violence par les urnes » puisque plus de la moitié des citoyens ne paient pas d’impôts et votent donc toujours massivement en faveur de l’augmentation des impôts et des dettes dont ils sont les principaux bénéficiaires.

La démocratie participative conduit à une cinquième conséquence qui est la professionnalisation de la politique. Les politiciens constituent une sorte d’oligarchie, coupés des réalités du terrain, sans expérience professionnelle, mais qui, de loin, prétendent gouverner les autres. Ce sont en très grande majorité des fonctionnaires, épris de pouvoir, et qui bénéficient de par leur statut d’une protection en cas d’échec électoral. Ce corps de métier domine la politique et établit des lois et des règlements pour pérenniser un système dont ils sont les grands gagnants. Le fonctionnaire élu est à la fois juge et partie. Il doit décider des dépenses publiques alors même qu’il en vit.

Dans plusieurs pays européens, la démocratie participative va s’effondrer sur elle-même, ruinée par les dettes qu’elle a accumulé, et discréditée auprès des citoyens auxquels elle a confisqué le pouvoir. On peut donc craindre que la démocratie représentative mène à la tyrannie, comme elle l’a déjà fait dans le passé. J’ai déjà abordé ce thème très récemment dans la chronique 641. Vous me pardonnerez de citer une nouvelle fois Alexis de Tocqueville qui fut si clairvoyant : « Le despotisme, qui est dangereux dans tous les temps, est donc particulièrement à craindre dans les siècles démocratiques ».

Il nous reste à espérer que peuple réclame le droit à la parole, et qu’il exige la mise en place de consultations, au niveau local, régional ou national, pour chaque grande décision qui le concerne. Le peuple ne doit plus accepter le pouvoir pyramidal oppresseur mais se battre pour obtenir une démocratie horizontale à laquelle il doit participer activement. Ceux qui s’accrochent à une conception de la démocratie qui dépouille les citoyens de leur liberté de choisir doivent être balayés par l’histoire.

 

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